Chapitre 10
10.
Journal télévisé ARTE TV – Paris Berlin - 2025
Générique grave.
La journaliste Marie Wurs apparaît en studio. Costume sombre, regard direct, voix posée mais tendue.
— Bonsoir. Trois assassinats. Trois vidéos. Un seul nom : Le Gang des Salopes. En une semaine, elles ont fait trembler le monde. Méthode implacable. Communication millimétrée. Personne ne sait qui elles sont. Ce soir, nous faisons le point.
Premier acte à Hambourg : les images montrent un duplex de verre, vitres brisées, lumière crue sur un lit défait. Du sang sur des draps blancs. Des femmes nues figées par la peur.
— Richard Vans, magnat de l’industrie du sexe, abattu avec ses gardes du corps. Un tir venu d’un immeuble voisin. Pas de visage. Pas un mot. Juste cette signature en rouge, à la fin de la vidéo : Le Gang des Salopes.
— Nous rejoignons Klara Hoffmann, à Hambourg. Klara ?
Plan en direct : Klara devant l’immeuble, micro en main, policiers derrière elle.
— Bonsoir Marie… Ici, c’est un mélange de stupeur et… d’un certain soulagement. Vans était accusé depuis des années d’exploitation sexuelle, jamais inquiété. Sur les réseaux, certains parlent de justice rendue à la place des tribunaux. Les enquêteurs veulent comprendre comment la tireuse – si c’est bien une femme – a pu s’installer ici, tirer, puis disparaître sans laisser aucune trace.
— Merci Klara. Tenez-nous informés si quelque chose bouge.
Deux jours plus tard, direction le Mexique. Les images aériennes montrent une villa fortifiée, des flammes encore actives, des militaires casqués. Sur un mur, un graffiti en rouge : “Gloire aux Salopes.”
— José Luis Ortega, ancien chef de la police fédérale, connu pour ses trafics de femmes, est tué chez lui avec dix de ses gardes du corps. Un drone armé, tir précis, puis des charges explosives.
— Nous retrouvons Emilio Vargas, sur place. Emilio ?
Écran divisé : Emilio, derrière lui, des policiers et des civils rassemblés.
— Bonsoir Marie. Officiellement, c’est un acte terroriste. Mais dans les quartiers pauvres, Ortega était haï. Des femmes sont venues manifester ici avant d’être dispersées par les militaires. Pour elles, c’est une victoire. Les autorités, elles, redoutent des représailles des cartels. Et les spécialistes militaires confirment : c’était une opération… quasi militaire. Parfaite.
— Merci Emilio. Restez prudent.
Et enfin, aux États-Unis. Plan fixe sur une maison calcinée, des pompiers fouillant les décombres. Sur une planche brûlée, un mot à demi lisible : Acte 3.
— La famille Johns, cinq hommes, tous liés à des meurtres de jeunes filles et protégés par des réseaux politiques locaux, exécutés par le feu. La vidéo est insoutenable. Et encore une fois, cette signature : Le Gang des Salopes.
— Nous rejoignons Mark Benson dans le Montana. Mark ?
— Ici, c’est un choc. Le FBI parle d’un acte barbare. Mais des groupes féministes et autochtones soutiennent ouvertement ces vidéos. Plus inquiétant, des forums radicaux appellent déjà à imiter ces “nettoyages”. La tension monte… et personne ne sait qui pourrait être la prochaine cible.
— Merci Mark.
Marie Wurs reprend l’antenne, légèrement plus grave.
— Trois continents. Trois assassinats. Un nom qui se répand comme une traînée de poudre : Le Gang des Salopes.
Dans plusieurs grandes villes, les murs se couvrent déjà de slogans : “Salopes, faites justice pour nous.”
Qui seront leurs prochaines cibles ? Nous vous tiendrons informés dès que nous en saurons plus.
Bonne soirée.
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