La porte s'ouvrit, libérant les élèves. Une fois de plus, M. Malnati avait laissé le demi-groupe sortir à 57 pour leur permettre d'aller à la cantine avant l'heure. Une fois dans la cantine, elle s'assit seule à une table, comme d'habitude. Elle détestait la seule autre fille de son demi-groupe et ses amies avait anglais, avec une professeure qui ne donnait les devoirs qu'une fois que la sonnerie avait retenti. Il n'y avait aucune chance pour qu'elle puisse manger avec les filles. Elle commença par manger sans appétit son entrée, quand le groupe de garçons de son groupe passa à côté d'elle. La voyant manger seule, l'un d'eux lança :

— Viens manger avec nous, Eira, ne reste pas toute seule !

— Merci, Germain, murmura la jeune fille.

Elle se leva donc pour s'installer avec eux. Elle mangea sa pizza tout en râlant avec eux sur la qualité de ces dernières avant de s'en aller rapidement. Malgré le bon moment passé, elle n'était pas très à l'aise avec eux. Elle posa son cartable sur l'herbe avant de s'adosser contre l'arbre. Liliane arriva peu de temps après et ensemble, elles firent une partie de bataille corse où Eira gagna comme à l'ordinaire.

— J'en ai marre ! C'est toujours toi qui gagnes ! cria Liliane avant de partir rapidement.

Chloé et Lisa rejoignirent la jeune fille pour lui souhaiter un joyeux anniversaire avant de lui demander une autre part du gâteau qu'elle avait apporté.

— Eira, lança Chloé, on va aller manger, on revient dans dix minutes, ok ?

Eira hocha distraitement la tête, perdue dans ses pensées. Cinq minutes passèrent, puis vingt. Et elles ne revenaient toujours pas. Elle se leva et entra dans le couloir de sortie de la cantine, rien. Aucun signe d'elles. Un surveillant apparut à ce moment-là et demanda à Eira :

— Tu viens de manger ?

Cette dernière secoua négativement la tête.

— Tu n'as pas le droit d'être là, reprit le surveillant – Jeremy, si la mémoire de la jeune fille était bonne. Tu t'appelles comment ?

Eira fut tentée de mentir, puis se rendit compte qu'elle avait son carnet à la main, sur lequel son nom était écrit.

— Eira. Eira Aubry.

— Tu vas avoir une observation, lança Jeremy. Avisant les larmes qui perlaient aux yeux d'Eira, il rajouta, d'une voix qu'il espérait douce :

— C'est pas contre toi, c'est juste qu'on en a marre que les gens viennent là.

Eira tourna les talons, pestant contre cette injustice. Il n'y avait écrit nul part qu'il ne fallait pas aller dans cette zone ! Était-ce si compliqué de mettre un panneau « Merci de ne pas aller dans le couloir de sortie de la cantine, même pour attendre quelqu'un » ?

Elle se dirigea à grands pas vers le CDI où elle se jeta sur l'un des fauteuils après avoir récupéré le livre qu'elle lisait à la récré du matin, Calpurnia et Travis. Lorsque la sonnerie retentit, elle alla poser son livre et se rangea pour le cours d'italien, où Chloé lui glissa :

— Eira, pourquoi tu ne nous as pas attendues ?