Eau contre feu qui va gagner ? Part 6
Rifuzuka et Eligio restaient tous deux dans la petite cabine en bois renforcé, où subsistaient des objets en tout genre et des instruments de cuisine. Le lieu ressemblait à s’y méprendre à un vieux grenier rempli à ras bord de vieilleries, mais dans un espace beaucoup plus restreint. La cabine mesurait trois mètres sur un petit deux mètres, et les affaires entassées étouffaient la petite pièce de repos.
Allongé au plein milieu de la salle, le père d’Enzo, paniqué, tentait de se défaire des nœuds qu’avait faits la démone. Mais en vain. Plaqué contre de vieux rondins de bois et suspendu à plus d’un mètre du sol, Eligio restait impuissant face à la furie naissante de la démone, qui martelait le bois pour le torturer mentalement.
- Mon cher et tendre Eligio, vous n’avez point honte ? demanda cyniquement Rifuzuka en souriant chaleureusement.
- Mais de quoi tu parles ? questionna aussitôt ce dernier, paniqué.
- Mentir ! Vivre dans le mensonge ! hurla-t-elle, énervée.
Elle actionna le levier. Les engrenages en bois et les cordes roulèrent. L’écarteleur l’étendit. En un rien de temps, le pauvre homme, qui face à sa douleur, hurlait de toutes ses forces.
- Oui, c’est ça, chantonne cette douce mélodie du supplice, mon cher ! en riait hystériquement la démone.
Le ventre dodu du cuistot rentra aussitôt à l’intérieur de sa chair.
- JE T’EN SUPPLIE ARRÊTE !!! J’AI MAL !!! hurla désespérément le père d’Enzo, qui se dandinait pour échapper à sa torture.
- VOUS N’AVIEZ QU’À PAS ME MENTIR, MONSIEUR MIOTA, répondit Rifuzuka, qui l’écartelait davantage. LA TORTURE NE FAIT QUE COMMENCER !
Elle tira encore. Le corps de ce dernier s’amincissait, les nerfs craquaient, quant à ses os, il avait la certitude qu’ils allaient se briser. Le levier se bloqua net à hauteur de la poitrine de Rifuzuka. Intriguée, elle cessa de rire, puis analysa calmement les cordages et le mécanisme de cette machine infernale.
Plongée dans ses réflexions, la démone entendit des bruits se rapprocher d’elle. Des pas. Lourds et grinçants, qui piétinaient le bois. Ils approchaient dangereusement.
Rifuzuka se figea lorsqu’elle vit la poignée face à elle tourner.
- Qu’il entre après tout. Chez moi, on torture nos gosses de cette manière, ça leur fait les pieds quand ils mentent ! pensa calmement Rifuzuka, qui cherchait un quelconque nœud dans son mécanisme.
La porte grinça. Une botte noire et usée apparut, puis elle s’ouvrit. La lumière pénétra dans la pièce. Et là, à l’entrée, le trouble-fête apparut.
- Salut pa’, je tenais à te présenter mes excuses, je comprends tes agissements… et… commença la personne qui était entrée.
Celle-ci releva la tête pour faire face au regard de son père.
- Pa…pa ? souffla Enzo, le regard figé.
Son père restait tout pâle, pomme rouge dans la bouche pour qu’il arrête de parler. Tout maigre, il était méconnaissable.
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