Au cri de Jasmine, Enzo se retourna, mais à peine eut-il vu ce qui lui fonçait dessus, que Loukïan le percuta de plein fouet. Le Charmeur bascula en arrière et tomba au sol. Il sentit alors le corps du Dompteur de Flammes pressé contre son torse. Loukïan en profita pour le paralyser et lui arracher son arme.

• Oh ! Loukïan ! Vieux, mais qu’est-ce que tu fous ? tenta de sortir l’héryganien sous le choc, tandis que le torse du Capitaine Enflammé restait écrasé contre sa joue, et que son genou faisait pression sur son pectoral.

• Tu t’es dit quoi, HEIN ! Que tu allais buter le père et te faire une brochette de démone par là-même, ocas ! Espèce de PSYCHOPATHE SANGINAIRE ! rétorqua fou de rage Loukïan, qui, bas du ventre aplati contre le visage du Charmeur, arracha le crucifix des mains de ce dernier.

Il le lança derrière lui, sur le sol, puis, fixa une nouvelle fois Enzo, toujours paralyser face à son poids :

• Voler ma pizza ça ne t’a pas suffi NOOOOOOOOOOOON, il fallait que tu fasses d’autre victime ! LA PIZZA, MEC ! T’ES DEPOURVU D’HUMAINITÉ ou quoi ?! grogna Loukïan en lui donnant un violent coup de crâne.

• Mais espèce de taré ARRÊTE DE M’EXPLOSER LA TRANCHE ! bredouilla Enzo, sonné, le front en sang. Je peux tout t’expliquer, mec, c’est un mal entendu… discutant autour de, je sais pas moi… d’un bon repas chaud…

• TU OSES ENCORE PARLER DE BOUFFE ? APRÈS CE QUE TU VIENS DE FAIRE ?! Fulmina Loukïan, avant de le secouer en lui frappant l’arrière du crâne contre les lattes en bois de la petite pièce.

• Ahhhhhhhhhh, a… À l’aide, j’ai… j’ai mal… ohhhh non, la… la gerbe arrive… fait chier… je vais en mettre partout… pensa Enzo qui avait la tête qui tourne.

Face aux pensées du jeune cuistot, Rifuzuka, assise sur le sol et ligotée de tous ses membres, se mit discrètement à rire.

• Quel drôle de petit bonhomme celui-là…

Tandis que Jasmine restait à les observer tour à tour, les bras croisés, blasée de la situation absurde dans laquelle elle s'était retrouvée avec son Capitaine et son amie d’enfance. Elle regarda Eligio, Rifuzuka, Enzo, son Capitaine, puis revenue sur Eligio, sans dire un mot, elle analysa la situation.

• Non, mais c’est pas vrai, dans quoi je me suis encore embarqué, moi ? ce demanda Jasmine qui restait devant la porte d’entrée.

• Et tu comptais faire quoi de leur corps, un ragout de chasseur ? Une tourte à la viande ? ou peut-être qui sait un mix de viande, avec tes autres victimes ? questionna Loukïan furieux face au visage d’Enzo, salivant de ses différents plats prononcer, il restait à maintenir le Charmeur par le collet de sa veste en cuir, ses mains brûlaient de colère et amocher l’habillement.

• Waaaahouuu, toi, t’as vraiment la dalle ! Désolé, vieux… mais elle était sacrément bonne, si chaude, raffinée et savoureuse… À sa vision, on aurait dit une merveille, à son gout, on aurait dit des gâteaux de Fées, légers, doux et savoureux, ça fondait sous la langue…

• DIS PLUS UN MOT OU JE TE CRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAME, s’énerva Loukïan en étranglant Enzo.

• A...arrête… Lou…Loukïan… Écoute, si tu me lâches, je t’en referai une, promis… même, je te ferai un supplément de viande, mais relâche-moi. demanda calmement Enzo, qui se faisait toujours secouer par Loukïan.

Aussitôt les paroles d’Enzo prononcées, Loukïan se calma. Il inspira puis expira de ses narines des petites flammes. Très vite, il retrouva sérénité dans son esprit, une quiétude qui l’apaisa. Il regarda autour de lui, puis fixa le crucifix, qu’il examina en détail, avant de se faire interrompre par un cri d’effroi.

Très vite, il se retourna et vit Rifuzuka frapper de son pied le levier de l’écarteleur, une action, qui étira davantage Eligio Miota, toujours attaché sur celui-ci. L’homme suffoqua de plus en plus. Cherchant à le délivrer, la Néphilim actionna par inadvertance le mécanisme de l’objet de torture. Elle avait réussi grâce à sa détermination et sa force à libérer ses jambes du scotch que lui avait mis Enzo auparavant. Le père de ce dernier se mit à hurler de toutes ses forces.

Profitant de la distraction de Loukïan, Enzo administra un violent coup de tête à son agresseur. Ainsi sonné, il le ceintura de ses jambes et le retourna contre le sol.

• Désolé, vieux, ce n’est pas contre toi, ne m’en veut pas…

Il fonça vers son père. En bondissant, il attrapa la corde usée, mais dans son élan, celle-ci le projeta en avant. Il écarta les jambes pour trouver l’équilibre, une fois ses appuis retrouvés, il tira de toutes ses forces pour faire revenir la corde et retirer la pression que son père subissait face à cet engin de torture. Devant la difficulté d’Enzo, la Navigatrice vint l’aider à maintenir la corde de sa main de fer.