Sans un bruit, sans le moindre signe de vie

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Alors que l’Arias 2.0 cheminait en direction d’une cascade, l’équipage du Capitaine Enflammé dormait à point fermé. Le voilier, arrivé au bord du précipice, se laissa chuter de plus de trente mètres. Puis, sans la moindre égratignure, il resurgit des flots, pareil au Kraken des légendes qui dévorait les marins dans les abysses. Il s’avança en direction d’une île désertique.

Le choc contre le sable secoua les jeunes dormeurs. L’un d’eux se réveilla en bâillant, frottant son œil gauche, le visage encore fatigué. Il sortit de la cabine, monta les quatre marches grinçantes et humides, et, comme par automatisme, se dirigea vers la proue du navire. L’air du matin, frais, lui caressa le visage.

Il devait être aux alentours de 3 h 30 du matin lorsque l’homme aux petits yeux bleus cristallins leva les yeux vers le ciel. Les étoiles s’effaçaient peu à peu pour laisser place à une fine lueur corail à l’horizon. Une brise légère fit danser son bandana bleu roi, l’odeur du bois mouillé sur le pont et celle de l’eau saline vinrent peu à peu le réveiller.

Marchant en direction de la proue du navire, d’un pas doux et sans faire craquer le bois, le jeune homme, encore envouté par le sommeil, s’avança en titubant et en bâillant. Quelques secondes à peine, il arriva à destination, là où il déposa ses avant-bras sur le rebord du bateau. Cligna plusieurs fois des yeux, bâilla, figea son regard sur la tête du dragon en bronze qui portait une perruque verte, qui n’était autre qu’une algue, il pouffa de rire et, main posée sur sa bouche :

  • Mmh… la mer devait être agitée ? L'ancre a dû se décrocher…

Le soleil se leva à l’horizon, projetant de sa sphère une lueur orangeâtre et rosée sur l’eau, illuminant les gouttes sur le bois et le vent qui agitait les voiles.

  • Ha ! C’est magnifique !

  • Ça tu l’as dit ! Bien dormi ? Master, je dors derrière la porte des filles, pour les espionner ! lança une seconde voix semi-grave.

  • AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH ! Non, ça ne va pas de débarquer comme ça ? Tu n'y es pas du tout ! Je m’assurais simplement qu’aucune d’entre elles ne soit attaquée pendant la nuit ! hurla aussitôt Enzo, horrifié.

Il se retourna et vit, dans la montée de la lumière du matin, une peau pâle d’un reflet bleuté s’avançait en sa direction. Des yeux bleus brillaient dans la pénombre vers la cabine du Capitaine Enflammé, ils le fixaient. Une masse sombre et imposante s’approchait doucement vers lui.


Le bras droit devant son visage pour se protéger, le jeune homme perdit équilibre, il tomba en arrière, se frappa le crâne contre le rebord du navire, puis, fixa attentivement l’étrange créature qui arriver à son encontre, tout en se touchant l’arrière du crâne, gémissant de douleur.

  • Bahhh… ne me dit pas qu’une simple démone arriverait à faire peur à un Dompteur de Glace dans ton genre ? demanda-t-elle, en se frottant les yeux et en avançant vers lui, se montrant petit à petit dans la pénombre.

Soulagé, le Charmeur, se redressa.

  • Disant que… qu’à cause de tes cheveux en serpillière, on ne te voit vraiment pas, choupette ! répliqua-t-il aussitôt, avant d’éclater de rire en se relevant, grâce au bord de l’embarcation.

  • Mmh… tu sais que t’es drôle, toi ? Crois-moi, si je retire mes chouchous, je ressemble à la dame blanche, tu sais, la jeune veuve qui est morte le jour de son mariage ? Mais bon, comparé à elle… moi, je m’encouble dessus et après… bref… ce n’est pas l’idéal… de quoi te provoquer des sueurs froides, n’est-ce pas mon coco ? avoua-t-elle, en titubant telle une ivrognesse.

  • Ah ! Ça, je veux bien te croire… hahahahah… Eh bah, dis donc, ma Belle, t’as abusé du Rhum ! T’as picolé ma parole ! Franchement à ton âge déjà une souiasse, vas-y mollo la prochaine fois ! T’as fait la fête parce que tu t’es dit qu’un beau et charmant jeune homme allait parcourir les mers avec toi, que tu pourrais lui sauter dessus et utiliser toute ta sauvagerie sur lui pour satisfaire le moindre de tes désirs ? taquina-t-il, en la regardant.

Elle le fixa, leva le sourcil droit, puis ne put que répondre :

  • Pff… ne prend pas tes rêves pour la réalité ! Espèce de tordue ! avoua-t-elle, à quelques centimètres du Polymathe, elle tomba dans ses bras.

  • Ma Belle, t’es sûr que ça va ? s’inquiéta-t-il, en la rattrapant de justesse.

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