Sans un bruit, sans le moindre signe de vie Part 4
Après cela, ils se rendirent tous trois sur l’île où se trouvait Démona. Arrivés sur le sable, ils scrutèrent l’île désertique, là où seule la végétation vivait. Une dense forêt s'affichait devant eux. Les arbres teintés de feuillages d'automne, passant du vert à l'orange avec des colorations jaunâtres, les dominaient de leur hauteur.
Bien que glaciale, la mer brillait d’un turquoise envoûtant. Le sable demeurait fin et agréablement froid sous leurs pieds. L’apaisement et la vie naturelle régnaient sur cette île. Ce lieu paradisiaque regorgeait de mille merveilles et de mystères. Intrigués par ce nouvel endroit, l’équipage du Capitaine Enflammé décida de l’explorer.
Dans un premier temps, Enzo chercha d’innombrables nourritures afin de concocter un somptueux petit-déjeuner, aidé par Rifuzuka, qui dressait la table et lui apportait assistance près du grill, qu’il avait trouvé un peu plus loin sur l’île.
Pendant ce temps, Jasmine parcourait le long de la plage, les pieds nus, ses bottes dans ses mains, elle se familiarisait avec la froideur des vagues qui frappaient le rivage et lui mouillaient les pieds, jusqu’à la moitié de ses mollets. Le vent capricieux en ce début de matinée fit voler ses cheveux crépus de couleur lavande, accompagnés de son fidèle bandeau noir.
Quant à Loukïan, le Capitaine de l’équipage des Enflammés, lui, repéra, en marchant le long de la forêt, un sentier courbé fait en pierre. Il s’enfonça dans l’antre du petit chemin, marcha une dizaine de mètres puis, d’un pas déterminé, pénétra dans la forêt. Bien décidés à découvrir une quelconque habitation ou étrangeté qui pourrait les aider à comprendre où ils avaient dérivé.
À l’intérieur de celle-ci, d’innombrables buissons se dressaient face à lui, il les esquivait, les enjambait, gardant équilibre pour ne pas se faire chopper par les feuillages et les épines qui semblaient vouloir le faire tomber à leur intérieur.
- Arght ! Stupide buisson à la c…, s’énerva-t-il, en donnant des coups de pied pour ne pas se faire avoir par les arbustes.
Des oiseaux, fuirent soudain, par dizaines à l’opposé de lui, comme si par sa seule présence, il avait réussi à effrayer les milliers de volatiles présents sur l’île. Du moins, c’est ce qu’il pensait, jusqu’à ce qu’il vit passer devant lui un animal mystique, au pelage blanc et à l’aura bleutée.
De ses petits yeux perçants, il observait Loukïan. Cet animal rare, disparu depuis la nuit des temps, un Phénix ! Qui, d’un battement de ses ailes et à l’apparition de ses deux queues touffues s’entremêlant et virevoltant dans les airs, il lui passa devant, s’arrêta et fixa Loukïan, qui s’avançait vers lui.
L’oiseau s'était posé sur une ruine penchée à l’aspect celtique, qui émergeait du sol sauvage et végétal, un monument gris sur lequel était écrit dessus (l’île sacrée d’Ohroma).
- Oh ! Coucou toi, ça va ? demanda-t-il joyeusement en s’approchant et en effleurant délicatement de son index la paume de l’animal à la tête semblable à celle d’un aigle.
L’oiseau contorsionna la tête, prouvant que les caresses que lui prodiguait Loukïan lui étaient très agréables. Il fit de même avec son bec.
- T’es pas censé être là ! Ton espèce a disparu avec les Êtres Supérieurs, vous étiez leurs messagers… Comment tu t’es retrouvée là ? Il observa le regard du Phoenix puis regarda à son tour l’intérieur de la forêt.
Rempli de curiosité, le Capitaine reprit sa marche et s’enfonça davantage dans la forêt. Contournant un imposant arbre, qui marquait le centre, il s’enfonça au cœur de celle-ci, là où aucune lumière ne figurait. Il activa ses flammes, qui firent lampe torche sur son poing droit, puis il osa s’aventurer dans la forêt.
Cependant, après une bonne heure à marcher dans le noir, il revint sur ses pas. Lorsqu’il sortit enfin de la forêt et réapparut sur la place, il constata que ses amis, son équipage, son navire, avaient complètement disparu. Tout s'était volatilisé.
Le beau paysage, en une fraction de seconde, s’était transformé en une forêt désertique. Les feuilles magnifiques se consumaient derrière lui, les troncs demeuraient à moitié morts, voire brûlés pour la plupart.
- Ils sont passés où ?? Ils m’ont abandonné, j’ai… j’ai fait quoi ? Je les ai blessés ? Pourtant… j’ai… NON… NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! JASMINNNNNNNNNNNNNE, ENZOOOOOOOOOOOO, RIFUZUKAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! VOUS ÊTES OÙ ??? demanda-t-il en explorant la plage et en regardant les alentours.

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