Sans un bruit, sans le moindre signe de vie Part 15
Attention à toutes les personnes sensibles ! Ce chapitre comporte des scènes pouvant choquer ou dégoûter les plus sensibles.
Après que sa furie fut apaisée, ils marchèrent de l’autre côté de l’île. Contournant la colline, où Loukïan méditait quelques heures auparavant, ils explorèrent la seconde partie, assoiffés, et, pris d’incompréhension, ils virent une étrange silhouette au loin. Comme un mirage thermique, l’être semblait danser au centre de la plage, mais restait étrangement droit.
À la vision de cet homme, ils s’écrièrent de joie et firent de grands gestes, comme pour indiquer qu’ils étaient là. Loukïan et Enzo firent la course, pour voir lequel des deux arriverait à lui parler en premier. Mais le Capitaine devança le Cuistot, lorsque celui-ci perdit l'équilibre en trébuchant sur un étrange objet présent sur le sable. En tombant tête la première, Enzo avala une bonne quantité de sable.
- Eh bahhh alors le Charmeur du Dimanche, on n’arrive plus à suivre ? nargua Loukïan en lui passant devant, lui tirant la langue et rigolant par la même occasion.
Le Charmeur de Glace se releva en kit up, puis, genou au sol, il observa se qui l’avait fait tomber. Intrigué, il remarqua avec horreur qu’il avait trébuché sur une moitié de boîte crânienne, en forme de croissant de lune, encore chaude et remplie de matière grise. Elle tanguait de gauche à droite, indiquant qu’elle venait d’être retirée. Horrifié, il recula, regarda derrière lui, et observa une nouvelle fois la boîte avant d’hurler :
- LOU…LOUKÏANNNNNNNNNNNNN ! ARRÊTE-TOI, MAINTENANT !
Aussitôt l’ordre donné, aussitôt Loukïan se stoppa, dans son élan, et ne voulant pas rentrer dans l’homme, il fit des mouvements de brasse avant de tomber en arrière, face à l’homme qui restait de marbre.
Le Dompteur de Flamme se redressa et aperçut qu’un serpent avait agrippé le côté droit de la personne, plantant ses crocs dans sa cervelle juteuse et dégoulinante de sang. Il contrôlait grâce à ses canines chaque fait et geste du jeune homme, qui restait planté là, tel un véritable zombie.
Rifuzuka saisit le bras de Loukïan et le tira violemment en arrière, action qui fit retourner la tête de l’homme, sans pour autant que son buste ne suive. De ses yeux étranges et dérangeants, il les observait. Son œil droit ressemblait à celui d’un serpent, d’un rouge vif et luisant, tandis que son œil gauche était vert. Du sang s’écoulait le long de son visage. D’une voix étouffée, l’être possédé murmura :
- Fuyez… il vous fera pareil !
Sans perdre une minute, nos héros coururent à l’opposé de cet étrange être. Terrifiés, ils respiraient vite, regardant paniquer derrière eux l’homme qui semblait s'être lancé à leur trousse. À peine eurent-ils traversé la colline que le grondement du tonnerre se fit entendre.
Plongés dans un flash, aveuglés par la lumière, ils se firent envelopper. Lorsqu’ils rouvrirent les yeux, la mer avait disparu, elle fut remplacée par un rivage inconnu, couvert de sable noir et de brouillard, comme plongé dans les entrailles de la Jungle Sauvage.
- Bordel ! Mais ce n’est pas bientôt fini ? commença à s’énerver Enzo.
- Mmh… tu n’es pas drôle quand tu t’énerves, on dirait ton père, informa Rifuzuka en le regardant.
- Bah, crois-moi, si padré était là, il aurait retourné l’île pour retrouver ce Leprechaun, il l’aurait tiré par le bonnet et fait de lui son serveur spécialisé dans les grandes commandes, un peu comme le père Noël… mais en un peu plus sadique !
- Ouais, lui comme récompense il distribuerait des coups de grosses claques, ajouta Loukïan.
- Oui, c’est exactement ça, Capi-Fla, affirma le charmeur en riant.
Ils redescendirent de leur véhicule flottant et explorèrent l’archipel, mais à peine posèrent-ils le pied sur le sable que des grognements apparurent, suivis par d’étranges créatures. Plongés dans le noir, ils se firent poursuivre.
- C’est… C’est quoi ça ? demanda Loukïan en essayant de les cramer.
- Des… Oupyrs ! hurla Enzo dans la panique.
- Des quoi ? questionna la jeune démone intriguée.
- Des zombies ! répliqua le connaisseur.
Ils coururent, mais dans le feu de l’action et toujours plongés dans la nuit, ils constatèrent avec effroi que Jasmine n’était plus avec eux. Elle ne figurait même pas sur le bateau. Mais où avait-elle bien pu passer ?

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