Sans un bruit, sans le moindre signe de vie Part 9
Arrivé vers le rivage, Loukïan vit que le centre de la forêt était entièrement carbonisé, il resta sur le choc, son corps se mit à trembler, devant ses compagnons qui le regardaient intrigués.
- Mais… qu’est-ce qui s'est passé ici ? souffla difficilement le Capitaine, rempli d’incompréhension.
- Bahh, simple, tu m’as foncé dessus comme un bœuf, avant de littéralement m’exploser la gueule avec ton feu, frérot ! J’ai presque failli y passer avec tes flammes, expliqua calmement Enzo.
- J’ai… j’ai fait quoi ? demanda Loukïan dans un état second, les flashs de la pluie de cendre revenue le hanter en un instant.
Il cligna des yeux alors que les cris de la fouler revenus le hanter. De ses grands yeux, ils les fixaient terrorisés dû aux soudains bruits qui résonnaient dans ses oreilles.
- Pourquoi j’ai fait ça ?
- Bah… on espérait que tu nous le dises, à vrai dire, avoua Jasmine en retrait, qui restait le dos posé contre un tronc d’arbres intacte, les bras croisés et l’une de ses jambes pliée.
- Mais… mais… vous… vous délirez… vous… vous m’avez laissé… j’étais seul ! Vous êtes partie, vous m’avez laissé seul ! Sans L’Arias 2.0, j’étais seul, abandonné sur cette île avec ce type à la hâche… l’enfant… L’enfant !
- Louk… Loukïan, commença Rifuzuka qui sentit la panique gagner son Capitaine.
Elle s’approcha de lui, puis lui agrippa la main, en frôlant de ses doigts la paume de son Capitaine, elle apaisa ses maux, ses doutes.
- Non, Loukïan ! Écoute-moi, on était tout le temps là… t’es rentrée dans la forêt, et après une quinzaine de minutes t'es sortie, tu hurlais comme un fou, continua la démone.
- On t’a suivi, mais tu parlais tout seul… Avec qui tu discutais ? demanda Jasmine, qui, face à lui, restait les bras croisés.
- L'enfant… Vous… vous ne l’avez pas entendu ? C’était une voix venue du ciel… celle de l’enfant. Personne ne l’a entendue ? demanda Loukïan, persuadé qu’il était là.
- Vieux… y a pas eu d’enfant, avoua Enzo qui s'était remis aux fourneaux. Il coupait différents fruits sur une planche en bois, dans des ananas, des mangues et un fruit de la passion. Ainsi coupé en cubes, il les fit glisser délicatement dans quatre noix de coco, préalablement chauffées.
- J’ai… j’ai halluciné pendant tout ce temps… Tout était irréel ? Rien n’était donc vrai ?
Encore sous le choc, il regardait la forêt, les beaux arbres feuillus restaient dressés tout le long de la plage, mais tout son intérieur était carbonisé, noirci par les ténèbres les plus sombres, et cela était dû à son pouvoir, un pouvoir qu'il n’avait su maitriser, gagné par la folie, ce qui le terrorisait.
- J’ai… j’ai tout détruit ? C’est mon œuvre ça ?
Rempli d’incertitude, il ne fit pas attention autour de lui, là où ses amis avaient entièrement regagné leurs tâches, Enzo cuisinait, aidé par Rifuzuka. Tandis que Jasmine restait face à lui, bras croisés, elle le fixait, inquiète de l’état de son Capitaine. Cela faisait une dizaine de jours qu’elle parcourait les mers avec lui, mais son comportement était étrange.
- Cap’taine, ta fièvre est retombée ? interrogea Jasmine en s’approchant de lui et lui touchant le front.
Le temps qu’il comprenne ce qu’elle lui avait demandé, elle s'était déjà rapprochée, face à lui, la Navigatrice, pour lui toucher le front. De ses yeux turquoise, elle le fixait, plongée dans les siens, son regard froid le déstabilisait, mais son aura et sa chaleur corporelle l'enveloppaient tellement qu’il crut être dans un cocon de bien-être.
- T’as… t’as dit de la fièvre ? s’intrigua le Dompteur De Flammes. Ce n’est pas possible ça, je ne peux pas avoir de fièvre, mon corps supporte n’importe quelles températures…
À sa réponse, Enzo cessa aussitôt de couper les fruits et concentra davantage son attention sur les propos de son Capitaine. Rifuzuka et Jasmine l’observaient également. Tous trois comprirent à cet instant précis qu’il se passait quelque chose d’étrange avec leur Chef.
- Tu veux dire… qu’il y avait quelque chose dans la forêt qui t’a déréglé tes pouvoirs ? lança Enzo en lâchant son couteau qui se planta dans le sable.
Il n’eut aucune réelle réponse de la part du meneur de l’équipage, mais son regard perçant et rempli de peur le trahissait assez facilement, un regard noir qui affirmait les propos du Polymathe.

Annotations
Versions