Chapitre 1: le commencement (Philp)

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Je déboule dans la chambre de ma soeur. Je sais qu'elle est réveillée, seulement, pourquoi reste-t-elle là ? Nous devons partir pour l'école dans quinze minutes.

Elle est bien là, assise sur son lit, les sourcils plissés comme si elle essayait de se souvenir de quelque chose. Ses boucles noires, les mêmes que les miennes, tombent emmêlées sur ses épaules. Je comprends ce qui se passe au quart de tour.

— Encore ce rêve ? je demande avec inquiétude.

— Oui, ça a continué, répond-elle gravement. Il y avait... Un avion, finit-elle.

— Un avion ? Ce truc dans lequel ils volaient avant ?

Dans mon «avant», on comprend l'essentiel : avant la réforme, avant la guerre. Je reprends :

— Comment peux-tu savoir que c'était un avion ?

— Je le savais, c'est tout.

Welmina fait ce rêve, toujours le même, depuis déjà quelques semaines. Je n'en connais pas tous les détails, elle refuse de me les raconter et me ferme cette partie-là de son esprit. C'est inhabituel, entre nous. Nous n'avons pas de secrets, en tant que jumeaux, normalement. Je change de sujet, n'oubliant pas les priorités.

— N'empêche, tu devrais te lever, Welmi. T'as dix minutes avant le départ.

— Quoi ?!?

Elle me donne un coup sur le bras que je ne parviens pas à esquiver. Je recule devant elle lorsqu'elle se lève rapidement. Heureusement, elle ne me re-frappe pas.

Elle court jusqu'à la cuisine, sans doute pour déjeuner. Je vais quant à moi me préparer.

J'enfile mon t-shirt gris d'uniforme. Pas le plus stylé du monde, il est écrit en gros et en noir mon prénom derrière et "armée d'Oflaria" devant. J'enfile mon pantalon souple d'entraînement, puis complète le tout avec une ceinture, dans laquelle je place mon couteau.

Je regarde l'heure à ma montre. Merde ! Il faut qu'on parte ! Je déboule dans la cuisine, où Welmina finit de manger.

— Ok, Welmi, j'y vais. Tu me rejoindras, ok ?

— Ouais ouais...

Ça ne semble pas trop la déranger d'être en retard, elle. Elle me dit souvent que j'angoisse pour rien, que de toute façon on arrive en avance. Enfin, on verra quand elle sera punie pour "retard injustifié"!

Je sors de la maison le sourire aux lèvres, malgré l'absence de ma soeur. La journée est belle et chaude pour un mois de septembre. Je me sens reposé, prêt à apprendre et à m'entraîner.

Le trajet n'est pas très long pour se rendre à l'école : quelques rues à traverser, deux coins à tourner et le chemin de fer à passer.

Seulement, quand je passe sur West Road, juste avant les rails, je sens comme un grand courant d'air, ou plutôt un vent fort, voire même une mini-tornade. C'est peu commun, dans le coin. En Dolbanie, je ne dis pas, mais ici, à Murkwell, ce genre de phénomène est rarissime. Le vent est puissant, mais je tente de rester campé sur mes deux pieds. C'est assez effrayant. Vais-je pouvoir me rendre à l'école ? Pas si ça continue longtemps. Je vais bientôt lâcher.

Soudain, une secousse plus forte que les autres m'arrache litéralement de terre. Je me retrouve propulsé dans une ruelle sombre dont je ne connaissais même pas l'existence.

C'est en voyant deux individus s'avancer vers moi que je commence à penser que cette tornade n'avait peut-être pas en vérité une origine naturelle.

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