Quelques jours plus tôt, j’avais envoyé un message à Adam :

« Hey, y’a une fête chez moi ce vendredi soir. Tu viens ? »

Je ne m’attendais pas à ce qu’il accepte aussi vite, mais il avait répondu presque aussitôt :

« Bien sûr, j’y serai. »

Le soir venu, il est arrivé, un peu nerveux, dans ses baskets usées et son jean délavé. J’ai souri en le voyant.

— T’es prêt pour ce chaos ? ai-je lancé en lui tendant une bière.

Il a ri, un peu hésitant.

— Ça va aller, je crois.

La maison était déjà remplie quand on est arrivés. La musique vibrait dans les murs, les groupes d’élèves s’étaient formés un peu partout.

Je suis partie vers mes amis, lançant quelques sourires et commentaires aux garçons qui me plaisaient, jouant à cette fille sûre d’elle qu’ils connaissent bien.

— T’as vu le nouveau ?
— Ouais, il est pas mal.

Je souriais en coin, répondant par des petites piques et des rires.

Après un moment, j’ai senti la pression de la soirée, la fatigue et la tension s’accumuler. J’ai attrapé un verre de vodka, le bu d’un trait, puis un autre.

Adam m’a regardée, les sourcils froncés.

— Tu vas pas te mettre minable, hein ?

J’ai ri, un peu trop fort.

— Détends-toi, c’est juste pour s’amuser.

Mais l’alcool m’a vite donné ce faux courage. Je me suis approchée de lui, la voix un peu pâteuse :

— Tu sais, Adam… Je suis pas juste cette fille qu’on admire de loin. Parfois, je suis fatiguée de jouer ce rôle.

Il m’a regardée, surpris mais attentif.

— J’ai peur que les gens découvrent que je suis pas aussi forte qu’ils le croient.

Je sentais les larmes monter, alors j’ai rapidement baissé la tête.

— T’es là, hein ?

Il a attrapé ma main, la serrant doucement.

— Toujours.

Ce soir-là, entre les rires et la musique, j’ai laissé tomber les masques.

Et pour la première fois, j’ai cru qu’on pouvait vraiment se comprendre.