Je ferme les yeux en silence. Du moins, j’essaie. Ce n’est pas facile d’obtenir le silence dans ma tête. Et arrêtez de danser, merde !

Bien. Un paysage. Mon paysage. Mon refuge. Mon Jardin d’Éden.

D’abord… j’imagine une jolie vallée, protégée par une montagne. Pas une grande montagne non, une jolie petite montagne, couverte d’une forêt épaisse et verte.

D’un côté : la montagne, qui arrête les nuages et permet à ma vallée de rester bien verdoyante, couverte d’une herbe grasse et douce.

De l’autre : un grand lac qui scintille au soleil, bordé de plages caillouteuses — idéales pour faire des ricochets ou prendre un bain de soleil.

Depuis le lac, le terrain monte en pente douce jusqu’à l’orée de la forêt, qu’on atteint par des chemins de terre battue qui serpentent à travers la vallée.

Ici et là : des chalets, des maisonnettes, des maisons. Quelques villas simples, des cabanes au bord de l’eau.

Sur la pente gauche, une ferme équestre. Quoi de mieux que des balades dans l’eau glacée du lac ou à l’ombre profonde de la forêt ?

Sur la pente droite, une ferme à papillons. Le principe ? Protéger des espèces menacées, de plantes comme de papillons. Un projet qui me tient à cœur.

Au centre, une tour s’élève vers le ciel. Du lierre s’enroule autour d’elle. À l’intérieur, une immense bibliothèque tapisse les murs, et des escaliers en colimaçon permettent d’accéder aux volumes.

Au centre : un piano à queue, une petite scène, des fauteuils style Nouvel Empire, une table basse. Un passage secret, pour le fun.

Accolée à la tour : une maison de maître et ses dépendances. Un atelier de menuiserie, un autre de mécanique, un de métallerie. Un garage à motos : cafe racers, Royal Enfield.

Au sommet de la tour : un observatoire. Pour les nuits étoilées, et surtout pour les orages. J’adore regarder les éclairs éclater dans un ciel noir.

Un grand potager pour les ateliers d’hortithérapie. Un atelier pour l’art-thérapie.

Pour l’électricité : petite centrale hydroélectrique, panneaux solaires, éoliennes. Modernité, autonomie, énergies renouvelables.

D’après C., je viens de décrire ici un petit village abandonné d’Italie. Que nous envahirons, lui et ses amis, pour faire de ce rêve une réalité. Avec quelques années, beaucoup de travail, et un peu de chance.