Chapitre 26 Le stade au bout de mes rêves
J’ai toujours aimé la musique. Elle a bercé mon enfance et ma scolarité : à la maison, à l’école, à l’église.
Pourtant, je n’aurais jamais imaginé chanter sur scène.
Ma voix n’a jamais vraiment été appréciée chez moi. À l’église, je me contentais de suivre le mouvement. Quant à la chorale de l’internat, j’étais trop peu confiante pour oser chanter fort, encore moins pour me proposer en solo.
C’est seulement vers mes seize ans que j’ai découvert une application. J’avais reçu mon premier téléphone. Je m’essayais. Et je reçus des commentaires positifs.
Ma famille ne me soutenait toujours pas. Mais quelques amis rencontrés grâce aux gîtes de mes parents m’encouragèrent à continuer.
Quand je suis arrivée à la fac, en septembre dernier, je me suis lancée. Debout dans un couloir, assise dans une entrée, au pied d’un rocher dehors… je chantais.
Désormais, j’ai découvert l’enivrant sentiment de la scène, les regards brillants d’émotion des spectateurs, les sourires émus.
Je me prends à rêver : pourrais-je un jour remplir un stade ? Stable et ferme, surplombant un champ d’humains réunis par l’amour de la musique.
Mon avenir n’est pas fixé. À dix-huit ans, les perspectives changent tellement vite. Mais une chose est sûre : il faudrait m’arracher les cordes vocales pour m’empêcher de chanter.
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