Chapitre 4

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 XeAr sort en quelques coups de nage gracile et efficace. Il descend joyeux et virevoltant l'escalresse de service pour rejoindre ses amis. C'est un long boyau, couvert de minuscules vers claveline, qui oscillent tous dans le même sens. XeAr glisse ainsi sur ces petits cils, un peu un toboggan. Il y a deux escalresses, chacune allant dans une direction inverse. Elles sont entortillées dans une tresse en colimaçon plus ou moins rectiligne. Les milliers de cils bioluminescents, des céphalocrests roses ou bleues noctiluint, en fonction de leur fonction ; monter ou descendre. Il se glisse à l'intérieur tout en caressant les zoïdes tout doux et agréables le long de son parcours.

En bas, il arrive à de longs couloirs qu'il parcourt plus en bondissant qu'en nageant, ils relient les étages de cette dernière strate vers le niveau du sol. Il croise quelques personnes, plutôt des ouvriers, ce qui est normal vu le lieu. Leurs combinaisons collent au corps pour ne pas offrir de tissus qui pourraient se prendre dans un outil ou quelconque machine et les broyer comme des fétus. Combinaisons très souvent orangées noires et blondes, bref visibles. Certaines mêmes équipées de tissu réfléchissant, à la nuque, ceinture, omoplate, sternum et genoux. Xear poli salue les huit personnes, quatre féminines, trois masculines et une Jobotahe étincelante (prononcer robota). Elles lui rendent son salut jovial par un salut polit. Il n'a pas le temps de plus les considérer, allant à leurs occupations, lui quittant le bâtiment. Il regagne, en nageant comme un jeune alevin, les coins un peu plus fréquentés, que l'ancien entrepôt où il travaille.

La porte vitrée automatique s'ouvre devant lui, la lumière claire artificielle de la cité caresse son visage.

Partout des gens et des véhicules, dans cette partie de la couronne de la cité. Il est malgré tout heureux de revoir des gens, la population, l'activité. L'allée est assez large, et les véhicules respectent scrupuleusement leur conduite. Les gens font eux attention aux carrefours, ici dans les zones actives Induskaï, personne n'est là pour faire du tourisme ni risquer un accident. XeAr se dirige en sortant à droite vers l'arrêt du transharroyeur. Coup de chance une navette arrive au moment où il consultait les horaires de passage. C'est un véhicule effilé comme un esox-luBUS, la cabine en surplomb de patins.

La navette arrive en flottant au-dessus du sol, suivant un guide à même le sol. Ses nageoires ventrales et pectorales se replient alors qu'elle se pose délicatement (Comme une « chat bus » mais un 'poisson bus'). Elle prend appuis sur les patins puis deux portes s'ouvrent sur le même flanc comme des sphincters. XeAr agrippe la barre centrale, qui permet de réguler le flux des voyageurs en deux, il passe à droite. Il sort son badge qu'il montre, comme les autres passagers, au conducteur, un sourire aux lèvres et d'un geste poli de salut. Il se rend au milieu de la navette où sont une jeune femme habillée d'un ensemble jaune saillant, un jeune cadre dans son costume strict et son sac ventral à documents, une jeune maman avec son enfant, tous deux assortis de rose, une personne âgée assise près de la porte avec un couvre-chef typique des villages proches de la surface. Au fond un groupe un peu criard mais jeune, ou l'inverse. Deux garçons, quatre berdaches et trois filles. Des jeunes, cinq sont habillés de cette mode ridicule mais tendance des ramasseurs de nodules et les quatre autres n'ayant guère plus de goût. Une particulièrement, est habillée comme les prostitués des camps de nodulistes. Une combinaison topaze aux reflets argentés soulignant les seins par un cinabre pâle. Les manches capucines et longues jusqu'aux mains continuent en gants de simili-broderies. De la nuque et le long de la colonne vertébrale un rebord gueules qui se sépare en deux au coccyx sur un Y d'or, souligne le galbe des fesses, de l'entre jambes et remonte au nombril en une spirale. Les jambes sont mi-courtes, exagérées de dentelles écrues au-dessus du genou et au-dessous un synthé-peau de soie. Le cache sexe des bonnes mœurs fuchsia est en fait cousu et non pas amovible. Son voile de coiffe, immense lapis-lazuli cristallin, est attaché, enserrée autour de ses épaules, le long de ses bras, pour y dissimuler les « traditionnelles » armes de défenses que les prostituées ont. Mais l'ayant reconnu au premier coup d'œil, XeAr sans plus accorder d'attention, sort de son sac sa console pour continuer à travailler.

Il parcourt ses notes. Malgré les propos rassurants de fetyW, il est quand même un peu soucieux. Il est confronté à un silence de la part de la nord'Iës. Et même fetyW se révèle parfois évasive. Elle n'a pas répondu à ses questions sur d'anciens mots pour lesquels eldmI lui l'a sans ménagement envoyé bouler... Plus XeAr relit ses notes, moins il en a envie... l'exaspération le gagne, englué dans une mauvaise volonté de ses interlocuteurs, lui apportant des réponses menant toutes à des impasses... xxsioo l'a senti, c'est un vrai ami, il lui a proposé d'aller se détendre, et machinalement XeAr tout en se calmant à cette pensée, range sa console pour contempler le paysage. Il se tourne vers la fenêtre pour regarder dehors, ils ont déjà quitté le coin de la zone active. L'eau a un léger goût cinnamique assez agréable et calmement apaisant, une odeur douceâtre et intense, s'épanouissant en une chaleur veloutée à son exhalation. Les jeunes au fond sont toujours aussi bruyants, la personne âgée se lève pour son arrêt. Son couvre-chef est vraiment très classe, ça rappelle à XeAr ceux de son village, ils doivent être voisins tous les deux. Il n'ose lui demander, dans cette grande cité les gens ne se parlent pas. Son village lui manque, les odeurs mellifluentes et fraîche comme la badiane amenées par les courants du sud juste avant la saison des récoltes, c'est la proximité de la surface. Le soleil si proche et la houle, les marrées... tout lui manque. Ici tout est différent, la cité est « aseptisée » l'eau filtrée a une température presque constante, on ne ressent aucun effet de marrée ni des saisons ou de la nuit et du jour. Il n'y a pas non plus les migrations des mégaptera, loligo et ou de pleins d'autres animaux. Il se souvient de la ferme de son grand-père. Quand ils allaient moissonner les algues. Récolter les œufs. Quand il allait chaparder les hippocampes chez les voisins. Tout est différent de son village, il y a des véhicules dans le centre, qui croisent les gens, pas comme ici où ils circulent uniquement en périphérie ou dans les galeries de relis. Dans son village les caharap'ronden sont construites dans les creux des collines, à l'abri, dans les roches, elles sont rondes, comme les tortues, pour être hydrodynamiques à la marée. Leur design est à la fois protecteur et esthétiquement fluide. On utilise des matériaux organiques locaux, génétiquement modifiés, comme des forêts de kelp structurées ou tissés et aussi des bio-polymères filamenteux. Elles ont un aspect plus naturel et vivant, ce sont les habitants qui les cultivent eux-mêmes. Le seul bâtiment un peu haut est l'observatoire de migration. Son grand-père maternel, Faloudense, l'y emmenait parfois et lui racontait des histoires de lipotidae, une vielle [coralaustatue](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Coralaustatue) de sa grand-mère posée sur le bureau.

Son village lui manque vraiment et ses recherches n'avancent pas, la mélancolie le reprend quand le ramdam des jeunes le rattrape. Ils se disputent ... le sujet aussi grave est le dernier jeu sorti... effectivement cela mérite d'ameuter tout le véhicule sur cet important problème existentiel. La navette s'est arrêtée un peu brusquement, faisant crisser les patins sur le sol, le sortant de sa torpeur. Il croise le regard de la mamie qui descend. Elle a noté son agacement dans le regard, quand les jeunes ont rameuté l'attention sur eux. Elle lui sourit tout en ayant l'air de lui dire « moi aussi j'ai été jeune, ne fait pas le blasé, tu n'es guère plus vieux qu'eux ». Il lui rend son sourire en coin, d'un feulement elle le salue et descend. L'arrêt est près du centre commercial où il a rendez-vous avec xxsioo. Déjà ? Il n'a pas du tout fait attention au trajet, pourtant long. La jeune maman est descendue : quand ? Il n'a même pas remarqué.

Bon hé bien il descend lui aussi.

La cité est très élancée les immeubles montent dans une danse vers le sommet de la grotte, sans jamais le toucher. Vu d'en bas on croirait qu'ils peuvent en effet l'atteindre, mais vu de l'observatoire de XeAr on se rend bien compte qu'il y a plusieurs kilomètres entre les cimes et le plafond. Cette illusion rend colossale ces petits bâtiments, et seul le majestueux lumphar principal accroché au sommet de la voûte tombe, tel une dentelle stalactite de ses deux kilomètres de long. Synchronisant les autres lingua-spire de périphérie. On voit à son point d'ancrage, en regardant très attentivement, des galeries qui courent vers les parois. On distingue les plus récentes en fait, qui vont vers les bords pour rejoindre d'anciens hangars, des observatoires nautiques et des centraux de relais. Devant lui le bâtiment des Cijh-lec monte comme une algue qu'on s'attend à le voir onduler (prononcer ssir lèc). Malgré ses trois kilomètres de haut, il s'en dégage une impression de fragilité. Ils sont en charge de prendre soin de chaque nord'I, maintenir ses systèmes, de déployer des interfaces ou d'en retirer lorsqu'elles ne sont plus snécessaires. C'est une lourde et importante responsabilité pour les Cijh-lec que de veiller à la bonne santé du cœur même de la cité. Leurs Agar-Takas répartis un peu partout dans la grotte, son toujours très élégantes. Les bio-matériaux renforcés, sur une base d'inspiration de l'agar-agar justement, leur confère une résistance à la traction et à la compression surnaturelle, ça permet d'atteindre des hauteurs vertigineuses tout en restant minces, très minces, très très minces. C'est ce qui offre ce mélange de fragilité et l'illusion que ça ondoie comme des algues dont ils s'inspirent.

Dans le centre, les lymantas individuels sont peu nombreux. Quelques exceptions, seules les petites capsules des services de la ville y sont acceptées. Les Frailugas, sorte de gros lymantas ventrus pour le fret, viennent, pendant la période de nuit, faire les ravitaillements. Ils sillonnent ainsi les plus grandes artères, relayés par des lymantas modifiés aux livraisons, pour accéder aux plus petits recoins. La ville n'en est que plus plaisante pour le passant qu'il est. C'est très agréable, d'autant plus que les jours ici ont été déclarés ''de jours d'été constants'', c'est à dire plus de 18h, tous les jours toute l'année. La mégapole ne se réveille pas pour autant tôt le matin, ni ne s'endort tard. Mais cela permet en effet de sortir aisément. Peu de quartiers sont mal fréquentés ou même dangereux. En fait l'activité s'étale tout au fil de cette longue journée. Il y a tout le temps du monde dans les quartiers, même les banlieues résidentielles. Il n'y a pas d'heures de pointes comme dans les autres villes, ici à la capitale. Mais ce calme est en total contraste avec l'allant de la cité pendant le jour, et une toute autre animation la nuit.

Moins « remuante » mais plus sérieuse. Ce sont les tâches de « maintenances », une vraie activité de besogne. En journée il y beaucoup plus de promeneurs que de gens qui travaillent. Une agitation de la foule, de croisement de transports de sols, des bouches de sousharroyeurs, assez nombreuses d'où montent et descendent des milliers de gens. Il y en a régulièrement, disposés dans la ville. La première fois qu'il est venu avec sa famille dans la cité, iyu'po,Jh (prononcer ïhupors !La virgule fait partie du nom), ils étaient tous les quatre, pour du tourisme. Ils avaient été visiter les parcs d'attractions, la réserve nationale libre. Ils s'étaient bien amusés. Il se souvient, enfant avec sa petite taille, de ses immenses gratte-voûte, vertigineux. Et ils ont à peine rapetissés maintenant qu'il est adulte. Les Pilia'Watas s'élancent toujours dans une grâce tout aussi belle et harmonieuse, comme la diversité des algues. Il passe dans une grande place, c'est son arrêt, entourée de constructions beaucoup moins hautes et de la verdure partout, cette esplanade donne sur un parc floral. Il est immense plusieurs kilomètres de rayon. Les Pilia'Watas cèdent la place à des bâtiments plus petits. Les immeubles sont vraiment moins hauts et ça donne cette architecture ''rétrécissante '' pour donner un dégradé de taille, et on arrive à de simples étages en bordure de la place. Les Kombloqs sont agrémentés de grands coraux, aussi grand qu'eux, laissant croire qu'à cet endroit la nature a été plus forte que l'urbanisme, pour finalement aboutir à ce parc. On trouve de tout, blocs d'appartements ou d'espaces mixtes, Kombloqs résidentiels, commerciaux ça forme un quartier de taille moyenne avec partout des coraux magnifiques de toutes couleurs. La plupart des Kombloqs sont en dur, mais il y a quelques Tidalk'oms modulaires. Elles peuvent changer légèrement de forme ou d'emplacement en fonction de l'environnement et de la saison, c'est l'intérêt des Tidalk'oms, et en plus celles-ci sont vraiment jolies. Le coin où a débarqué XeAr est une grande gare d'arrêt, un HUB pour différents transports. Il est descendu parmi les multiples points d'arrêts des navettes, un peu plus loin une sortie de sousharroyeur et ce gigantesque parc floral. Le design est vraiment plus « végétal » qu'ailleurs dans la cité. Pas mal de Kombloqs sont couvertes de plantes et certaines essaie de les imiter. L'ensemble se fond de sorte qu'on ne sait plus les distinguer et certains Kombloqs semblent vraiment onduler. D'autres voudraient bouger, comme des formes d'animaux endormis. Bêtes caméléonesques de plantes. Cela donne une ambiance chaude et apaisante, que les passants respectent. On dirait que tout le monde croit que ces monuments sont réellement vivants, et ils nagent silencieusement, comme si trop de bruit pouvait les réveiller. XeAr comprend pourquoi xxsioo lui a donné rendez-vous dans ce quartier qu'il ne connaissait pas du tout. Il est en effet plus habitué au campus universitaire débordant d'activité, de bruit, de gens. Il jette un coup d'œil de circonférence à la place. En vis à vis du parc, calme paisible, qui représente la nature, le centre commercial et son agitation urbaine. Etrange mélange de genre, mais qui ont été malgré tout concilié avec harmonie. Cet endroit le raccommode avec le bruit et les gens... Le rapport que les seconds produisent du premier. Il quitte la place des arrêts des transharroyeurs, pour aller vers l'entrée du parc.

Il a rendez-vous juste en face, devant cette étonnante statue que son ami lui avait indiquée. Il passe devant la bouche de sousharroyeur une des lignes arrive directement du campus universitaire, xxsioo devrait sortir par-là. XeAr se dirige vers la statue de Jobotahe. Une fois parvenu assez prêt il lit sur le petit piédestal, « alallat'n » et un petit poème de sa composition ''paradoxes sentimentaux de la complexité des sens'' qu'elle avait dédiée à Choxnœ (prononcer Alalyan et Chox noé). La statue fait deux fois la hauteur naturelle, en corail, blanche, éclatante, belle, qui rayonne d'une chaleur intense invisible, ce blanc Igniblan qui est associé à la puissance, ardent mais sans flammes. Elle est comme toutes les [Jobotaa](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) élégante, fine, élancée comme la tige d'une fleur. Elle adopte une posture altière qui la rend d'autant plus ravissante dans sa « configuration-citoyenne ». Sa beauté irradie encore de tout l'amour qu'elle avait pour Choxnœ. De son long corps effilé, le bras droit, long aplati, pointé vers les étoiles, elle a à son index la bague que lui avait donnée Choxnœ. Elle a la tête légèrement oblongue, un nez minuscule, ses arcades sourcilières sont peu profondes, les pommettes douces, la mâchoire gracieuse, et ses oreilles discrètes à peine visibles. Mais elle a malgré tout une petite boucle à l'oreille gauche, une perle, la dernière larme de son amour. La perle pend d'une chaîne le long de son cou élancé. Ses épaules délicates dans son costume de poète, serti de parures qui descendent le long de son avant-bras gauche, la main pausée au côté, ou peut-être posée... Le pouce accroché à son ceinturon, les quatre autres doigts filiformes, larges mais peu épais, sur la hanche délicate. Elle a un pantalon qui moule ses fesses à peine arrondies. Gravées sur la boucle de sa ceinture des fresques oblongues dont certaines sont reprises au pli de l'aine formant un dessin qui relie le haut de ses reins et descendant aussi le long de ses jambes sveltes et sans fin. Ses jambes aussi sont, comme ses bras, plus larges qu'épaisses, un peu plates même. Elle porte une paire de bottes jusqu'au-dessous du genou qui enlace son interminable mollet, rencontrant les fresques qui courent tout sur sa longue et délicate cuisse.

• XeAr ! »

Il se retourne et voit arriver scintillante la silhouette élancée de ces longues et magnifiques jambes interminables parées elle aussi de bottes. De ses cuisses fines élégantes moulées dans un tissu cobalt, flanquées de liserés chamarrés. En haut de cette allure « verticalisante », sur ses minces hanches une combinaison indigo et incarnat qui remonte sur son court buste elliptique. Les épaulettes de la combinaison donnant un peu de volume à l'acromion de ses épaules. La ligne épurée du bras se lève dans un salut ondoyant à l'attention de XeAr qui vient à son encontre. En « configuration-citoyenne », la personne le surplombe de deux bonnes têtes, sa gorge délicate et sertie dans un raz du cou cramoisi où est accroché un petit bijou. Elle lui sourit en inclinant la tête dans un mouvement charmeur. Les bras écartés, de sa large envergure l'embrasse.

• Alors comment tu vas mon grand. » Demande XeAr.

• Pas mal, tu as trouvé facilement ? » Lui demande xxsioo de sa voix de baryton ?

• Tssss... pas mal ici dit donc, j'ai même vu que dans le parc nous pouvions nager à notre guise ? »

• Presque oui en effet ! Il y a quand même certaines règles à respecter, mais oui c'est assez sympa ! »

• Et NaHO ? »

• Il nous attend déjà ! »

• Euh ? »

• Ben ! à la grotte des tourbillons voyons ! Il a pris ses palmes de chasse qu'il veut essayer. »

• Ha ben c'est malin ça, moi je croyais que nous serions allés au centre commercial ! »

• Toi qui n'aimes pas la foule ... allez un coup de nage libre te fera le plus grand bien. »

• Bien chef, oui chef, à vos ordre chef, tu penses donc je suis ; Chef ! »

• Ah ! voilà comment j'aime t'entendre parler. On y va. »

• Par où ! je ne connais pas le coin moi. »

• Sousharroyeur ! y a une correspondance. »

Et XeAr suivit la Jobotahe. Ils descendirent dans les couloirs du sousharroyeur, à cette heure ils étaient peu fréquentés. Une des lignes allait directement au campus universitaire, mais ils allaient en prendre une autre comme lui avait dit xxsioo. Ils nagèrent tous les deux vers les quais où attendaient quelques personnes. Une plate-forme centrale, et de part et d'autre les parois vitrées sur les portes desquelles sont inscrites les directions. Au centre du quai des plans de situations, les noms des correspondances en sur impression dans un relief en trompe l'œil. Accrochés au plafond des horloges avec l'heure de la navette et différents messages sur la circulation, ils ont quelques minutes à patienter. xxsioo n'a pas sorti ses palmes pour ce court trajet, XeAr va voir à un des distributeurs si il y a de quoi lire, son ami l'appelle, les portes sont déjà ouvertes, ils s'engouffrent tous deux dans la mono-rame, les portes se referment, elle démarre.

• Nous y serons dans quelques minutes. » Dit xxsioo en agrippant un XeAr qui s'est fait surprendre par le départ. « En plus à cette heure il n'y a pas trop de monde, et comme NaOH a pris ses palmes de chasse, on va bien s'amuser, je le sens. »

XeAr ne répond pas, le regard absent sur la paroi opaline qui défile.

• Tu pourrais faire un effort, j'essaie de te distraire ! » Lui lance la Jobotahe.

• S'cuse. » Lui dit simplement XeAr.

• Bon ben pisque tu y es, raconte un peu ! comme ça, ça sera fait et on pourra s'amuser, en laissant les soucis au vestiaire, tu ne penses pas ? »

• Ben toujours mes recherches et encore tout à l'heure fetyW qui en a rajouté, elle n'a pas voulu répondre à une seule de mes questions. Ça m'agace un peu en fait. »

• Mais est-ce qu'elle t'a dit aussi que tu commençais d'être pénible avec ta parano ? »

• Hummm elle y a fait allusion ⸮ » Dit XeAr d'un sourire aux lèvres, en constatant que son ami avait mis toute son amitié dans sa phrase pour le faire rire. (⸮ point d'ironie)

• Qu'est-ce qui te préoccupe tant que ça ?? fetyW ? »

• Pas tellement, on dirait qu'elle essaye de me protéger, mais de quoi ? Et au vu de mes recherches, des ... mmmm embûches que je rencontre ça m'ennuie un peu. »

• C'est à dire ? »

• De quoi veut-elle me protéger et qu'y a-t-il à découvrir ? »

• Et simplement que tu partes dans des délires ? Ça t'a effleuré ? »

• Oui ! »

• Mais ... » Demande xxsioo.

• Mais corroboré par des preuves, ça ne reste pas de l'affabulation. »

• Ah ? tu veux dire des vraies preuves, pas des éléments que-tu interprèterais comme tu voudrais qu'ils abondent dans le sens que tu imagines ? »

• Avec des recoupements oui, impartiaux. »

• Impartiaux ? »

• J'ai lancé quelques questions anodines qui me sont retournées avec les réponses que j'avais déjà apporté dans mes 'délires'. »

• Tu veux un coup de main ? »

• J'allais te le demander et NaOH aussi... »

xxsioo l'interrompt, ils sont arrivés à leur correspondance.

• On descend ici ! »

Ils sortirent, la Jobotahe frôlant le sol de son corps et XeAr se précipitant le long du mur, tapis comme quand ils jouaient, plus jeunes, à la raie miroir. Nageant tous deux les bras le long du corps, ils fusent dans les couloirs qui les mènent vers une autre ligne qui les conduira à la fameuse grotte. Ils arrivent au moment où les portes de leur rame se ferment, passant de justesse. Ils rejoignent un siège et xxsioo reprend la conversation en lui re-proposant ses services et NaOH en ferait de même. La Jobotahe dans ses gestes lents et élégants, de ses longs bras offre le sentiment d'une danse alors qu'il ne s'agit que d'une discussion. XeAr expose plus en avant ses soucis, la crainte vis à vis de fetyW parce que si elle désire le « protéger », du moins est-ce son sentiment, c'est qu'il y a des raisons. fetyW ne ferait pas ça pour rien. xxsioo confirme un nord'I ne fait jamais rien à la légère et le changement d'attitude d'eldmI l'intrigue aussi, car il l'avait rencontré dans la bibliothèque de ''frek erk kera'' et ils avaient bien discutés tous les trois, rit même, beaucoup. eldmI a un sens de l'humour provincial et ce qui ne gâchait rien, il fait partie des partisans de la réforme de l'enseignement. Sa projection astrale est ténue comme un filet d'eau chaude des geysers de grands fonds... non plutôt comme le jet d'encre d'un poulpe en fuite. L'image fit rire XeAr, enfin... xxsioo fut fier de son effet. Ils conclurent, par ce rire et à destination, de laisser leurs soucis au vestiaire. De ne parler de ceci à NaOH que demain. Ils détalèrent nageant près du plafond au travers les dédales de la station, prenant leur raccourci préféré pour aller à la grotte. Ils débouchent finalement à un sas hermétique, évitant l'entrée principale. xxsioo salue un de ses amis Jobotaa qui s'occupe ici de la maintenance. Il ôte un de ses gants lilas qui palment ses longues mains métalliques. Il s'avance vers le poste de commande où se trouve son ami, et lui serre sa main gauche dégantée. Ils s'échangent quelques politesses (en langue numérique/Jobotta ??) prenant des nouvelles l'un de l'autre. XeAr salue par-dessus l'épaule. Les deux Jobotaa remettent leurs gants et l'ami de xxsioo serra la main de XeAr. Nos deux compagnons pénètrent dans le sas. Ils passent la première porte de quatre mètres par trois, épaisse, lourde, ses verrous se ferment hermétique, un léger courant électrique la parcourt. L'eau change de température, de goût. Deux grilles, une au sol l'autre au plafond permettent l'échange. La seconde porte en vis à vis se desserre, se libère de sa charge positive, les verrous jouent, elle pivote. La lumière claire, céleste pénètre en premier leurs sens, vient ensuite la légère chaleur et l'ozone capiteuse de l'eau. Ils passent ce sas, d'un salut à travers les petits hublots à l'ami. Ils émergent sur une grande plate-forme, elle surplombe la grotte.

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