Chapitre VII : Alex ?

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Charlotte a été placée sous un régime médicamenteux intensif dans l'espoir de contrôler ses hallucinations et ses épisodes psychotiques. Les médicaments la laissait dans un état léthargique quasi constant, les yeux vitreux, l'esprit brumeux. Elle avait du mal à se concentrer sur quoi que ce soit, passait la majeure partie de ses journées à fixer le mur de sa chambre d'hôpital, les pensées flottantes, déconnectées, comme si elle était enfermée dans son propre corps, incapable de réagir ou d'interagir avec le monde qui l'entourait.

Les médecins étaient perplexes quant à son état. Bien que les médicaments qu'ils lui administraient étaient censés aider à gérer ses symptômes, ils n'avaient apparemment aucun effet sur ses hallucinations. Charlotte continuait de voir des choses qui n'existaient pas, de parler à des personnes qui ne n'étaient physiquement pas là. Les médecins commençaient à craindre qu'elle ne réponde pas au traitement.

Malgré son état, Charlotte avait le sentiment qu'un truc n'allait pas. Les médicaments qu'on lui donnait, devait l'aider, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander si tout cela faisait vraiment partie de son rétablissement. La patiente se méfiait de tout le monde autour d'elle, y compris du personnel de l'hôpital. Charlotte pensait qu'elle serait mieux sans tous ces médicaments, voulait trouver un autre moyen de gérer sa maladie, prise au piège dans un cycle sans fin de médicaments et de désespoir.

— Comment en sortir ?

Dans sa brume médicamenteuse, la visite d'Alex, un autre patient de l'hôpital, apporta un bref moment de clarté à Charlotte. Elle le reconnut immédiatement, bien qu'elle avait du mal à se concentrer sur quoi que ce soit d'autre. Cependant, quelque chose dans son regard lui faisait comprendre que cette visite n'était pas amicale. Avant qu'elle ne puisse réagir, Alex sortit des ciseaux qu'il avait volés à un infirmier.

— Alex... où est-ce que tu as trouvé ça ?

Sans lui répondre, il se jeta sur elle en hurlant :

— Pourquoi tu as tué papa et maman ?

— Alex, lâche-moi !

Charlotte, prise au dépourvu, luttait pour se défendre. Les médicaments la rendait lente, maladroite, mais l'instinct de survie prit le dessus. Elle parvenait à esquiver le premier coup, mais Alex était furieux, déterminé. Il continuait à l'attaquer, la poussa contre le mur, brandissait les ciseaux dangereusement près de son visage. Charlotte, désespérée, réussit à attraper le poignet d'Alex et à le tordre, faisant tomber les ciseaux de sa main. Dans la lutte qui s'ensuit, Charlotte parvint à récupérer les ciseaux et, dans un réflexe de défense, les enfonça dans le torse d'Alex.

Le regard de ce dernier passa de la colère à la surprise, puis à la douleur. Il s'effondra sur le sol, du sang s'échappait de sa poitrine. Charlotte, en état de choc, réalisait ce qu'elle venait de faire. Elle avait tué quelqu'un. Encore une fois.

— Oh non... Alex ? Alex, tu m'entends ? Alex ! Non, non, non !

Malgré elle, l'irréparable fut commis. Des larmes coulaient sur son visage alors qu'elle s'effondra à côté du corps sans vie d'Alex, incertaine de ce qui allait lui arriver ensuite. Totalement abasourdie par ce qui vient de se produire, Charlotte ne pouvait détacher son regard du corps sans vie d'Alex, allongé à ses pieds. La culpabilité et le chagrin l'envahissaient. Elle entendit alors un bruit à la porte, releva les yeux, terrifiée à l'idée de ce qui pourrait suivre. À sa grande surprise, ce n'était pas un groupe d'infirmiers venant la maîtriser, mais le Dr. Marina Ocelot qui entra doucement dans la chambre.

Le docteur, qui affichait un air inquiet, s'approcha lentement de sa patiente.

— Charlotte, comment vous sentez-vous aujourd'hui ? demande-t-elle doucement.

— Doc... docteur Ocelot ? Mais... je croyais... Alex...

Charlotte était confuse. Ne voit-elle pas Alex, gisant sur le sol ? Elle jeta un regard rapide vers le sol, mais il n'y avait personne. Rien que le sol froid, stérile de la chambre d'hôpital. Il n'y avait pas eu d'attaque. Alex ne lui avait jamais sauté dessus avec des ciseaux. Tout cela n'était qu'une autre de ses hallucinations violentes et réalistes. Elle sentit une vague de soulagement la submerger, mais celle-ci est de courte durée, car elle se rendit compte que son état s'aggravait de jour en jour. Charlotte regarda le Dr Ocelot, les yeux remplis de désespoir.

— Je ne sais pas ce qui est réel ou ce qui ne l'est pas, murmure-t-elle.

Marina Ocelot afficha un visage compatissant.

— Nous allons t'aider, Charlotte. Nous allons trouver un moyen de gérer cela, dit-elle en s'asseyant à côté d'elle.

Un sentiment d'exaspération envahissait Charlotte. Malgré les efforts de l'hôpital et du personnel, rien ne fonctionnait. Les médicaments, les thérapies, les entretiens – rien ne parvenait à chasser les démons qui la hantaient. Dans un accès de colère, elle cria sur le Dr Ocelot, laissant éclater toute la frustration qui s'était accumulée en elle.

— Vous dites toujours que vous allez m'aider, mais rien ne change ! Rien du tout ! Je suis toujours aussi folle ! hurle-t-elle, les larmes coulent sur ses joues. J'en ai marre !

Submergée par l'émotion, Charlotte se précipita sur le Dr Ocelot, les poings serrés, prête à en découdre. Marina, bien que surprise par la réaction soudaine de Charlotte, réussit à réagir rapidement. Elle sortit un sédatif de sa poche et, d'un mouvement rapide et précis, l'injecta à Charlotte. L'effet fut quasi immédiat. Les muscles de Charlotte se détendit, son esprit s'apaisa, elle se sentait sombrer dans l'obscurité. Marina l'aida à se coucher sur le lit et caressa doucement ses cheveux.

— Doc... teur...

— Je sais que c'est difficile, Charlotte, murmure-t-elle. Mais nous ne renoncerons pas à toi. Nous trouverons un moyen de te sortir de là.

L'obscurité envahissait sa conscience. Trop épuisée pour réfléchir davantage, elle s'abandonna au sommeil, priant pour que demain soit un peu meilleur.

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