Chapitre VIII : Le monde n'est pas réel

5 minutes de lecture

Charlotte se réveilla en sursaut, bousculée par le son strident des alarmes qui déchirait l'obscurité de la chambre. Les lumières rouges des phares d'alarme clignotaient dans les couloirs, des ombres mouvantes apparaissaient sur les murs. Le bruit assourdissant de l'alarme lui donnait l'impression que son crâne allait exploser. Elle se leva précipitamment de son lit.

La pièce où elle se trouve lui devenait soudainement étrangère, menaçante. Charlotte prit quelques instants pour reprendre ses esprits, tentait vainement de comprendre ce qui se passait. Elle essayait de se rappeler les événements précédents : la visite du Dr Ocelot, l'injection du sédatif, et ensuite... rien. Un trou noir. Elle se rendit vite compte qu'elle était seule dans tout l'étage.

— Où sont passés les infirmiers ? Et les autres patients ?

Armée d’une longue paire de ciseaux qu’elle avait trouvé près d’un brancard, Charlotte commença son exploration. Ce n'était pas l'arme la plus efficace, mais c'est tout ce qu'elle avait sous la main. La jeune femme se sentait un peu plus en sécurité avec quelque chose de tranchant entre ses mains. Elle avança prudemment dans le couloir, les yeux grands ouverts, les oreilles aux aguets. Le bruit des alarmes s’intensifiaient à mesure qu'elle avançait, il devenait difficile de distinguer d'autres bruits. Charlotte doit faire attention. Elle se souvenait des hallucinations qu’elle avait eues auparavant, elle ne voulait plus se laisser tromper par son propre esprit.

Mais tout lui semblait si réel. Les lumières clignotantes, le son de l'alarme, l'odeur de désinfectant qui imprègne l'air. Elle passait devant une série de chambres, jetait des coups d'œil furtifs à l'intérieur. Toutes étaient vides. Où était passés tout le monde ? Une vague de panique la submergeait. Est-elle la seule personne encore présente dans l'hôpital ? Et si oui, pourquoi ?

— Mais qu'est-ce qui se passe ici ?

En continuant son chemin, Charlotte tenta de réprimer les pensées qui lui venait à l’esprit. Les visions d’horreur de ses dernières crises schizophrènes, la vision de ses parents couverts de blessures et de sang... son esprit lui jouait des tours, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander si ces visions n'était pas, d'une manière ou d'une autre, liées à ce qui se passait maintenant.

Soudain, un bruit sourd la fit sursauter. Elle se retourna vivement, les ciseaux brandis devant elle. Mais il n'y avait personne. Rien que l'obscurité et les lumières clignotantes. Elle prit une profonde inspiration, tentant d'apaiser son esprit. Charlotte devait rester calme si elle voulait comprendre ce qui se passait, afin de trouver un moyen de sortir de là.

Elle continuait d'avancer, passait devant d’autres chambres vides. Elle se dirigea ensuite vers l'ascenseur, pour descendre au rez-de-chaussée, trouver de l'aide. Mais lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, elle fut accueillie par un mur de flammes. Elle se recula précipitamment. L'ascenseur n'était pas une option. Elle allait devoir prendre les escaliers de secours.

En s'y dirigeant, Charlotte tenta de se rappeler le plan de l'hôpital. L'escalier principal menait directement au hall d'entrée, mais la jeune femme se souvenait également qu'il y avait d'autres sorties, plus discrètes, qu'elle pouvait utiliser pour éviter d'attirer l'attention. Elle hésita un moment, puis décide de prendre l'escalier principal. C'était le chemin le plus direct, et elle voulait sortir d'ici le plus rapidement possible.

Alors qu'elle descendait les escaliers, Charlotte entendit des bruits de pas derrière elle. Elle se retourna à nouveau pour regarder par dessus son épaule, mais ne vit personne. Elle continua de regarder un moment, puis continua à descendre. Mais les bruits de pas invisibles reprirent. Charlotte se pressa en descendant les escaliers, la peur au ventre. Finalement, la jeune femme atteigna enfin le rez-de-chaussée, puis se dirigea vers la sortie principale. Mais lorsqu'elle ouvrit la porte, elle fut accueillie par une scène de chaos.

Des voitures de police, des ambulances était garées devant l'hôpital. Leurs gyrophares illuminaient la nuit. Des officiers de police et des secouristes s'affairent, aidaient les blessés, éloignaient les curieux. Charlotte se rendit compte qu'elle était en pyjama et en chaussons, et se sentit soudainement très vulnérable. Elle approcha, avec des pas hésitants, un des policiers.

— Monsieur, je... je suis une patiente de l'hôpital, commence-t-elle, sa voix tremblante. Je ne sais pas ce qui se passe, mais je...

Avant qu'elle puisse terminer sa phrase, le policier la saisit par le bras, la tire vers une ambulance.

— Vous êtes blessée mademoiselle ? demande-t-il, examinant rapidement Charlotte.

— Non, je... je ne crois pas, répond-elle, encore sous le choc.

— Allez dans cette ambulance, dit le policier, la poussant doucement mais fermement vers le véhicule. Ils vont prendre soin de vous.

Charlotte obéissa, toujours un peu hébétée. Elle grimpa à l'arrière de l'ambulance, s'asseya sur la civière. Un secouriste lui posa quelques questions, puis lui donna une couverture et une tasse de café chaud. Charlotte les accepta avec gratitude, ses mains tremblaient légèrement.

Alors qu'elle s'enveloppa dans la couverture en sirotant son café, Charlotte essaya de comprendre ce qui venait de se passer. La jeune femme ne se souvenait pas de grand-chose de la nuit précédente, mis à part les alarmes et les lumières clignotantes.

"Comment un tel chaos a pu avoir lieu ?"

Elle se demandait également où était passés tous les autres patients et le personnel de l'hôpital.

Charlotte remarqua qu'elle avait toujours les ciseaux dans sa main. Elle les posa rapidement sur la civière, un sentiment de honte l'envahissait. Elle était été si terrifiée qu'elle avait oublié de les lâcher.

Alors qu'elle regardait par la fenêtre de l'ambulance, Charlotte ne reconnaissait pas les environs. Elle demandait aux secouristes où ils se rendaient, et lui répondirent qu'ils la conduisait à un autre hôpital pour qu'elle puisse être examinée et recevoir les soins nécessaires. Charlotte acquiesça, bien qu'elle n'était pas tout à fait sûre de ce qu'elle voyait ou de ce qu'elle ressentait. Elle était soulagée d'être en sécurité, mais elle était également inquiète de ce qui allait se passer ensuite. Sa santé mentale était fragile. Alors que l'ambulance s'éloignait de l'hôpital, Charlotte se laissa tomber en arrière sur la civière, fermant les yeux. Elle se contenta de se laisser bercer par le mouvement de l'ambulance, de se laisser emporter par le sommeil...

— ... Vous pensiez vraiment que ce serait aussi facile, Charlotte Winger ?

— Docteur... Marina... Ocelot ?! Qu'est-ce que...

— Faites-la dormir. dit-elle froidement, avant de descendre de l'ambulance.

L'un des ambulanciers lui administra un sédatif de force à Charlotte qui tomba rapidement dans un sommeil profond.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Alph Tsonga ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0