Lettre n°24- 03/04/21

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Coucou Abuelo,

Je t'écris aujourd'hui car je ressens le besoin de m'excuser. Le 1er Mars c'était ton anniversaire, je ne te l'ai pas souhaité et pourtant j'aurais dû. Donc je m'en excuse sincèrement. Mais je crois qu'inconsciement je me suis refusé le droit d'y penser, je ne voulais pas. Car vois-tu c'est le premier des anniversaire que l'on ne pourra pas fêter avec toi, je trouve ça assez triste et ça a pour moi une saveur particulière. Du coup j'y ai pensé que récemment, un mois après et m'en suis soudain voulu pour ça, pour ne pas te l'avoir souhaiter. Mais au fond je vois le fait de souhaiter un bon ou joyeux anniversaire à une personne défunte comme quelque chose de malsain ou de morbide, je sais pas vraiment comme m'exprimer sur ce coup. Je ne comprend en fait pas vraiment ce prinicpe, en tout cas. Si on dit « Joyeux », c'est pour une bonne raison je suppose, comment pourrais-je donc te souhaiter un « Joyeux anniversaire » alors que pour moi ça n'a rien de joyeux ? Alors comment on est censé le dire pour une personne qui n'est plus de ce monde ? Faudrait-il inventer une nouvelle expression ? En existe déjà -t-il une, d'ailleurs, je n'en sais absolument rien. C'est dommage, on ne devrait pas souhaiter un « bon ou joyeux » anniversaire à quelqu'un qui ne peut même pas en profiter alors bien même que c'est justement sa journée.

Si j'en parle seulement aujourd'hui c'est parce que je pense que je n'étais pas vraiment prête à parler de ton jours d'anniversaire, de parler du fait que tu as un an de plus mais que tu n'es pas là, concrèetement. Non que tu aurais eu un an de plus.Ta ligne de temps à toi s'est arrêtée définitiveme

Hier, avec Mamie nous avons parlé de toi, je lui ai expliqué que je ne t'ai pas souhaité ton anniversaire, que parfois je souffrais de ton manque. On en a beaucoup parlé, malheureusment je ne sais plus exactement les termes qu'elle a employés mais c'était plutôt juste dans l'ensemble et je pense que ça pourrait peut-être m'aider dans le futur.

Autre chose aussi, je lui disais que j'étais effrayée par la routine et que j'en voyais une partout ( dans les jours, les heures, les plannings, les mois, et tout plein d'autres choses...) et elle me disait de son côté qu'elle trouvait sa triste que je vois ça de la sorte. Pour moi, par exemple la vie est une fatalité : tu te lèves le matin, tu vas travailler, tu rentres le soir; tu vas te coucher, tu te réveilles à nouveau un autre matin, et ce sans arrêt jusqu'à ce qu'un moment tu ne te réveilleras plus. Donc je trouve que la vie a une facette d'une sombre fatalité. Lors d'une randonnée qu'on a faite dans l'après-midi, nous avons vu une citation et elle s'en est servis pour me montrer que je ne devrais pas voir ta perte ou la routine d'une manière aussi triste. Que je devais y voir « quelque chose de positif », que si tu étais partis c'était pour une bonne raison, moi je n'arrive pas à voir ça de cette façon et je n'arrive pas à me résoudre à voir du positif dans ta perte. Voilà donc la citation : « Le coucher du soleil est la preuve que les fins peuvent être belles ».


Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, c'est tout ce que j'avais à t'écrire. Je te fais d'énormes bisous, je te dis à bientôt dans une prochaine lettre. Je t'aime fort Abuelo, tu me manques tellement.

Je t'aime abuelo, de tout mon cœur.

Ta grande,

Laure

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