Chapitre 3
Nous avancions d’abord en silence. Et il me posa quelques questions sur ma vie d’avant, comment je m’en suis retrouvé là. Avant que j’ai eus le temps de répondre à cette dernière, nous vîmes au loin.. des hommes. Quoi ?! Ce n’était pas possible. Mais ce fut bel et bien eux et ils nous avaient déjà repérés. On ne faisait pas le poids contre eux, qui étaient armés jusqu’aux dents. On ne mit tous les deux à courir aussi vite que possible dans le sens opposé. Mais Ils nous rattrapèrent assez rapidement pour que mon nouvel ami soit touché par une immense lame. Je vis que c’était une épée et elle avait été plantée sur l’épaule. Il émit un cri à déclencher un océan. Je m’arrêtai en même temps que lui et examina sa blessure. Mais l’épée y restait plantée, il allait falloir la retirer. Je n’eus pas le temps de faire quoi que ce soit d’autre que les autres étaient déjà près de lui. L’un s’approcha de moi et me frappa avec sa massue. Je rugis de douleur. Et je m’évanouis.
Lorsque je me suis réveillé, j’étais toujours au même endroit semblait-t-il. Mais Eli n’était plus là. Il faisait nuit et je n’arrivais pas à savoir pendant combien de temps je suis resté allongé ici. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer. Pourquoi ils n’avaient emmené que le tigre ? J’étais presque peiné de me retrouver à nouveau seul. Pourtant entre un inconnu certes sympathique mais curieux et mon frère, le choix fut vite fait. Je devais retrouver Lord. Je repartis donc dans la direction prise avant que les hommes ne nous poursuivent. Je me mis à courir car je n’étais pas sûr de ne pas être resté une semaine dans le coma. D’ailleurs, le fait qu’il n’y ait eu personne aux alentours pour me retrouver me percuta mentalement. Quelque chose clochait. En fait, tout me paraissait bien trop bizarre ; mon frère qui s’enfuit, Eli qui se fait emmener par les hommes et pas moi… Tandis que je marchais, je ne tardais pas à entendre un autre bruit. Non c’était seulement le vent qui faisait bouger les feuilles par terre. Je commençais à devenir parano à cause de tout ça. Mais cette seconde de soulagement fut celle de trop. J’eus à peine le temps de me retourner et voir une mâchoire grande ouverte que j’esquivai instantanément et aperçu un loup cette fois. Je ne savais pas si c’était aussi un humain.
-Qui es-tu ? Demandais-je.
Mon espoir d’obtenir une réponse fut veine. Il tenta à nouveau de me mordre, je me laissai un peu faire et profitai de cette seconde d’inattention pour le griffer dans le dos. Il esquiva le coup mais ne lâchait pas mon poignet. Je tentai de me dégager mais il avait bien trop de force pour moi. Moi qui étais le chef des loups garous, j’en pris pour mon grade.
-C’est terminé maintenant, tu n’as plus à t’inquiéter de ton statut puisqu’il n’existe plus !
Ah il parlait donc ! Et je rêve ou..
-Tu viens de scruter mes pensées ?
-Bravo ! Mais tu ne trouveras pas ton frère aussi facilement que tu as deviné mon pouvoir.
Avant que je n’ai eus le temps de répondre quoi que ce soit il m’attaqua cette fois à la gorge. C’était une douleur atroce, je crus presque qu’il l’arrachait. Puis je le vis partir sans demander son reste. Je m’écroulai par terre. J’étais à peine capable de bouger. Une larme de rage roula sur ma joue, j’en avais assez de me faire attaquer par tout le monde et d’avoir cette impression que tout le monde savait ce qu’il se tramait sauf moi. Alors, la gorge à moitié ouverte, l’inquiétude pour mon frère dans le cœur, je me levai tant bien que mal et repartis à sa recherche. Après ce qui me sembla une éternité, j’arrivai dans un village, légèrement méfiant. Je continuais d’avancer, ma vue se troublant peu à peu, je respirais de plus en plus vite et fort mais ne tenant plus je tombai. Quand je me suis réveillé, j’étais couché dans une sorte de chaumière sur un lit à baldaquin. Un feu de cheminée se trouvait en face de moi, dans un angle de la pièce. Et quelqu’un se trouvait assis dans un fauteuil à bascule, en train de lire un livre. C’était un homme. Je pris peur mais il déclara sans me regarder :
-Je te rassure tout de suite, tu es en sécurité ici, personne ne te fera du mal.
Je me calmai et me rendis compte que j’avais un peu de mal à bouger la tête.
-Nous t’avons soigné afin que tu reprennes des forces. Je pense que tu resteras ici le temps de te remettre.
-Mais… C’est très gentil et je vous en suis extrêmement reconnaissant.. je dois trouver mon frère et je n’ai pas de temps à perdre.
-Nous t’avons trouvé tu étais gravement blessé, comment peux-tu continuer à le chercher dans cet état ?
-Pourquoi vous m’aidez ? Les hommes sont nos ennemis.
-Les hommes sont comme vous. Vous étiez des hommes aussi à l’origine. Et les autres espèces ne sont pas aussi dangereuses que certains le prétendent. Ces gens là ont peur, surtout, c’est là leur véritable problème.
-Vous avez croisé ce loup qui m’a attaqué ? demandai-je.
-On l’a vu de loin. Ne lui fais surtout pas confiance.
-J’avoue que c’est un peu tard pour me le dire.
-Repose toi encore un peu, tu n’as pas tant dormi que ça.
-Très bien. Vous restez près de moi ?
-Je veille sur toi, je te le promets.
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