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San Francisco, 1924

À cet instant, je croise Alfonso accompagné de son père. Je lève les yeux au ciel. Ce n’est vraiment pas le moment !

— Eh ben, tu t’fais pas chier ! balance le père.

— En quoi ça vous regarde ?

— La zone de ton père n’est pas ici. C’est là-bas, sur les quais.

Le père pointe du doigt le lieu. Je sais, mais je ne me sentais pas d’y aller, p’têt parce que je n’ai que douze ans !

— Ouais, dégage le Calpoccini ! ajoute Alfonso. Ici c’est notre zone, à nous, les Spinelli !

Si c’est pour dire des conneries, il ferait mieux de ne pas la ramener.

— Les Spinelli. Vous travaillez pour mon père je t’rappelle !

— N’importe quoi ! Plutôt crever que de travailler pour toi !

Le père pose une main sur l’épaule de son fils.

— Calme-toi Alfonso. Nous bossons pour Marco, c’est vrai.

— Quoi ?!

Je souris en coin. Abruti !

— Les Calpoccini sont plus puissants que nous, explique le père à son fils. La drogue rapporte bien. Nous sommes bien lotis. Alors pas de vagues.

— Putain ! J’te déteste Jack !

— Arrête ! stoppe le père.

Alfonso baisse la tête. Le père se tourne vers moi.

— Par contre, préviens-nous si les tarifs ont changé.

— Non… C’est bien 4 dollars le gramme. J’ai juste augmenté le tarif pour ce client.

— Et c’est passé ?

— Oui, dis-je en haussant les épaules. En proposant une remise sur un total de 20 dollars, il a accepté de payer les 2 grammes 18 dollars.

— Malin.

Je mets les mains dans les poches, fier. Alfonso fronce les sourcils et serre les poings.

— Par contre, évite d’empiéter sur les zones des autres clans, précise le père. Même si ta famille est puissante et nous dirige, il y a des règles à respecter.

— Je sais.

— Bien. Sur ce, ciao.

Son père baisse son chapeau en guise de salut, puis reprend son chemin. Alfonso s’approche de moi. Nous nous fusillons du regard, aucun ne baisse les yeux devant l’autre.

— Il suffit d’un souffle pour éteindre une bougie, menace Alfonso.

— Fais gaffe à tes arrières alors.

Il me jette un regard noir, crache au sol, puis rejoint son père. Quant à moi, direction le domicile.

J’entre, mon père m’attend dans le hall d’entrée, bras croisés. Je lui file la liasse de billets. Marco les compte méticuleusement.

— Bien, le compte y est. Tu vois, ce n’était pas si difficile.

Je regarde mon père, lèvres crispées, puis monte dans ma chambre.

***

Je passe la plupart des après-midis après l’école avec mon père, et pas pour chanter de joie. Ce jour-là, Marco m’embarque avec lui pour un règlement de comptes avec un cordonnier. Je me débrouille pour rester en retrait auprès de Giovanni.

— Giovanni… j’en ai marre…

— De quoi ?

— De voir tous ces types se faire tabasser, dans l’unique but de récupérer une part de leurs bénéfices.

— Hey, grandis un peu ! Faut que t’apprennes les affaires !

— Mouais… de l’argent facile. Obtenu par la peur, la crainte de mourir ou de voir leur famille souffrir. Ces types donnent la somme que réclame Marco par peur de représailles.

— Giovanni ! crie Marco. Viens là.

Cet homme est souvent victime de vandalisme. Marco vient récupérer sa paye pour le loyer. Mais l’homme ne peut pas régler quoi que ce soit, à cause de cet énième cambriolage. Marco et ses deux affranchis, Giovanni et Fabio, le tabassent, sans scrupule, comme à leur habitude.

J’attends patiemment dans un coin, à me demander ce que je fous là. J’entends soudain les pleurs d’un enfant, derrière une porte.

— Bien, nous avons fini, annonce Marco. Il a compris la leçon. T’as deux jours pour me rembourser ! Passez ce délais, je te bute. Tu m’as bien compris ?

L’homme a les yeux gonflés, les lèvres éclatées et les pommettes bleutées par les coups. Il articule avec difficulté.

— Com..p..ris…

Marco et ses hommes tournent les talons. J’observe un instant ce type sans histoire et vois le garçon sortir de sa cachette.

Le garçon s’agenouille près de son père. Je le connais.

— Miles ?

Milo tourne brutalement sa tête vers moi, en rage.

— Toi ? Qu’est-ce que tu fiches ici ?!

— Fiston, dépêche-toi ! hurle Marco.

Milo penche la tête de côté, contenant sa colère.

— Ne me dis pas que… c’est ton père ?

Je me sens gêné et honteux.

— Et bien…

— Ton père, c’est Marco Calpoccini ?!

Milo déglutit. Je me mords la lèvre inférieure. Je ne voulais pas qu’il le sache. C’est fichu maintenant.

— C’est pour ça que tu ne voulais pas donner ton nom à Madame Bill, ni aux autres profs !

— Miles, je…

— C’est ce qu’essayait de me dire ce type… Alfonso. T’es un Calpoccini ! Je comprends mieux maintenant !

— Miles, écoute-moi, je…

— Ne m’appelle plus comme ça ! Miles c’est pour les amis ! Toi tu ne l’es plus !

Je me sens mal. Il est bien présomptueux de me juger rien que par le nom de famille que je porte. Je m’excuse auprès de Milo pour apaiser les tensions, une sur la poitrine.

— Milo, je suis désolé. Je ne suis pas responsable de ce que fait mon père…

— Ouais c’est ça, à d’autres. Regarde-toi, pas de pleurs, pas de peur, tu es aussi froid et stoïque qu’une statue !

— J’ai appris à le devenir. Je ne voulais pas… je ne veux pas faire ça… je…

— Arrête ! Boucle-là !

— Milo, écoute moi ! C’est mon père, il m’oblige à le suivre partout.

— Vraiment ?

— Au début, je détournais le regard, puis je regardais avec un œil, puis deux. Enfin, j’ai appris à devenir insensible aux arcades sourcilières éclatées, aux visages tuméfiés, aux dents perdues lors d’un bon revers du poing, aux cuisses trouées par balle, aux chairs déchiquetées par un couteau acéré. Tout ce sang, semaine après semaine qui s’écoule et se répand sur les sols, je m’y suis habitué. Vivre ainsi me durcit le caractère. Mais… j’en ai assez de tout ça, de ces actes d’une violence continue. Je n’ai ni l’envie, ni le plaisir à faire ça…

— Qu’est-ce que ça peut me faire ce que tu ressens ? J’en ai rien à foutre !

Je recule d’un pas, penaud.

— Regarde l’état de mon père ! sanglote Milo.

— Je n’y suis pour rien… Je ne savais pas que ton père avait fait un contrat avec le mien.

— Ce sont toutes ses économies qui sont parties en fumée ! À cause de ton père !

— Milo, écou…

— T’es un Calpoccini ! coupe-t-il, enragé. T’es dans le même bateau que ton père ! S’il est coupable, tu l’es toi aussi !

Je serre les poings, crispe les lèvres. Non. C’est pas vrai.

— Tu n’as pas le droit de me mettre dans le même panier que lui.

— T’es son fils ! Tu ne seras rien d’autre qu’une pourriture ! Comme lui !

Je fronce les sourcils, déçu et vexé.

— Jack ! hurle mon père depuis la ruelle.

— Ton père t’appelle. Dégage.

— Milo…

— Dégage !

Je le laisse à contrecœur. Je n’arrive pas à me défaire de la gêne ressentie en voyant Milo et son père. Je décide d’aller chez Zio.

Son restaurant italien se situe à l’intersection de Stockton Street et de Union Street à moins de quinze minutes à pied du domicile familial. Je connais bien le chemin. Soit je m’y rends pour regarder mon père compter son argent et trier la marchandise au sous-sol, soit pour rester auprès de Zio pour me changer les idées. Je toque quatre fois à la porte, un coup fort, puis deux légers et enfin un coup fort. Un code entre nous. Il arrive, déverrouille la porte. Il s’exprime en italien.

— Ah Jack, qu’est-ce qui t’amène à une heure aussi tardive ?

Il me regarde et capte mon air triste.

— Encore un mauvais moment avec ton père je suppose. Qu’est-ce qui s’est passé ?

— Papa a tabassé le père d’un de mes amis… Un vendeur de chaussures qui avait demandé un de ses locaux.

— Viens t’asseoir, m’invite Zio avec bienveillance.

Zio m’installe à table, me réchauffe un plat de lasagnes et allume le gramophone. Des chansons italiennes parviennent à mes oreilles.

— Ça va mieux comme ça ?

— Ouais… dis-je, timidement. En fait, je suis perdu…

— Raconte-moi ce qui te tracasse.

— Je n’ai plus d’amis à cause de papa.

— Je comprends. Mais tu sais, tu as ta famille près de toi, et ça c’est le plus important. Ne te fatigue pas à avoir des amis à tout prix.

— Ce n’est pas pareil… et puis je ne me sens pas à ma place. Tes plats et tes chansons me font voyager en Italie. Et j’adore écouter tes histoires. J’apprends à connaitre ce pays dont mes ancêtres font partie...

— Mais… ?

— Mais je n’ai jamais mis les pieds là-bas ! Je suis né aux États-Unis, je suis italien par le sang de mes ancêtres, pourtant je me sens perdu… Rejeté par ce pays où je suis né, ignorant du pays de mes origines, je ne trouve pas ma place. Pour la communauté italienne, je suis un « straniero », un étranger né sur le sol américain. Pour les citoyens américains, je ne suis qu’un immigré, un membre d’une organisation criminelle. Malgré mon prénom anglo-saxon, je ne reste pas moins qu’un étranger vivant aux États-Unis. Où est ma place ?

Zio se lève et soupire. Il débarrasse la table, puis revient avec un café et un verre de jus d’oranges pressées. Il s’assied et me regarde tristement.

— Tu sais, nous sommes catalogués « italo-américain ». Et ce sera toujours le cas. Divisés entre deux nationalités, nous cherchons notre identité. Tu dois apprendre à vivre avec, et trouver le meilleur coté dans chacune des deux pour en tirer profit à ton avantage. Vois ça comme une richesse. D’accord ?

— Mouais…

La vérité, c’est que je ne sais plus en j’en suis…

***

Pour échapper à l'atmosphère étouffante de ma famille, je me rends à l'école. Assis sur un banc, je réfléchis aux paroles de Zio.

— T’es tout seul ?

Je relève la tête.

— Sofia ?

— Je peux rester avec toi si tu veux.

— On est déjà à côté en classe.

Ah, vu sa réaction, j’ai sans doute dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Mais quoi ? Elle tortille ses cheveux noirs bouclés. Je la supporte déjà aux heures de cours, pourquoi je devrais aussi me la coltiner à la récré ? C’est une vraie pipelette en classe. Un truc de fille. Elle ne vient jamais me voir dans la cour d’habitude. Elle reste habituellement avec ses copines. Peut-être parce que j’étais occupé à jouer au football avec Milo et sa bande. Nous ne disons rien. Je remarque son groupe de copines. Elles chuchotent en nous regardant. Elles parlent de nous, certainement. Elles se recoiffent, se trémoussent, ricanent. Elles sont bizarres, les filles. Ou alors y a quelque chose qui m’échappe. Je tourne le regard vers Sofia. Elle devient toute rouge, comme le jour où elle a déplacé son bureau. Elle est mignonne en fait. Mais je préfère Astrid, la fille avec les cheveux dorés. La sonnerie retentit. Elle reste derrière moi, penaude. Elle se comporte différemment aujourd’hui. Elle est restée silencieuse tout le long du cours. J’ai rien compris.

Valentina éclate de rire quand je lui raconte ça. Je n’arrive plus à l’arrêter. C’est une fille, je voulais juste qu’elle m’explique l’attitude de Sofia. Au lieu de ça, elle est partie dans un fou rire inexplicable.

— Arrête de t’marrer comme une baleine !

— Pardon, j’y peux rien. T’es trop nul !

— Merci.

— Oh fais pas cette tête, râleur. Elle est amoureuse de toi, la Sofia. C’est pas plus compliqué que ça !

— Ah bon ? Pourquoi ?

Elle me tape sur la tête avec sa brosse à cheveux.

— Ne me fais pas croire que tu ne le vois pas !

— Bah…

— T’es super mignon ! Mes copines n’arrêtent pas de me le répéter ! Elles sont toutes foooooles de toi ! Elles me demandent pourquoi t’as changé d’école. Elles réclament à te voir. Elles me saoulent grave avec ça ! Je ne suis pas avec elles pour parler de mon petit frère !

Un rictus d’amusement se dessine sur mon visage.

— C’est vrai ! T’es beau gosse tu sais.

C’était donc ça. Je lui souris en coin.

— Alors fais-moi plaisir, sors avec Sofia ! Comme ça, mes copines me lâcheront la grappe ! Et on pourra reprendre nos discussions sérieuses.

— Quoi ? Le maquillage et les fringues ? T’appelles ça des discussions sérieuses ?

Elle me frappe de nouveau avec sa brosse et pas qu’un peu. Aïe, j’ai compris, je ne dirai plus rien.

***

15 mai 1924, l’anniversaire de maman. Nous nous retrouvons tous à table. Un gros gâteau au chocolat avec quelques bougies trône devant elle. Elle les souffle. Nous applaudissons.

Valentina tend un sac. Daniela l’ouvre et découvre un châle corail brodé de fleurs jaunes. Alberto lui offre une cabane à oiseaux qu’il a fabriqué lui-même. Il a le droit à des bisous doux partout sur le visage. Je n’en ai jamais, moi. Maman remercie Maria pour le gâteau, cuisiné avec l’aide de Paola. Vient mon tour. Je lui tends timidement le paquet. Elle découvre un peigne bijou en argent pour cheveux, représenté par un oiseau peint en bleu roi avec des ailes gravées en doré. Elle prend l’objet entre ces deux mains.

— C’est magnifique… dit-elle, émue.

— C’est vrai, ça te plait ?

— Oui, énormément.

Elle repose délicatement l’objet, puis me fixe, soupçonneuse. Elle reste silencieuse, tous me dévisagent.

— Tu l’as volé ? demande-t-elle.

J’ai failli m’étrangler en buvant de travers mon jus d’orange.

— Quoi ?! Non ! Je l’ai acheté !

— Comment ?

— Avec l’argent de la drogue, répond Marco à ma place.

Il se lève, vient se placer à côté de moi. Il pose ses mains bien à plat sur la table. Je me contente de supplier ma mère des yeux.

— Le père Spinelli est venu me voir. Il m’a dit pour les 2 dollars supplémentaires que tu as obtenus.

Oups. La balance. Il se penche vers moi, croise ses bras sur la table.

— C’est avec ça que tu as pu acheter le cadeau de ta mère n’est-ce pas ?

Ce silence est pesant et oppressant. Ils attendent ma réponse.

— Oui, et alors ? C’est moi qui l’ai vendu ! J’ai gagné cet argent par moi-même !

— T’as vendu la drogue que je t’ai fournie.

— T’achètes bien tout un tas de choses avec !

— Oui, car c’est moi qui fait les comptes. C’est moi qui décide. Tu devais me ramener la totalité des gains !

— C’est ce que j’ai fait !

— Non ! Puisqu’il me manque ces 2 dollars !

— Ça ne compte pas.

— Tout me revient ! Si Spinelli ne m’en avait pas informé, tu me l’aurais caché ?

Je serre les poings, crispe la mâchoire. Marco m’empoigne les cheveux. Cette épaisseur et cette longueur deviennent mes points faibles à force.

— Tu sais ce que je fais à ceux qui me volent de l’argent ? À ceux qui me mentent ?

— C’est différent, je suis ton fils !

Marco se redresse, me gifle.

— Fils ou non, c’est moi qui gère les dépenses, compris ?!

Il récupère le peigne d’un geste brusque, me le jette au visage.

— Tu me vends ça tout de suite ! Je veux récupérer mes 2 dollars manquants !

— C’est stupide.

— Tout de suite ! gronde Marco d’une tape derrière la tête.

Je me lève, en colère. Je regarde ma mère. Elle m’ignore. Je me dirige d’un pas lourd vers la porte d’entrée.

Il m’intercepte, agrippe mon bras et me dépose un sachet de cocaïne dans la main.

— Pour la peine, tu me vendras ça aussi !

Je regarde le sachet, plus gros que la dernière fois. Non, pas encore.

— Ce sachet contient 20 portions. Fais ton boulot correctement et seulement après, les picciotti reprendront leur rôle. Compris ?

— Compris…

— Alors dehors ! Qu’est-ce que t’attends ?!

Il ouvre la porte, me pousse dehors.

Me revoilà revenu sur Spear Street. Bonne nouvelle, je croise Monsieur Costume.

— Hey, gamin, t’en as d’autre ?

— Oui.

Je sors le sachet.

— Je t’en prends deux.

— Mais…

— Tiens, voilà tes billets.

— Merci.

J’ai du bol sur ce coup-là.

— Euh dites…

— Quoi ?

— Ça vous dit un cadeau pour votre femme ?

— Quel genre ?

Je sors le peigne bijou de ma poche et le lui montre.

— Ça.

— C’est joli, mais c’est trop tard.

— Je vous l’offre.

— Arf, garde-le. Ma femme s’est barrée. C’est fini.

Je le range. C’est triste.

— Allez, salut p’tit !

Je lui réponds d’un signe de la main pour le saluer. Je n’ai pas pu vendre le peigne, mais j’ai récupéré l’argent. C’est le plus important. Je suis assez chanceux d’être retombé sur lui.

Je continue mon chemin vers "Pier 26". Je vends des sachets à droite à gauche, à des hommes bourrés, des SDF, ainsi qu’à quelques prostituées et à de jeunes étudiants près des bars. Fabio m’a expliqué ce qu’est une prostituée. Maria l’a engueulé quand elle a surpris la conversation. Trop tard, je sais déjà. Enfin… à peu près…

Au milieu de la nuit, je réussis à tout écouler. Je compte les billets, à l’abri des regards. 180 dollars de gagnés. Je range soigneusement la liasse dans ma poche.

Soudain des bruits de sirène retentissent. Les acheteurs, tout comme les vendeurs commencent à se disperser. Les flics ! Merde, faut que je dégage d’ici, moi aussi.

J’accélère le pas, me dirige vers les habitations de Howard Street. J’aperçois au loin une patrouille de police. Je tente d’ouvrir la porte d’un premier immeuble. Fermé. Je passe au suivant, fermé. Puis je me précipite vers le troisième, la porte s’ouvre. J’entre dans le hall, me recroqueville pour me cacher. J’entends les bruits de pas des policiers passer dans la rue.

J'entends des pas, je me retourne, une jolie brune en petite tenue se tient devant moi. Elle se présente, Angelica. Que fait-elle là habillée comme ça ? J'entends des bruits à l'étage, les mêmes que font Fabio et ses copines. Je fronce les sourcils, je devine où j'ai atterri. Elle m'attrape la main, je secoue la tête, lui explique simplement que je me cache. Je fourre les mains dans les poches et sens le bijou. Je dois m'en débarrasser. Je décide de le lui offrir. Ses yeux scintillent, elle le place rapidement dans ses cheveux. Elle sourit, puis je sors une tête, personne. Je lui fais un signe de la main, puis cours d'une traite jusqu'à la maison.

Arrivé dans le hall d’entrée, j’enlève mes chaussures, marche doucement pour éviter de faire du bruit.

— Mon fric ! crie soudain Marco.

Je sursaute. Je vais finir par avoir une crise cardiaque. Marco allume le lustre. Il s’avance vers moi, bras tendu, main ouverte. Je lui dépose la liasse de billets. Il compte. Il les range dans sa poche, puis me fixe, bras croisés.

— Je t’ai tout donné. Je n’ai rien gardé !

— Vraiment ?

— Oui ! Je te jure !

— Très bien. File.

Je monte les escaliers en direction de ma chambre, sous le regard perçant de Marco.

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