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New-York, 2012

Nous avons trouvé un hôtel situé dans le quartier de Soho, un Best Western, pour loger quinze jours. C’est tout ce que nous avons pu trouver de disponible à la dernière minute. Je lève la tête des notes, tandis que Matthew consulte les indices déposés sur la table.

— D’après ces carnets, Alfonso et Jack se connaissent depuis l’enfance, se remémore Matthew. Ce n’est pas par hasard que l’affaire de vol les implique tous les deux. Les Spinelli et les Calpoccini sont deux familles étroitement liées. L’une travaillant pour l’autre. D’où une jalousie nourrie par Alfonso depuis le début. Flavio est un ancien camarade de classe lui aussi…

Je me penche sur le cas de Flavio. Aucune de ces notes n’indique son nom de famille. Je contacte Bryton. Grâce à ses contacts, un ami à lui de la police d’investigation de San Francisco lance une recherche sur les écoliers de 1920, afin de retrouver le nom de famille de Flavio. L’école de Jack n’existe plus aujourd’hui, mais les archives de ces années sont gardées au sein de l’hôtel de ville.

Au bout de deux jours, je reçois une photo sur mon téléphone. Bryton m’explique que son ami a ouvert des cartons, des boites de rangements, correspondants aux archives étiquetées aux années « 1920-1924 ». Il a fouillé les classeurs à la recherche des noms clés, c’est-à-dire : Jack Calpoccini, Alfonso Spinelli et Flavio. Il a trouvé de tout, comme un permis de construire d’un immeuble, un plan de réaménagement d’un parc public, et des infractions commises dans le quartier South Beach, entre autres. Tout a été mélangé, rien n'a été classé correctement. Au bout de quelques heures, il est tombé sur des fiches scolaires de 1922 accompagnées d’une photo de classe. Il me l’a envoyée par mms. J’agrandis l’image avec le pouce et l’index. Je reconnais mon grand-père, un jeune garçon aux cheveux noirs, des mèches de cheveux lui tombant devant les yeux, un regard perçant. Il a dix ans sur cette photo. Je passe mon doigt sur son visage puis le glisse sur les noms inscrits sous la photo : tout d’abord celui de la maîtresse, Lindsay Johnson, puis des élèves, Jack Calpoccini, Alfonso Spinelli et enfin Flavio Moretti. Je confirme l’identification de mon grand-père parmi les élèves de la classe. Avec ce nom de famille, Bryton demande à son ami de lancer des recherches plus approfondies. Je plisse les yeux et rumine.

— Dis… Comment se fait-il que tu arrives à obtenir ces informations ? Même si ton ami fait partie de la police d’investigation, je trouve louche qu’il veuille bien nous aider sans broncher.

Un silence s’ensuit au bout du fil.

— Bryton ?

— Oui, oui, je t’ai entendu… Comment dire, cet homme, Ghislain… n’est pas un simple ami… c’est… mon compagnon.

— Han ! Mais, et Giselle ?

— Bof, ça n’a pas fonctionné. J’étais avec elle pour faire plaisir à mes parents. Nous avons divorcé il y a trois ans. Depuis, je suis avec Ghislain. J’ai toujours su que je préférais les hommes…

— Mais, pourquoi ne nous l’as-tu pas dit ?

— J’avais peur que vous le preniez mal…

Je le rassure, Bryton est notre ami, ça ne changera pas notre relation. Rassuré, il raccroche. Je me sens soulagée d’avoir un allié comme Ghislain dans nos rangs.

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