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Je prends en photo ce document et l’envoie par mail à Bryton. Quelques heures plus tard, je reçois son appel. Une copie ne suffit pas comme preuve évidente pour innocenter mon grand-père. Il lui faut le document original de l’enquête, ainsi que l’acte de prêt authentique. Malgré cela, Bryton admet que nous approchons du but. Reste à retrouver l’acte de prêt. Soit il se trouve chez les Tucker, soit chez les Spinelli. En tout cas, les descendants se sont bien gardés de communiquer les déclarations de leur grand-père Robert. Alfonso a signé lui-même un document. Existe-t-il toujours ?

— Nous devons nous rendre au domicile de monsieur Tucker, suggère Matthew. Peut-être trouverons-nous des indices quelque part. Pour commencer, il nous faut son adresse. Nous devons faire la demande auprès de Tyler et de Fanny, ce qui ne sera pas une mince affaire.

— Pas la peine, je sais où il habite.

— Les notes de ta mère je suppose. Elle mentionne l’adresse où vivait Bethany, son frère et les Tucker ?

Je fronce les sourcils.

— Nous n’avons pas le numéro exact… dis-je.

— Nous trouverons bien avec l’aide de la description, non ?

— Nous verrons bien.

Nous prenons un taxi pour nous rendre sur West 101st Street, près de Riverside Dr. Nous trouvons une rue aux maisons cossues accolées les unes aux autres. Une rue assez chic et bourgeoise. Nous observons les bâtisses sur le trottoir de gauche, petites, pas de balcons. Puis celles sur le trottoir de droite. Trois maisons correspondent à la description.

— Ce doit être l’une de celles-ci.

— Bien, allons vérifier.

Nous frappons à la première porte, l’homme nous dit qu’il n’existe pas de Monsieur Tucker ici. Puis à la deuxième porte, une femme nous ouvre.

— Oui, cette maison appartient bien à la famille Tucker.

— Nous cherchons quelqu’un et… pouvons-nous vous poser quelques questions, s’il vous plaît ? demande Matthew.

— C’est que… hésite la femme. Nous sommes locataires ici. Je préférerais que vous voyez cela avec les propriétaires.

— Où pouvons-nous les trouver ?

— Je suis navrée, je ne peux pas vous communiquer cette information, au revoir.

La femme claque la porte.

— C’est tout ?

— Nous ne pouvons rien faire. Nous devons demander l’aide de Bryton.

— Ils ne vivent pas là… zut, dis-je.

— Non, bien sûr. Cette maison doit coûter une vraie fortune au niveau de l’entretien, des charges, des taxes… Ils ont dû la mettre en location pour arrondir les fins de mois. Quand elle a ouvert la porte, j’ai aperçu de vieux meubles, peut-être ceux ayant appartenus à Monsieur Tucker.

En rentrant, nous croisons un homme avec une capuche dans la cage d’escalier. Je regarde Matthew, angoissée, lui attrape la main. Il nous intercepte.

— Monsieur et Madame Walker ?

— Euh oui, répond machinalement Matthew.

— Je me présente Tyler Tucker, le petit-fils de Robert.

— Quoi ?! Mais vous me poursuivez en justice ! Que faites-vous ici ?

Tyler retire sa capuche d’un geste confus et nerveux, place ensuite une main sur sa poitrine en signe de paix.

— Pardon, mais je devais vous voir pour vous avouer quelque chose.

Stupéfaits et curieux, nous le faisons entrer dans l’appartement. Nous nous asseyons sur la canapé. Je ne lui propose rien.

— Que voulez-vous me dire ? lui demandé-je sur un ton froid.

— Eh bien, j’ai mené mon enquête de mon côté. À vrai dire, je ne suis pas en accord avec ma sœur… enfin plus maintenant…

— Que s’est-il passé ?

— Cet article de journal dénonce votre grand-père, certes. Et ma sœur en est persuadée. Elle ne s’est pas interrogée sur les incohérences de l’enquête. Pourtant le dossier de la police n’est pas affirmatif sur ce sujet. Alors j’ai recherché des informations plus concrètes. Vu l’avancée des recherches de police de votre côté, nos chances pour nous de réussite s’amoindrissent…

— Où voulez-vous en venir ?

Tyler me tend un bout de papier. Je le prends et lis un nom et une adresse : Carl Smith, Esplanade Staten Island.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Cet homme, Carl, est un ami de mon grand-père. Il travaillait comme apprenti dans son atelier de menuiserie. Robert lui accordait son respect et son entière confiance, beaucoup plus qu’à ses propres enfants… Carl s’est manifesté auprès de moi en voyant l’article de presse à votre sujet…

Intérieurement, je maudis tous ces journalistes. Toujours à fourrer leur nez partout dans des situations qui ne les regarde pas. Une juge accusée de non respect de ses engagements, un sujet brûlant pour ces rapaces. Je lève les yeux au ciel, agacée, car je dois avouer que là, ils me rendent une fière chandelle malgré tout. Grâce à eux, un témoin se manifeste auprès de nous. Tyler continue son discours.

— Allez le voir, il est au courant de ce qui s’est passé le jour du vol. Je me suis trompé sur le compte de votre grand-père.

Mon cœur se serre, je déglutis avec difficulté.

— Mais… pourquoi maintenant ?

— Comme je viens de vous le dire, Carl a lu le journal qui remet en lumière cette affaire de vol à main armée, accusant votre grand-père. Carl se reproche certaines choses… Il nous a donc contactés. Je suis à l’écoute, contrairement à ma sœur, qui a pris pour acquis l’accusation envers Jack Calpoccini. Comprenez que ma sœur, Fanny, est une personne vénale. Elle refuse la défaite et n’accepte pas l’humiliation. Quand elle a appris que sa famille fut volée d’un pactole de 80 000 dollars, elle a piqué une sacrée crise. Fanny ne recule devant rien pour que justice lui soit rendue.

— Elle se trompe…

— Je le pense aussi.

— Vous ne pouvez pas la raisonner ?

— Malheureusement non. Fanny est très têtue et persévérante dans tout ce qu’elle entreprend.

— Ça ne me rassure pas.

— Ne lui dites pas que je suis venu vous voir… je ne souhaite pas me la mettre à dos… c’est ma sœur…

— Je comprends.

Tyler se lève pour repartir. Une brève rencontre, un peu déstabilisante et intrigante à la fois.

***

Le lendemain après-midi, nous nous rendons à la maison de retraite Esplanade Staten Island située sur Richmond Avenue. La lumière du soleil filtre à travers la fenêtre laissée entrouverte. Une brise fraiche entre dans la pièce. Carl Smith est aujourd’hui un homme de quatre-vingt dix ans, mince, avec quelques longs cheveux blancs sur le haut du crâne, une peau sèche et terne, des mains usées par le temps et le travail. Matthew demande à enregistrer la conversation avec son téléphone. Carl hoche la tête en guise de consentement. Le dictaphone est lancé. Je me présente à lui. Carl se tourne légèrement vers moi, assez pour que j’aperçoive ses yeux bleus perçants.

— Quel jour sommes-nous ? me demande-t-il.

— Mercredi 2 mai, dis-je.

— Ah. Et vous êtes ?

Je me représente à nouveau, mais cette fois en tendant l’article du journal où figure la photo de Jack Calpoccini. Carl met ses lunettes sur son nez, plisse les yeux, puis prend le morceau de journal. Il scrute l’article, en tremblant, soupire. Matthew ajoute que je suis sa petite-fille et que les petits-enfants Tyler et Fanny Tucker sont venus me rendre une visite quelque peu forcée. Matthew lui explique brièvement l’affaire.

— Ce n’est pas lui, finit par dire Carl.

Matthew et moi nous nous lançons des regards interrogateurs.

— Pouvez-vous développer je vous prie ? demandé-je.

— Quel jour sommes-nous ?

— Le mercredi 2 mai 2012, s’impatiente Matthew. S’il vous plaît, Monsieur Smith, nous avons besoin de votre témoignage. Savez-vous quelque chose à propos de cette affaire ?

Carl enlève ses lunettes, respire péniblement. Sa voix est rauque et saccadée, identique à celle d’une personne prise d’une crise d’asthme. L’infirmière nous a expliqué que Monsieur Smith a des problèmes respiratoires importants liés à des séquelles d’un cancer des poumons et qu’il fallait le ménager, ne pas le brusquer avec nos questions. Carl prend une grande inspiration et commence son récit, le raconte comme s’il venait tout juste de le vivre.

— Le 3 septembre 1937, le jour où le voleur menaça Robert Tucker à son domicile, Jack se trouvait à l’autre bout de la ville de New-York, en présence de ma sœur.

En entendant cela, Matthew et moi sommes restés bouche bée. Carl continue son récit.

— Je m’en souviens, car ce jour-là, j’étais présent moi aussi… Le 3 septembre 1937, lors du vol de Robert Tucker, Jack était au palais de justice avec Bethany. Sa présence fut confirmée par un certain Evan Miller et par la secrétaire Maggie. Ils notèrent dans l’agenda commun, tous les deux : réunion - dossiers clients - de 9h à 11h. Puis rendez-vous avec une cliente à 11h30. Cette cliente, c’était Bethany. Elle se présenta au bureau le matin à 10h et attendit Jack… ou plutôt, Marc Anderson à 11h30. Elle voulait le voir, peut-être en tant qu’avocat pour mettre en prison ces deux Américains. Il était donc impossible pour Jack de se rendre chez Robert et de lui dérober 80 000 dollars à son domicile à 10h30.

Carl se tait.

— Quels Américains ? Pardon, mais de quoi et de qui parlez-vous ? demande Matthew.

— Je vais vous l’expliquer… soupire Carl.

— Vous vous souvenez précisément des dates et des heures. C’est curieux, ajouté-je, ne pouvant m’empêcher de soulever cette remarque.

— Je me remémore en boucle ces souvenirs depuis des années, ils tournent dans ma tête, souffle Carl, comme exténué.

— Cela arrive souvent lorsque la personne subit un événement perturbateur dans sa vie, comme un meurtre ou une agression par exemple. Un choc émotionnel qui ne s’efface pas, ancré à jamais dans sa mémoire. Carl a sans doute pris l’habitude de ressasser continuellement ces dates et ces horaires, explique Matthew.

Carl soupire péniblement, comme si un lourd poids appuyait sur sa poitrine.

— Je vous en prie, poursuivez, invité-je.

— J’avais seize ans à l’époque et elle, quatorze. Elle décrit cet événement dans son journal intime, que j’ai lu et relu… Ma petite soeur, Bethany, blonde comme les blés, avec des yeux bleus brillants de curiosité. En ce jour sombre du 29 août 1937, alors qu’elle se promenait non loin du quartier italien de New-York, elle fut attaquée par deux Américains. Deux jeunes blondinets qui voulaient mettre cette agression sur le dos des Italiens. Les deux hommes la frappèrent pour lui arracher son sac, quand soudain, un jeune homme est intervenu. Un italien du quartier. Il est venu la sauver. Il s’est battu, sans hésiter, contre ces deux Américains pour la sauver… Il est venu à son secours…

Carl se met à sangloter.

— Puis je suis arrivé sur les lieux. Je devais la rejoindre pour dîner avec elle. Quand je l’ai vu dans les bras de cet homme aux cheveux noirs corbeaux et à la peau basanée, j’ai appelé les flics en hurlant dans la rue. Ma sœur a… ma sœur voulut me faire taire, essaya de m’expliquer, mais je refusais de la croire. Alors je me suis approché de cet homme et je l’ai frappé au visage. Les policiers sont arrivés et l’ont tabassé, puis menotté pour l’emmener au commissariat. Ma sœur pleurait et m’insultait. Comme la majorité des Américains, comme Robert et son fils Francis surtout, je haïssais ces immigrés italiens. Je les voyais comme de la vermine. Ma sœur me détestait et fut violée par ces deux américains le lendemain sur le chemin de l’école. Si je n’étais pas intervenu, si je n’avais pas accusé cet homme… ce sont les deux américains qui auraient été arrêtés et elle n’aurait pas été violée… J’aurais dû écouter ma sœur… J’aurais dû la protéger…

Carl tremble, essuie ses larmes avec un mouchoir en tissu. Je fronce les sourcils, à la fois désolée et confuse. À l’époque de New-York, mon grand-père usurpait l’identité de Marc Anderson. Ma mère a écrit dans ses notes, que Jack a aidé une jeune fille du nom de Bethany. Alors son frère, c’est l’homme assis en face de nous, Carl. Celui qui accusa Jack.

— Comment est-il sorti de prison ? demandé-je, afin de corroborer les éléments.

— Qui ça ?

— Jack Calpoccini.

— Ah oui, oui. Elle l’a écrit dans son journal, c’est Bethany qui l’a sorti de cellule, en allant le voir deux jours plus tard. Je le lui avais formellement interdit de le faire, mais elle a insisté. Le traumatisme de l'agression l’a déconnectée quelques jours de la réalité… Elle restait obnubilée par cet homme et ne pensait qu’à le sortir du commissariat. Pour la remercier, Jack lui a offert le petit carnet que je tiens dans la main.

Carl lève le carnet et le secoue pour bien nous le montrer. Un carnet en cuir marron, abîmé dans les coins par le temps, avec un papillon tissé de fils violets devenus mauve, un papillon incrusté au centre de la couverture.

— Je l’ai revu aussi à sa sortie de prison… le 1er septembre 1937.

Carl marque une pause, plongé dans ses souvenirs.

— Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? demande Matthew.

— …

Silence, je l’interroge à mon tour, le sors de ses pensées. Il reprend son récit.

— Nous vivions à cette époque chez mon employeur, Monsieur Tucker.

— Chez Robert Tucker ? précisé-je.

— Oui. Jeunes et livrés à nous-mêmes, nous n’avions pas de logement où vivre. Monsieur Tucker nous a hébergé le temps de mon apprentissage et de trouver un appartement avec mes salaires.

— Vous l’avez vu à…

Matthew me coupe. Même si nous connaissons la réponse, il veut avoir la version de Carl Smith pour être certain que les histoires de chacun concordent. Je me tais.

— Je regardais par la fenêtre ma sœur revenir en compagnie de deux hommes. Je reconnu l’un d’eux. Celui qui l’a aidé, Jack Calpoccini. Elle s’accrochait à son bras.

Elle lui tenait la main, rectifié-je pour moi-même en réfléchissant à ce que j’avais lu dans les notes.

— Derrière eux, un homme les suivait. Un homme que je n’avais pas vu. Mince, aux cheveux bouclés noirs, de grands yeux noirs, dont le gauche camouflé par un cache-œil. Je me méfiais de lui. Je me souviens l’avoir revu peu de jours plus tard. Il est revenu pour réclamer de l’argent à Robert Tucker, le 3 septembre 1937 exactement.

Nous nous redressons tout ouïe.

— Un homme menaçant, ajoute Carl.

— Pourquoi n’en avez-vous pas parlé à la police ?

— Il ne fallait pas en parler, car la Mafia n’aime pas les balances. Pour protéger Robert, sa famille et nous-mêmes, je devais me taire.

— Vous auriez tout de même pu avouer que l’auteur du vol était Alfonso.

— Je ne connaissais pas son nom, ce n’est que plus tard que j’ai appris qui il était. Et puis…, dit Carl en détournant le regard. Je ne connaissais pas non plus Jack. Deux italiens, tous les mêmes, aucune différence à mes yeux. Je ne les aimais pas. Comme la plupart des gens à l’époque…

Je repense aux sentiments d’injustice ressentis par mon grand-père. Carl faisait partie de ces Américains qui rejetaient les immigrés Italiens.

— Je regrette mon jugement vous savez. J’étais jeune, puéril, facilement influençable par les rumeurs qui circulaient. Bethany était plus mature que moi. Elle savait faire la différence entre les bonnes et les mauvaises personnes. Son traumatisme lui a forgé le caractère, l’a fait vieillir d’un coup…

— Elle ne souhaitait pas rectifier la vérité suite à la rencontre entre Alfonso et Robert ? demandé-je.

— Elle n’était pas présente le jour où Alfonso est venu… Cachée chez la voisine, pour éviter de me voir. Ma seule présence l’exaspérait…

— Je comprends, dis-je.

Carl soupire, se tourne vers moi.

— J’ai laissé Robert avec Alfonso pour me rendre chez la voisine. Je voulais discuter avec Bethany, mais, nous nous sommes disputés ce jour-là, au petit déjeuner. Elle m’a crié dessus, m’a expliqué partir au Palais de Justice voir Jack… Marc… comme vous voudrez. Bref, ne tenant pas en place, je l’ai suivie discrètement… laissant seul Robert Tucker chez lui aux mains d’Alfonso. En arrivant au Palais, je me suis installé sur un banc en salle d’attente, en retrait de Bethany pour qu’elle ne puisse pas me voir. Et à 11h10, je l’ai vu, cet homme, cet italien, sortir d’une salle en compagnie d’avocats. La secrétaire l’intercepta pour signaler la présence de Bethany. Je l’ai vu s’approcher d’elle, lui sourire. Je le haïssais. Lorsqu’il partit avec elle vers son bureau, j’ai interpelé l’un des avocats qui se trouvait être Evan Miller. Et la secrétaire, Maggie. Ils m’ont confirmé tous les deux sa présence en réunion toute la matinée. Je refusais d’entendre ça, je ne supportais pas sa gueule de rital ténébreux. Les filles étaient toutes à ses pieds, grimace Carl. Même Bethany, ma propre sœur, avait succombé à son charme. Cela était hors de question, je ne pouvais pas supporter une ignominie pareille ! rage Carl. Alors, j’ai gardé cette information pour moi. Tant pis pour lui, advienne que pourra me suis-je dit. Son sauveur, comme elle aimait me le répéter. Il l’avait aidée, mais aussi soigné ses blessures et réconfortée… Quelques jours plus tard après le passage d’Alfonso, Jack fut accusé de vol. Chacun a repris le cours de sa vie, sauf ma sœur, qui, à cet instant, changea de comportement. Elle éprouva des sentiments accablants de détresse, de peur et d’impuissance. Cet événement traumatisant modifia le fonctionnement de son cerveau et de son corps. Les traumatismes peuvent affecter les émotions, la mémoire, la pensée, la perception de soi et les relations. Ma sœur est restée recroquevillée sur elle-même, ne voulait plus sortir dehors. Elle restait accrochée à son journal, écrivait jour et nuit, ne le lâchait jamais. Elle m’en voulait tellement… Elle a coupé les ponts avec moi, m’a rejeté. Comme un lâche, je refusais d’admettre mon erreur et j’ai gardé la vérité pour moi. Je me persuadais que je le faisais pour le bien de Bethany, je ne voulais pas qu’elle subisse davantage l’humiliation de son viol…

— Dit-elle autre chose dans son journal ?

— Elle désigne le coupable du vol : Alfonso Spinelli. C’est par la lecture de son journal intime que j’ai su le nom de cet homme qui les accompagnait.

— Ça alors… m’étonné-je..

— Comment est-ce possible ? s’interroge Matthew.

Carl hausse les épaules, son corps est parsemé de spasmes. Nous sommes inquiets, l’aidons alors à reprendre sa respiration calmement. Carl se ressaisit, boit une gorgée d’eau. Il me tend le journal intime de sa sœur, il ne peut plus continuer son récit, trop fatigué par l’effort que cela engendre. Je prends avec précaution le journal. Carl me montre du bout du doigt la page concernée. Je lis à voix haute les écrits de Bethany.

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