San Francisco, 2012

Nous atterrissons à l’aéroport international de San Francisco en soirée. Que ça fait du bien de revenir chez soi. Je passe deux jours tranquille en compagnie de mon mari. Nous ne nous lâchons pas d’une semelle.

Lundi, Matthew retourne au travail, et moi, je rejoins Bryton au Law Offices of Stanton and Kaufman situé sur Market Street. Il me montre le compte-rendu de l’équipe d’investigation qui s’est rendue à Wolcott. Élément que lui a fourni Ghislain.

Les enquêteurs ont exploré les environs de fond en comble en quête d’une maison isolée loin du centre bourg. Ils ont mené une battue avec des chiens pisteurs. Aidés par les indications d’Abigail, transmises en direct par téléphone à une officière de police, ils ont trouvé l’endroit rapidement. Une dernière collaboration de sa part qui lui a demandé un effort considérable. Sur la route menant à Bristol, arrivant à l’intersection de Long Swamp Road et de Beecher Road, ils se sont aventurés sur un chemin caillouteux, présentant des traces creusées par les pneus des pickups. Au bout de quelques minutes, ils ont atteint une maison, perdue au milieu des champs, en lisière de forêt. La maison était délabrée, pillée, saccagée. Il ne restait que des murs tagués, des trous à la place des fenêtres et la moitié de la charpente rongée par les termites. Des corbeaux se sont envolés à l’arrivée des hommes. La maison d’Abigail n’était plus qu’une vilaine tâche dans le paysage, hantée par des histoires sordides. L’un des policiers a aperçu des tomates pourries à moitié ensevelies sous les mauvaises herbes. Le plant de tomates a continué à germer pendant tout ce temps. Avec des cisailles, ils ont débroussaillé l’endroit, et avec leurs pelles, ils ont creusé. Ils ont trouvé des ossements humains. L’équipe scientifique s’est occupée d’emporter tous les morceaux dans une malle étanche pour les transporter au laboratoire.

Le soir même, les scientifiques se sont attelés à la tâche. Ils ont procédé à la reconstitution du corps, ainsi qu’à des prélèvements d’ADN. Le médecin légiste a constaté des fractures sur la boîte crânienne. Le squelette appartient bien à une femme. Les analyses ADN mettront plus de temps pour identifier la victime. Des analyses d’empreintes prélevées sur le document de déposition seront étudiées en parallèle.

En attendant les résultats, nous appelons la psychologue qui a le dossier médical de ma mère. Rendez-vous mercredi prochain, à 13h00 avec Tess Moore.