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San Francisco, 2012
Tess Moore revient dans la pièce, avec un carnet mauve à la main.
— Tenez, lance-t-elle en me le tendant. Ce sont les dernières notes écrites par votre mère.
Je commence à le feuilleter. Tess tapote du pied et jette un œil sur sa montre en or bien mise en évidence.
— Vous devriez le lire au calme, chez vous par exemple.
Je regarde l’heure sur l’horloge, il est déjà 21h. Je range le carnet dans mon sac à main, me lève. Bryton fait de même. Nous la remercions de nous avoir accordé de son temps.
— Votre mère n’était pas ma patiente. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus.
— Vous nous avez rendu un grand service en nous présentant le dossier médical établi par le Docteur Sullivan.
Elle acquiesçe, nous la saluons d’un signe de tête.
En sortant sur Octavia Street, les réverbères illuminent le trottoir d’une lueur ocre, accompagnés de chants bouddhistes. Nous montons en voiture. Bryton me raccompagne chez moi.
De la rue, je perçois la lumière du plafonnier de la salle à manger, allumée. Je salue Bryton, il démarre. Rendez-vous demain matin au cabinet d’avocats. J’ouvre la porte, retire ma veste et mes chaussures. J’avance à pas feutrés dans le salon. Matthew est assis à table, lunettes sur le nez, portant un t-shirt bleu ample, concentré sur l’écran de son ordinateur portable. Je m’avance, et soudain, un bruissement alerte Matthew. Je viens de marcher sur une miette de cookie sur le carrelage, zut. Il enlève ses lunettes, me sourit, et se lève pour venir m’enlacer.
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