Dimanche 05 juillet 2020
Salut mon pote !
À peine le soleil levé, en ce deuxième jour de vacances, que la sonnerie de mon téléphone retentit.
C'était Sally qui culpabilisait et qui voulait prendre de mes nouvelles. J'ai décroché sur un ton agacé. Je lui en voulais encore du comportement de ses amis. Suite à quelques excuses, je me suis rappelé qu'elle avait fait de son mieux pour mettre fin à leurs agissements et nous nous sommes donnés rendez-vous dans l'après-midi.
J'étais sur le point de mettre fin à mon appel lorsque ma grand-mère toqua doucement à ma porte.
— Sacha, mon chéri, tu es réveillé ?
— Oui Mamie, lui répondis-je en ouvrant la porte et en arborant mon plus beau sourire forcé.
— Nous allons au marché, tu pourrais finir de planter les fleurs que j'ai laissées le long du chemin devant la maison ? Tu as juste à creuser un petit trou, les mettre dedans et recouvrir de terre. Ensuite, avance Papy dans ses tâches en arrosant le jardin, le temps qu'on revienne. Nous n'en avons pas pour longtemps.
— Oui, chef ! Pas de problème chef !
Elle repartit en riant, soulagée de me voir aussi enthousiaste.
Après avoir avalé le bon petit déj' préparé par Mamie, je me suis pressé de me mettre à la tâche. Le soleil était au beau fixe, mais la chaleur n'était pas accablante. On pouvait discerner la rosée du matin sur les fleurs du jardin, tels des diamants brillants de mille éclats. La délicieuse odeur qui émanait de cette composition florale, tel un parfum de grand créateur, m'enivrait. Le nez en l'air, je souriais comme un gamin au vu de ce spectacle coloré et scintillant.
*** Alekseï ***
J'étais si inquiet par l'état de mon nouvel ami que je n'avais pas dormi de la nuit. J'avais déjeuné vite fait afin d'aller prendre de ses nouvelles.
Je suis sorti de chez moi, j'ai contourné la piscine par le chemin qui l'entourait et qui menait chez Monsieur et Madame Morison. Au détour des thuyas qui servaient de brise-vue à la piscine, j'ai entendu de petits rires et une jeune voix masculine converser toute seule.
Arrivant discrètement, j'ai vu mon jeune blondinet qui souriait et parlait en jardinant. Que peut-il ressentir de si réjouissant dans cette activité où on a les mains plongées dans la terre ? Il est vrai que vu le milieu d'où je venais, je n'étais pas familier avec les douces joies du jardinage.
***
Alors que j'étais accroupi, quelqu'un est arrivé derrière moi. J'ai relevé la tête et j'ai été si surpris de découvrir l'Apollon qui m'avait hanté toute la nuit, que j'en suis tombé sur le cul. Ce qui le fit éclater de rire.
— How are you today ? Tu as bien dormi ? (Comment vas-tu aujourd'hui ?)
Dans ma chute, je m'étais mis de la terre partout sur le visage. Une fois de plus, j'allais passer pour un crétin devant lui, mais vu le beau sourire qu'il arborait, je n'eus pas le cœur d'être désagréable et j'ai commencé à rire avec lui.
— Bonjour Alekseï, je vais bien malgré ça ! Merci encore pour hier, tu m'as sûrement sauvé la vie.
Je lui ai répondu en levant les mains en l'air, pour lui montrer qu'elles étaient couvertes de terre, puis j'ai baissé la tête de honte.
— C'était avec plaisir, my friend !
Alekseï s'accroupit près de moi, prit son mouchoir d'une main et saisi mon menton délicatement de l'autre.
— Can I help you with your face ? (Je peux t'aider avec ton visage ?)
Je me suis senti tout bizarre, cependant, je l'ai laissé faire. Ces mouvements étaient d'une douceur maternelle. Il devait avoir peur de m'irriter. Je ne pouvais détacher mon regard de ce beau visage. Des grands yeux ronds et noirs, agrémentés de grands cils, un nez bien droit et fin et une grande bouche parfaitement dessinée, laissant entrevoir une denture d'une blancheur extrême. Mon cœur s'est mis à résonner dans ma poitrine comme un volcan en éruption. « Waouh ! Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Ça ne va pas non ! Je craque sur un mec ? »
Un peu gêné de trouver ce moment fort agréable, j'ai attrapé la main de mon sauveur et je lui ai demandé de m'aider à planter les fleurs.
— Ok ! Whatever you want my darling !, répondit-il à voix basse. (Tout ce que tu veux mon chéri !)
J'ai souri, mais j'ai fait celui qui n'avait rien entendu. Que signifiait vraiment le « Tout ce que je voulais » ? Plus si affinités ?
Comme je me doutais que ce petit-bourgeois n'avait jamais mis ses délicates mains dans la terre, je lui ai demandé de creuser les trous avec une petite pelle, pendant que moi, je mettrais les plants et les recouvrirais.
Sans crier gare, Alekseï a posé ses mains sur les miennes pour m'aider à tasser la terre. Ébahi, je l'ai regardé droit dans les yeux. Pourquoi faisait-il ce geste si intime ? Allait-il m'embrasser ? Il est dingue lui !
*** Alekseï ***
Alors que je glissais mes doigts entre les siens pour tasser le terreau, je regardais sa réaction par-dessus son épaule. Ne baissant pas les yeux lorsqu'il s'est retourné, j'ai continué à examiner avec intérêt, son petit nez, ses magnifiques yeux bleus et sa petite bouche entrouverte qui s'offrait à moi.
À peine une dizaine de centimètres nous séparaient. Je le trouvais vraiment craquant avec ses cheveux blonds ondulés devant les yeux. Si je le connaissais mieux, je l'aurais croqué sans hésitation. Tout mon corps était en ébullition au point que je sentais des papillons dans mon ventre et mes jambes, flancher.
***
Avec assurance, comme si de rien n'était, je lui ai fait un sourire en me libérant et je lui ai proposé de continuer. Nous avons repris notre jardinage dans la bonne humeur.
Un peu gêné par mes pensées étranges, j'ai évité de croiser une nouvelle fois son regard. J'avais peur qu'il s'aperçoive que mon cœur allait sortir de ma poitrine. Je l'avais mal jugé, il ne semblait pas si snob après tout. Nous arrivions à rire et à parler en mélangeant français et anglais.
C'était magique ! Nous nous comprenions, rien qu'en nous regardant, comme si nous nous connaissions depuis toujours.
Une fois que nous avons eu tout planté, j'ai attrapé le tuyau d'arrosage. J'ai commencé par arroser les plantes puis, je me suis tourné vers lui et j'ai lâché en rigolant :
— On arrose le jardin, mais surtout les belles plantes.
En deux secondes, il était trempé. Hilare, il s'est jeté sur moi et a saisi le tuyau pour retourner le jet vers moi.
— I'll take my revenge baby ! You're a dead man ! (J'aurais ma revanche bébé ! Tu es un homme mort !)
Lorsque Gabriel et Enara rentrèrent du marché, ils découvrirent ce joyeux spectacle. Ils se regardèrent et sourirent. Mais tel ne fut pas leur étonnement, lorsqu'ils comprirent avec qui jouait leur petit-fils.
Alors qu'elle allait crier « Votre Altesse, que vous faites-vous ? » Elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase qu'elle aperçut Alekseï derrière le dos de Sacha, lui faisant de grands signes pour qu'elle n'en dise pas plus.
Derrière moi, j'ai entendu grand-mère qui venait de rentrer, nous héler :
— Vous allez tomber malade mes enfants ! Rentrez vite vous sécher et manger. Nous avons acheté du poulet rôti et des patates douces au marché, elles sont encore chaudes.
Tout heureux et tout mouillé, on les a suivis à l'intérieur. Je suis allé dans ma chambre et Alekseï a suivi mon grand-père dans la sienne pour lui emprunter un T-shirt et un short, plus à la taille d'un homme qu'à celle de son maigrelet de petit-fils.
Nous avons déjeuné, tout en leur racontant ce que nous avions fait en leur absence et surtout la partie durant laquelle je me suis retrouvé la tronche recouverte de terre lors de ma chute.
Tout le long du repas, nous nous adressions des sourires complices et des clins d'œil. Ses mimiques et son visage, qui rayonnait, me réchauffaient le cœur.
— Vous traînez ensemble depuis longtemps ? questionna Mamie.
Tout en mordant ma lèvre inférieure, je cherchais ce que je devais répondre.
— On a fait connaissance hier à la piscine, Madame Morison ! Il me plaît bien. Euh, je veux dire, je l'apprécie bien. My french is bad ! a-t-il dit, gêné.
Vers 13 h 30, Alekseï a dû rentrer chez lui.
— It's time for me to go home. Merci pour le repas ! (Il est temps pour moi de rentrer à la maison.)
Sacha, come join me at 6 o'clock. Nous ferons un billard ! (Rejoins-moi vers 6 heures.)
— Ok ! Alekseï, see you later ! (À plus tard !)
Après le départ de mon ami, je suis allé faire une sieste pour être en forme et pour compenser ma nuit agitée. Je me suis endormi très vite, un sourire de satisfaction recouvrait mon visage.
Alekseï fit de même de son côté. Lui était conscient d'avoir eu un coup de foudre pour Sacha. Il avait toujours eu un penchant pour les garçons même si depuis toujours, il le cachait à son entourage. Malgré ses 25 ans, il n'avait eu que très peu de relations avec des gars et n'était pas du tout prêt à faire son coming out auprès de sa famille en sachant tout ce que cela impliquait.
Gabriel et Enara allèrent siroter leurs thés sous la véranda pour pouvoir discuter en toute discrétion.
— Chéri, je n'en reviens pas d'avoir vu le prince jouer comme un gamin avec Sacha. Et vu l'état de ses vêtements, je suis sûre qu'il l'a aussi aidé à jardiner, dit-elle en souriant. Sacha ne sait même pas qui il est !
— Ne t'inquiète pas maman, il le saura bien assez vite. Laisse-les vivre ! Moi aussi, je suis agréablement étonné du comportement du prince. Je me rappelle de lui, plus jeune, lors de vacances, il était très mal poli, arrogant avec le personnel et surtout avec ses parents. Quelque chose a dû se passer, car là, on dirait notre Sacha, joyeux, jovial et poli. Comme quoi tout le monde change.
*** Alekseï ***
À mon réveil, j'ai entendu mes parents, qui étaient revenus du siège de la société familiale, discuter dans le jardin. Malgré mon envie irrésistible de les éviter, je suis allé les rejoindre.
— Hello my dear son ! Tu as bien dormi ? Vous avez bien fait la fête hier ?
— Oui, père, j'ai bien dormi ! Mais pour ce qu'il en est de la fête, je n'y ai pas participé. Elle était organisée par la petite fille des propriétaires de la demeure avec qui je ne suis pas intime.
— Tu aurais dû y participer ! Elle vient d'une très bonne famille et tu aurais pu y rencontrer une jolie jeune fille.
— Mère, je commence à peine à prendre mes marques à la société et j'ai beaucoup de responsabilités à gérer, si je veux seconder correctement papa.
— Mon fils, tu vas bientôt fêter tes 26 ans et il faut que tu penses à te marier ! Sous peu, tu devras aussi reprendre la gestion de notre château à Koula et te préparer à devenir roi. Il te faut une épouse pour t'assister dans cette tâche !
— Svetlana, laisse notre fils profiter un peu de sa jeunesse ! Je suis en bonne santé et je peux gouverner pendant encore quelques années. Notre fils s'investit intensément dans toutes les tâches qui lui incombent et je ne me fais aucun souci pour la relève.
— Nikolaï ! Je te l'accorde ! Je te laisse le soin de régir ce qui concerne la société et son futur trône. En revanche, en ce qui concerne ses obligations à trouver une épouse, tu n'es pas en mesure de me dire comment procéder.
Tête baissée, je hurlais intérieurement. Je n'en pouvais plus de garder mon secret et qu'elle m'oblige à me rendre à des rendez-vous arrangés pour me trouver une prétendante. Et aujourd'hui, c'était pire que d'habitude. J'avais eu un réel coup de foudre pour Sacha et seul son nom résonnait dans ma tête et dans mon cœur.
Le monde pouvait s'effondrer autour de nous que je ne le remarquerai même pas pourvu qu'il soit là. En attendant, il fallait que je sois patient, car mon attirance était à sens unique.
— Nous avons revu un couple d'amis qui a deux filles et qui aimerait les marier. Donc, pour plus de choix, nous avons décidé d'organiser une fête au château dans trois semaines, renchérit ma mère.
Doucement, je me décomposais sur ma chaise. L'envie de pleurer et de taper du pied m'effleura l'esprit, mais je me retenu de montrer une quelconque faiblesse.
***
Cette après-midi, je suis allé voir ma Sally pour lui raconter ma rencontre avec ce bel Apollon. À peine a-t-elle ouvert la porte qu'elle s'est mise à me poser cent questions sans reprendre son souffle.
Une fois installés confortablement à l'ombre de la tonnelle, je lui ai narré notre matinée jardinage, nos fous rires avec le jet d'eau et je lui ai confié les sensations bizarres que j'avais ressenties pour ce gars.
N'ayant jamais été sincèrement amoureux de personne, fille ou garçon, je ne savais pas exactement ce qu'on pouvait ressentir. Cependant, être à vingt centimètres de lui, me filait des petites décharges électriques dans tout le corps. J'aimais aussi son parfum qui me rappelait la sérénité des souffles marins et sa voix grave et douce à la fois. J'avoue que ses formes ne me laissaient pas indifférent non plus. Il ne quittait plus mes pensées.
— Je n'en reviens pas mon cœur, tu as eu une révélation pour ce gars ! C'est peut-être que tu te sens seul, sans un vrai ami ici ? Ou bien, le fait qu'il t'ait sauvé, vous rapproche intimement. Mais bon, je me pose des questions, car vu comment tu parles de lui, c'est étonnant pour un hétéro !
Nous avons aussi reparlé de l'incident à la piscine. Elle semblait vraiment s'en vouloir de ne pas avoir pu gérer ses potes. Elle n'y était pour rien en même temps.
Pour revenir à un sujet plus joyeux, elle m'a montré les photos qu'elle avait faites et elle m'a envoyé celles où on voyait Alekseï. Elle avait dû aussi pâmer sur ce bel inconnu, car elle n'en avait pas pris qu'une ! Surtout, une fois qu'il s'est mis en maillot de bain, alors là, le portable avait fumé !
De retour de mon après-midi avec ma confidente, je suis arrivé au château, en sifflotant joyeusement. J'avais hâte de retrouver mon nouvel ami. Je me suis approché discrètement de la terrasse et je l'ai aperçu avec ses parents qui buvaient un café. Je me suis planqué derrière un buisson pour écouter la conversation en me disant que j'en apprendrais plus au sujet de lui et de sa famille.
Trop près ? Trop tôt ? J'ai entendu la fin de la conversation. Mon ami avait 25 ans, il était « Prince » et il devait se marier à tout prix. Je n'ai pas été trop surpris que ce beau gars soit un prince, ça lui allait super bien. Il avait la prestance pour ce rôle comme dans les films.
Ne connaissant pas les sentiments d'Alekseï à son égard, il était content qu'il doive se marier, cependant, il était moins ravi que sa famille l'y oblige sans amour, mais seulement par intérêt.
J'ai pris une grande bouffée d'oxygène et je me suis joint à eux.
— Bonsoir Monsieur... Bonsoir Madame...
Alekseï me coupa la parole :
— Hello Sacha, I'm introducing you my parents, Monsieur et Madame Ivanov, Nikolaï et Svetlana.
— Le roi et la reine de Koula, mon chéri ! Répliqua la reine.
*** Alekseï ***
Je n'avais pas osé en parler à Sacha, par crainte que celui-ci me fuit, vu l'égard qu'il avait envers ces gens riches et la soirée pourrie de la veille. Je fus étonné de sa réaction quand il les salua de nouveau en employant les bons termes.
— Billard ? repris Sacha en se tournant vers moi, pour mettre fin à toute conversation. It's always ? Okay ? (C'est toujours ok ?)
Je me suis approché de lui et j'ai placé mon bras autour de ses épaules pour le guider vers l'intérieur.
***
Il méritait que je le soutienne et d'être heureux. Je ne devais pas oublier qu'il m'avait sûrement sauvé la vie. Je lui en serai éternellement reconnaissant.
Nous nous sommes donc rendus dans la salle de jeux de son père. Il y avait un billard américain, une table de poker et un jeu de fléchettes. C'était une salle avec des fauteuils en cuir noir et des petites tables bistrot ; le roi devait y boire et y fumer le cigare avec ses amis, car une vieille odeur de tabac froid me dérangea dès mon entrée.
Alekseï a disposé le triangle et les billes, puis il est allé chercher une queue pour chacun de nous.
— Tiens ta queue !
— Hein ? lui ai-je dit en rougissant. Mes idées devenaient de plus en plus mal placées.
— Pour jouer, il te faut une queue ! You've never played ? (Tu n'as jamais joué ?)
— Si, si. Désolé. Qu'est-ce que tu crois ? Sale bourge, va !
— Start !
J'ai cassé fièrement le jeu, même si je ne savais pas trop par où commencer. Il était vrai que je ne connaissais rien au billard français et il s'en est vite rendu compte.
Me voyant hésiter entre les billes et les trous à viser, il m'indiqua lesquelles faire entrer et le trou le plus facile à atteindre.
— La « six », si tu la frôles par la droite avec la blanche, tu peux facilement la faire entrer.
Quoi ? La frôler et la faire entrer ? Pourquoi j'étais tout le temps déconcentré quand j'étais avec lui ?
Comme s'il ne prenait pas assez de place dans ma petite tête, il est venu se placer derrière moi. Il a passé ses bras musclés de chaque côté des miens, a posé ses mains douces sur les miennes, pour les placer aux bons endroits sur la queue, puis il nous a penchés sur le billard. Je sentais son corps faire pression contre le mien, ce qui me provoqua de nouveau une décharge électrique le long de la colonne.
Un billard, Alekseï derrière moi, une queue, des boules... Oh my God ! Reprends-toi, Sacha !
*** Alekseï ***
Je le sentais frissonner entre mes bras alors que je pressais mon bassin contre ses fesses pour le pousser. Son parfum était si fruité que je n'avais qu'une envie, c'était de le déguster tel un fruit bien mûr.
Une position qu'il ne faudra pas omettre d'essayer quand il prendra conscience qu'il ne peut plus se passer de moi.
***
Nous avons tapé la bille blanche comme il fallait, car elle a joliment frôlé celle qui portait numéro six et elle est partie se nicher dans la poche à gauche. Je me suis redressé brusquement en le poussant d'un coup de fesse. Il a placé ses mains sur mes hanches et m'a regardé avec un air surpris.
— Yes ! J'ai réussi Alekseï !
— Tu as un sacré coup de rein, my dear ! En temps normal, c'est moi qui gère ces choses-là !
Il me fit un clin d'œil et se mit à rire.
— Quoi ?
Comme si je n'étais pas assez nerveux en sa présence, il me cherchait encore avec ses allusions. Tu veux jouer ? Jouons, mon prince charmant ! J'ai alors interprété à la perfection mon rôle d'abruti pour qu'il m'explique à sa façon. Il fallait que je me rende à l'évidence que je commençais à aimer la sensation que me procuraient nos contacts physiques et la chaleur de son souffle dans mon cou, quand il me parlait.
*** Alekseï ***
Plus, je me frottais à lui, m'enivrant de son parfum, plus je caressais ses petites mains, et plus je ressentais l'excitation m'envahir. L'idée de le cabrer, là, tout de suite, sur le billard, ne quittait plus mes pensées.
Un frisson parcourut mon échine, il fallait qu'on en finisse au plus vite, avant que je ne puisse plus me contenir. J'ai fermé les yeux et j'ai inspiré plusieurs fois pour me concentrer sur la partie qui s'éternisait et non pas sur cette nuque ou cette croupe qui me faisait bander.
***
Nous avons terminé la partie en buvant des bières et nous sommes allés reposer les queues sur le porte-queue.
Quand je me suis retourné, il était juste derrière moi. J'ai levé mon visage vers lui, nos bouches n'étaient séparées que de quelques centimètres et je mourrais d'envie qu'il pose ses lèvres pulpeuses sur les miennes. Je sentais la chaleur de sa respiration sur mon visage comme la caresse d'un gant de velours. Ses beaux yeux noirs semblaient transpercer ma carapace comme s'il avait une vision à rayons X à la « Superman ». Me voyait-il nu ?
J'étais curieux de savoir ce que je ressentirais en embrassant un mec. J'ai fermé les yeux, j'ai bombé le torse et j'ai serré mes fessiers... Mais non, il a juste déposé un baiser sur le bout de mon nez.
— Que t'arrive-t-il Sacha ? Je voulais juste ranger ma queue ! Tu croyais que...
— Ouais, ben range-la bien ta queue !
Tout confus, je lui ai jeté un « au revoir » et je suis parti en courant. Encore une fois, je fuyais !
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