Mercredi 08 juillet 2020

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Salut mon pote le journal !

Deux jours que je n'avais rien écrit, car je n'avais rien de bien intéressant à raconter. Je n'apercevais mon prince que lorsqu'il faisait des allers-retours de chez lui au château ou du château à l'extérieur de l'enceinte, mais je n'osais pas l'aborder. Du coup, cette après-midi, j'avais décidé de l'emmener faire un tour au centre-ville, à vélo.

Peu après 13 heures, je me suis payé le culot d'aller toquer à sa porte. Je savais qu'il était présent, car je l'avais vu rentrer à midi.

*** Alekseï ***

Profitant de mes congés, je sirotais un café pour digérer, quand on a toqué à ma porte. Mes vacances n'étaient pas de tout repos, puisque la société pouvait faire appel à moi à tout moment, en l'absence de mon père. Il passait son temps entre la Bulgarie, l'Italie et la France et entre son rôle de PDG et son rôle de roi.

J'ai été ravi lorsque j'ai constaté que c'était Sacha. Nous ne nous étions pas revus depuis la partie de billard, son beau sourire me manquait.

Il était habillé comme un ado. Il portait un ensemble rouge et noir, style basketteur, composé d'un long et large débardeur, laissant apparaître ses petits bras aux muscles bien dessinés et ses flancs, d'un short et de la casquette assortie. Trop sportif le gars !

***

Il a ouvert la porte avec un grand sourire. Il était vêtu d'un bermuda couleur crème, d'une chemisette blanche, très classe. Comme d'habitude, il n'avait pas boutonné les trois premiers boutons, ce qui laissait entrevoir le haut de ses pectoraux.

Je lui ai fait part de mon envie d'un tour à vélo en ville et il accepta sans hésitation. Il a mis une casquette et ses lunettes pour se protéger du soleil et nous sommes partis.

Nous avons emprunté des petites rues pour que je lui montre l'architecture Art déco et les statues qui ornaient les façades des immeubles anciens du centre-ville.

Nous nous sommes attardés devant la cathédrale de Chavernay, de style gothique, que je connaissais par cœur (déformation professionnelle, oblige !). Je la trouvais tellement grandiose avec ses deux tours occidentales qui culminaient à 82 mètres de hauteur et son point le plus élevé, l'angle du clocher à l'ange, à 87 mètres. Ses sublimes vitraux aux couleurs chatoyantes et toutes ses statues, à taille humaine, qui l'ornaient de toutes parts.

Alekseï paraissait émerveillé. Ses yeux brillaient telles des étoiles, un soir d'été.

— Gorgeous !

Ensuite, comme il faisait chaud, nous nous sommes arrêtés dans un parc pour acheter des glaces et nous les avons mangées, assis sur l'herbe.

Nous observions les enfants jouer aux ballons, au badminton, au frisbee et courir à travers les jets d'eau des arrosages automatiques. Ils riaient et semblaient s'amuser comme des petits fous.

Envieux, nous nous sommes concertés du regard et nous sommes allés les rejoindre.

On se poussait (il me pelotait), on tombait (il m'enlaçait), on riait. Je me suis surpris à contempler et à admirer sa plastique saillante, sous sa chemisette blanche, devenue transparente. Je discernais ses pectoraux et ses tétons dressés par l'eau froide qui saisissait son corps en sueur. Ses cheveux, mouillés, se collaient sur son front, dissimulant ses grands yeux noirs. Il rigolait à gorge déployée, laissant apparaître sa denture parfaite et immaculée. J'avais l'impression de voir une star, en plein tournage d'une pub pour une boisson rafraîchissante. Vous savez, les beaux gosses avec leurs chemises hawaïennes ouvertes sur leurs corps musclés et ruisselants.

Nous courions. Je chutais. Il m'enlaçait. Nous roulions sur le gazon. Nous éclations de rire.

Éreinté, il s'est allongé sur la pelouse pour sécher au soleil. Je me suis installé près de lui et j'ai fait de même.

Pendant que nous discutions, j'observais son profil avec les yeux plissés à cause du soleil qui tapait. J'ai levé le bras au-dessus de mes yeux et j'ai ouvert un œil. Il avait de longs cils noirs, un nez avec une arête parfaitement droite et ses lèvres formaient deux monts appétissants. De mon index, je parcourais de loin, les traits de son visage comme si je les dessinais. Je voulais enregistrer ces petits détails dans mon esprit pour les visualiser plus tard quand je serai seul.

J'ai fermé les yeux afin que les images s'impriment dans mon esprit.

*** Alekseï ***

Alors que j'avais posé une question à Sacha, j'ai constaté qu'il ne me répondait plus. J'ai pivoté, mon corps, vers lui pour mieux le contempler. Il était trop désirable avec son petit nez fin et sa petite bouche entrouverte. Encore une fois, je mourais d'envie de poser mes lèvres sur ses lèvres délicates. Son large T-shirt m'exposait quelques centimètres de sa peau blanche comme le lait. Pris d'une frénétique envie de glisser ma main dans cette ouverture qui s'offrait à moi, j'ai tendu le bras, mais il a bougé et je me suis ravisé.

***

Soudain, il a approché son visage du mien. Il se tenait si près que nos nez pouvaient se frôler.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Tu ne m'écoutais plus, alors j'ai voulu voir de plus près si tu ne t'étais pas endormi.

— Tu vois, je ne dors pas, j'ai les yeux grands ouverts.

Il a passé son index le long de mon nez, puis est descendu sur ma bouche comme je l'avais fait auparavant, sans le toucher. Je me suis raidi, sans tressaillir. Il a alors entrepris une approche lente de sa bouche vers la mienne. J'ai fermé les paupières encore une fois, attendant stupidement la même chose que la fois précédente. Si cette fois était la bonne, je voulais rendre cet instant romantique...

— Putain de ballon ! Ils font chier ses morveux ! ai-je hurlé de rage. On y était presque, bordel !

Et l'autre, il était mort de rire en posant sa main sur mon front pour frotter l'endroit de l'impact.

— Tu as l'air déçu. J'ai loupé une occasion ?

J'ai repoussé sa main.

— N'importe quoi ! Tu te crois irrésistible ? Pff... Allez, on rentre !

Prévoyant encore une fois que j'allais fuir, il m'attrapa par la taille.

— Hé, je rigolais ! Tu es trop marrant quand tu t'enflammes. Il y a bien longtemps que je n'avais pas ri de cette façon. Ce sont les meilleures vacances de ma vie, Sacha.

Après cet interlude, nous sommes remontés sur nos vélos et nous avons repris le chemin du retour, en prenant tout notre temps. Il continuait de sourire à tout-va. On aurait dit Alice à son arrivée aux pays des merveilles. Il était rayonnant, aussi beau que cette journée.

— Thank you my friend, it's memorable day ! I love...

— Ouais, c'était fascinant !

Nous nous sommes séparés près de la piscine entre sa maison et celle de mes grands-parents. J'ai jeté un dernier coup d'œil vers lui ; il était devant sa porte déjà ouverte et me regardait m'éloigner.

Moi non plus, je n'avais pas envie de finir notre journée de cette manière. Heureusement que j'avais la tête bien remplie des images de cette belle après-midi en sa compagnie.

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