Vendredi 10 juillet 2020

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Salut journal !

Cet après-midi, j'ai invité ma rouquine à venir faire bronzette à la piscine. J'espérais qu'elle rencontre Alekseï et qu'elle me dise ce qu'elle en pensait.

Vers 14 heures, je nous ai concocté de petits cocktails avec un peu d'alcool et j'y ai placé des petits parasols colorés pour le fun des vacances. J'ai mis mon portable, mon enceinte Bluetooth, pour avoir un peu de musique d'ambiance, et deux serviettes de plage dans un grand sac et je me suis installé sur les transats devant chez Alekseï.

Peu de temps après, Sally est arrivée, toute pimpante et tout sourire. Elle était vêtue d'une petite robe fleurie, en voile, et d'un grand chapeau blanc. Elle se la pétait la star de ciné avec ses lunettes noires et strass qui étincelaient au soleil.

— Waouh, trop cool tes cocktails ! Il y a quoi dedans ?

— T'inquiètes l'alcoolo, j'ai mis du rhum dedans.

— Oh, tout de suite « alcoolo » ! T'es vache ! Je parlais de la couleur.

— Il y a de la mangue, du jus d'orange, des litchis et un peu de citron vert.

Elle ôta sa robe, pour laisser place à son maillot de bain deux pièces, noir et rouge qui révélait sa poitrine généreuse. Elle envoyait du lourd la rouquine !

— À la tienne, mon bébé !

— À la tienne, ma rouquine !

Après l'avoir goûté, elle m'adressa un clin d'œil.

— Marvellous ! C'est une tuerie. J'espère que tu en as préparé au moins un litre !

— Oui, j'ai prévu l'ivrogne.

— Petit con ! Vas-y, raconte, je veux les derniers potins du château !

— Accroche-toi bien, car tu ne vas jamais me croire. Quand je suis revenu de chez toi dimanche, j'ai aperçu Alekseï qui discutait avec ses parents sur la terrasse. Du coup, j'ai écouté de loin. Tu sais quoi, il a 25 ans et il est prince. Ses parents sont le roi et la reine de Koula, une ville quelque part en Bulgarie.

— Hein ? Tu délires ?

— La mauvaise nouvelle, c'est qu'ils veulent le marier à tout prix. Ils ont décidé d'organiser un bal pour lui présenter des nanas.

— Ben, c'est cool pour lui, non ?

— Ouais, mais vu les avances qu'il me fait à chaque fois qu'on se voit, j'ai bien peur qu'il ne soit pas ravi qu'on lui présente des filles.

— Il t'a fait des avances ? Vas-y raconte !

— Après, je les ai rejoints, je les ai salués et comme Alekseï m'avait proposé une partie de billard la veille, on est allé jouer. Pendant la partie, c'était chaud. Il se positionnait derrière moi pour m'apprendre comment tenir ma « queue », il déplaçait mes mains et il m'a même quasiment allongé sur le ventre sur le billard.

— Tu m'étonnes qu'il soit chaud, ton prince charmant. Il ne te connaît pas et te branche direct. Je n'en reviens pas qu'il soit gay. Un prince gay... Dit-elle pensive. Dur Karma !

— À un moment, après avoir posé les queues sur le truc en bois, je me suis retourné et j'ai cru qu'on allait s'embrasser.

— Et alors, vous l'avez fait ?

— Non, il m'a juste fait un bisou sur le nez et je me suis enfui en courant.

— Crétin ! Tu en voulais plus ?

— Non ! Bien sûr que non, je ne suis pas gay !

— Oh, arrête ! Vu comment tu rougis, tu en voulais plus, avoue !

— Non, mais j'étais curieux de comparer un baiser d'une nana à celui d'un mec. Tu me connais bien, je n'ai pas vraiment d'expérience de l'un ou l'autre.

— Je rigole mon cœur, mais vu ta tête quand tu en parles, je ne te sens pas réticent à avoir une aventure avec ce beau gosse.

— Un essai ne coûte rien. Il est tellement sexy, hum! (miam)

Je suis reparti dans mes songes quelques instants en revoyant son torse sous sa chemise mouillée.

— Arrête de baver et fini ton histoire. Du coup, tu l'as vu ou pas mercredi ?

— Oui, je suis allé toquer chez lui et je lui ai proposé une visite à vélo du centre-ville. On a pris par les petites rues pour que je lui sorte un peu mon savoir architectural et après, on s'est posé dans un parc. On a mangé une glace et on a joué avec des gamins dans les jets d'eau.

— De ta part, ça ne m'étonne pas, tu es un vrai gamin, mais lui, il a quand même 25 piges !

— Et alors ? Il faisait super chaud ! Je trouve ses réactions trop cool. Il n'a pas l'air de se prendre la tête avec son rang ni avec l'argent qu'ils doivent avoir. Je m'entends super bien avec lui.

— J'ai hâte qu'il rentre pour que tu me le présentes. Et c'est tout ? Rien d'autre, ma future princesse ?

— Ben si ! On a encore failli s'embrasser.

— Comment ça, failli ?

— Pour sécher, on s'est allongé sur l'herbe et il s'est mis au-dessus de moi pour me parler. Juste au moment où il s'est approché de ma bouche, j'ai reçu un putain de ballon en pleine gueule. J'te jure, je les aurais tués ses petits cons. C'était tellement romantique en plus. Après, on s'est levé et comme il se foutait de ma gueule, on est reparti.

Je deviens fou, Sally ! Je crois que je suis tombé amoureux de ce gars !

— Je suis sûre que vous l'aurez vite votre premier baiser.

Tu as de la chance, moi, je viens de plaquer le dernier en date. Ils me saoulent ces mecs à vouloir se taper toutes les nanas qu'ils croisent.

— Regarde, il arrive. Salut Alekseï !

— Hello, les enfants ! Fais gaffe de ne pas griller, ma crevette !

— Désolé Sally, j'ai oublié de te dire que le prince avait un humour naze.

— J'échange mon costume contre un short et je vous rejoins.

Pendant qu'Alekseï se changeait, nous sommes retournés chez moi nous resservir un cocktail et en préparer un pour lui. Nous avons eu le temps de nous réinstaller avant qu'il ne sorte de chez lui.

Derrière nos lunettes de soleil, Sally et moi le dévorions des yeux. Il avait pris une douche et était sorti sans se sécher, sûrement avec l'intention de me faire bien baver devant son corps musclé et bronzé. Désolé, si je me répète, mais oui, il me donne faim !

*** Alekseï ***

Vous croyez que je ne sens pas vos regards derrière vos lunettes ? J'espère que je te donne envie petite crevette.

Étant donné qu'il n'y avait que deux transats d'installés, je me suis assis près de Sacha.

— Merci pour le cocktail, Sacha. lui ai-je dit en caressant sa cuisse.

Sally laissa échapper un petit cri aigu, telle une souris coincée dans un piège.

— Vous ne voulez pas enlever vos lunettes, qu'on se voit mieux. Sally, on s'est déjà vu à la piscine ?

— Oui, et même avant ! Ça fait un an que tu vis ici, mais on n'a jamais eu l'occasion de se parler.

— C'est exact. Je suis un peu timide.

— Timide ? Avec qui tu veux apparemment ou seulement avec les filles ?

— Sally ! Ferme-la !

— Ben quoi mon cœur ?

— Désolé Alekseï. Sally n'a pas appris à la fermer.

T'es vraiment conne quand tu t'y mets !

— Oh, ce n'est rien, Sacha. Ta petite amie ne m'a pas offensé.

Je n'ai aucune idée de ce que Sacha t'a raconté, mais je te demanderais juste de ne pas ébruiter ce que tu sais. Please my friend ! C'est ma vie privée.

— Il ne s'est rien passé en plus. Je ne vois pas pourquoi tu es agressive avec lui.

— Je rigole, mon cœur.

Mon cœur, mon cœur, ils sont ensemble ou quoi ? Je pensais que oui, car ni l'un ni l'autre n'avait démenti quand j'ai dit « petite amie ». Il fallait absolument que je trouve un moyen de savoir si mon intuition à propos de Sacha s'avérait ou si je n'avais aucune chance avec lui.

— Ça vous dit qu'on commande des pizzas ?

— Ouais, cool, j'ai trop faim. Merci Alekseï. Tu restes Sally ?

— Oui, mon cœur.

— Arrête Sally ! T'abuses ! marmonna Sacha, alors que j'appelais la pizzeria du coin pour qu'ils nous livrent.

Pendant la soirée, je m'amusais à toucher les mollets ou les cuisses de Sacha, à chaque fois que Sally lui sortait un « mon cœur ». Ce qui n'avait pas l'air de les perturber, car elle ne l'appelait de cette manière que quand elle lui parlait pour me rembarrer.

— Bon, il se fait tard ! Je vais rentrer les garçons ! Désolée d'avoir été désagréable avec toi, Alekseï. Sache que c'était délibéré, je voulais te tester.

Je suis quelqu'un en qui tu peux avoir confiance et je veux que tu me considères comme ton amie. Je connais Sacha depuis notre plus tendre enfance et je n'ai jamais supporté qu'on lui fasse du mal.

Tu me raccompagnes à ma voiture, mon cœur ?

— Ouais ! Je reviens te dire au revoir, Alekseï.

— Je rentre, Sacha. Je laisse la baie vitrée ouverte. Fais comme chez toi.

***

Sur le chemin pour sortir du château.

— Sally, tu as abusé grave avec tes « mon cœur », il va croire qu'on est ensemble.

— Oh, c'est rien mon chou ! Tu lui diras qu'il se plante dès que tu en auras l'occasion.

Tu avais raison, il est adorable et super mignon. Si tu finis par sortir avec lui, je serai la première à m'en réjouir, mais ça va être chaud, tu t'en doutes ?

— Ouais ! Une petite voix dans ma tête m'a déjà prévenu.

Sally me prit dans ses bras pour me réconforter et nous nous sommes souhaités une bonne nuit.

De retour chez Alekseï, j'ai constaté qu'il s'était endormi dans son canapé. Je me suis assis devant lui, sur la table basse, pour le regarder. Il était trop craquant avec sa petite barbe noire naissante et ses mèches de cheveux en désordre sur le front. J'ai attrapé un plaid posé sur un fauteuil et je l'ai recouvert.

— Dors bien, beau prince.

J'ai déposé un baiser sur sa pommette et je suis parti.

— Bonne nuit, Sacha !

Je me suis retourné vers lui et je lui ai fait un sourire en refermant la baie vitrée derrière moi.

*** Alekseï ***

J'aurais tellement désiré le retenir, mais j'étais trop fatigué pour me lever.

Merci pour ton bisou, my baby !

Pas de précipitation, je serais fixé avec la surprise que je nous avais concoctée ce week-end, s'il accepte mon invitation.

***

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