Mardi 14 juillet 2020
Salut cher ami !
Ce soir, après le dîner, Alekseï est venu me chercher chez Papy et Mamie, à moto, pour aller observer le feu d'artifice. Il avait prévu la sortie et m'avait acheté un casque noir et un blouson en cuir, noir et marron. Qu'il était beau et sexy, mon bad boy avec sa Harley !
Je ne discernais pas bien la couleur en cette fin de journée, mais elle me semblait toute noire. Elle était énorme avec sa bulle et ses grosses sacoches en cuir. Monter sur ce genre de bécane vrombissante était un véritable rêve de gamin que je n'avais jamais eu l'occasion de concrétiser. J'avais hâte de voir si les sensations et les vibrations, dont les Bikers américains m'avaient fait des éloges, seraient au rendez-vous.
Je te vois venir journal et oui, il m'a aidé à attacher mon casque ! Ça t'étonne ?
J'ai pris place derrière lui sur la selle moelleuse et ne sachant pas trop que faire de mes mains, je les ai posées sur mes cuisses.
— C'est ta première fois pour la moto aussi ? Accroche-toi à moi !
Il a attrapé mes poignets, m'a tiré afin de coller mon bassin contre le bas de son dos et a placé mes mains sur son ventre.
— Tiens-toi bien ! Je ne voudrais pas que tu t'envoles !
Encore une fois, les dieux rendaient ce moment inoubliable. Le vent qui caressait mon visage, la chaleur de l'été qui accentuait l'odeur des bois que nous traversions et le ronflement des pots d'échappement comme un air de rock'n'roll, me rendirent encore plus amoureux.
À chaque virage, il couchait un peu plus son engin et me donnant l'impression que nous allions tomber. Je me cramponnais à lui de toutes mes forces en resserrant mon étreinte et mes cuisses. Je ne parle même pas des cris de frayeurs que je poussais dans mon casque.
Mon baptême de Biker ! La la la ! Je n'ai peur de personne en Harley Davidson.
Nous avons roulé jusqu'à un point de vue en hauteur que mon grand-père lui avait conseillé.
Lorsque je suis descendu, je n'avais plus de force dans les jambes. Les muscles de mes cuisses et de mes mollets vibraient incontrôlablement.
— Ça va, Sacha ? Were you scared ? (Avais-tu peur ?)
— Hum, presque pas !
Alekseï qui m'avait senti tendu comme un string tout le long de la route, m'adressa un sourire moqueur.
— Si tu stresses trop et que tu te crispes, c'est dangereux et on peut se casser la figure tous les deux.
J'ai l'habitude de conduire des sportives et là, c'est juste de la conduite relax. Fais-moi confiance et détends-toi !
— Ok ! C'est ma première fois. Je vais essayer de gérer mes émotions sur le retour.
De là où nous nous trouvions, nous dominions plusieurs villes et villages juste éclairés par quelques lumières comme des étoiles qui se reflétaient dans l'eau.
Il était 23 h 30, quand les feux d'artifices ont débuté tout autour de nous. Mon Biker romantique s'est positionné derrière moi, m'a enlacé par la taille et a posé son menton dans mon cou.
— Merci d'être apparu dans ma vie, My friend !
Je n'ai pas essayé de me dégager et je n'ai rien dit. Personne, en dehors de ma famille, ne m'avait jamais autant câliné.
J'ai attrapé mon téléphone pour immortaliser ces instants, en photographiant les feux d'artifice et en prenant en selfies de dos au spectacle féerique et scintillant qui nous entourait.
Avant de repartir, il s'est planté devant moi en écartant les bras.
— Je peux encore te prendre dans mes bras ?
J'ai acquiescé d'un signe de tête et d'un « hum ». Il s'est serré fort contre moi, les bras autour de mes épaules. J'ai enfoui mon nez au creux de son cou. Les yeux fermés, je m'enivrais de son parfum et de sa chaleur.
— On peut rester comme ça, quelques minutes, Sacha ?
Je me suis laissé aller et j'ai déposé un baiser dans ce creux si chaud. Il a relâché légèrement son étreinte pour me regarder.
— Ne te sens pas obligé de répondre à mes sentiments, Sacha ! Je t'apprécie, même si tu décides qu'on ne sera rien de plus que de simples amis.
— J'avais envie de le faire !
J'ai réitéré mon baiser en guise de confirmation et j'ai laissé ma bouche collée contre sa peau. Tout en me caressant l'arrière de la tête, il se mit à fredonner et à mouvoir son corps, comme si nous dansions les pieds englués au sol. Nous sommes restés ainsi pendant de longues minutes, mélangeant nos chaleurs et le parfum de nos cuirs. Il n'y avait plus de doute, il était amoureux de moi et moi, je n'allais plus résister longtemps à tant d'affection.
Notre différence d'âge n'était que de trois ans, mais contrairement à moi, il savait ce qu'il voulait et mettait tout en œuvre pour l'obtenir. Il endossait bien là son costume de dirigeant.
Vers minuit et demi, nous sommes remontés sur la moto et nous avons repris la route pour rentrer au château. Confiant et encore sous l'emprise de notre étreinte, j'ai suivi ses conseils et tout, s'est beaucoup mieux déroulé. J'ai eu beaucoup moins de crainte.
Après avoir coupé le moteur pour ne pas réveiller mes grands-parents et ses parents, nous avons franchi l'entrée du domaine. Je suis descendu le premier et Alekseï a rangé sa moto au garage juste à côté du portail.
Seulement éclairés par la douce lumière d'un petit réverbère, nous nous sommes regardés en nous libérant de nos casques.
*** Alekseï ***
En jetant sa tête en arrière, Sacha a passé sensuellement ses doigts dans ses boucles blondes pour les recoiffer. Comment un geste si anodin, de sa part, pouvait me chambouler autant. Je me suis dirigé vers lui, j'ai mis mon bras autour de ses épaules, comme un ami pouvait le faire, et nous avons marché jusque chez moi. Il fallait déjà qu'on se sépare, car il lui restait à parcourir la même distance pour rentrer chez Gabriel et Enara.
— Tu veux que je t'accompagne encore un peu ?
— Ça devrait aller. Je ne crains rien. Ce n'est pas comme si je risquais de me faire violer.
— Méfie-toi ! Il y a des mecs bizarres ici ! lui ai-je dit, avec un sourire illuminé par un autre des réverbères qui parsemait le chemin.
Sans le quitter des yeux, j'ai laissé ma main glisser doucement le long de ses épaules et le long de son bras jusqu'à la sienne, que mes doigts ont frôlé avec insistance. Je ne voulais pas qu'on se sépare...
De retour chez moi, songeur, je me suis jeté dans mon lit encore vêtu de mon blouson. J'ai fermé les paupières afin de visualiser de nouveau notre soirée, mon bel ami et ressentir sa bouche chaude collée à mon cou.
Je comprenais qu'il n'accepte pas facilement mes avances, mais toutes les perches qu'il me tendait me laissaient dubitatif sur un refus catégorique de sa part. Inexpérimenté en matière d'homosexualité, contrairement à moi, il ne me donnait que craintivement quelques gestes d'affections qui me suffisaient à en espérer davantage.
J'ai alors entrepris de glisser ma main dans mon boxer en imaginant que c'était la sienne qui arpentait ma peau et mon sexe en érection.
***
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