Dimanche 19 juillet 2020

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*** Alekseï ***

Durant la nuit, Sacha s'était réveillé une paire de fois en criant, mais au petit matin, il me sortit de mes rêves en me caressant le visage. Il m'adressait son magnifique sourire, illuminant son visage.

Tu vas bien, Baby !

Oui, sincèrement ! Ta présence m'a beaucoup aidé à trouver le repos. On aura le temps de discuter de cette maudite soirée un autre jour. Allons-nous doucher et descendons déjeuner !

Vas-y en premier et prends ton temps !

Alekseï ?...

Hum ?

— Viens m'aider ! Je n'ai pas complètement retrouvé mes forces tellement, le choc a été intense, tu vois ?

Pas besoin qu'il me vende son envie que je lui frotte le dos en me faisant culpabiliser. Je ne pouvais pas refuser sa proposition. Je me suis déshabillé, mais j'ai conservé mon boxer pour ne pas le stresser plus qu'il ne l'était.

Comme s'il attendait que ses vêtements tombent tous seuls, il se tenait immobile, face à moi, en me toisant du même regard vide que la veille.

Je te déshabille. C'est ça que tu veux ?

Il ne me répondit pas, alors j'entrepris de lui ôter ses vêtements un à un.

Ses yeux accompagnaient tous mes gestes. Au moment de lui ôter son boxer, je me suis ravisé. Je l'ai regardé et je l'ai invité à se placer sous la douche.

Tu n'as pas fini ! Et ça ?

Surpris de sa façon de s'adresser à moi, je me suis baissé devant lui sans le quitter du regard. J'ai baissé son boxer jusqu'à ce que son sexe vienne éventer mon nez. Sans quitter son regard, je me suis remis debout.

Voilà ! C'est bon maintenant ?

Mon petit cachet d'aspirine rosé me tourna le dos, collant son corps contre la paroi de la douche.

Plus je lui frottais le dos et les épaules, plus il ondulait du bassin devant moi.

Sacha, ne me cherche pas ! Je veux que notre première fois soit romantique et inoubliable pour tous les deux. Alors arrête de te trémousser devant ma bite. Elle finit sa nuit ! Je ne suis pas un mec facile, Monsieur !

Nous avons eu un fou rire, puis nous nous sommes collés l'un à l'autre, torse contre torse. Il embrassait le bas de mon cou pendant que je déposais des baisers sur son front.

Allez, dépêchons-nous ! On a encore plein de choses à faire et je dois être chez moi stap.

À vos ordres, Votre Altesse ! Sacha bondit et m'embrassa rapidement sur la bouche.

Nous sommes arrivés au commissariat de Nanteuil-le-Haudouin vers 10 h 30. Nous avons exposé les faits à l'officier de police à l'accueil et il nous a dirigé vers une de ses collègues afin qu'elle prenne notre plainte.

Après avoir tapé et imprimé la déposition, l'agent invita Sacha à la suivre pour identifier Lorens, qui se trouvait assis dans une salle d'interrogatoire, derrière une vitre sans tain. Je ne fus pas invité à y pénétrer, jusqu'à ce que les hurlements de Sacha apeurent la jeune femme.

Je vais te tuer, bâtard ! Si je te croise dehors, je te défonce la gueule ! Tu m'entends ? C'est une promesse ! Ne l'oublie jamais !

Avant que quiconque n'essaye de m'en dissuader, j'ai fait irruption dans la salle et je l'ai ceinturé de mes bras pour qu'il se ressaisisse.

Désolé, Madame l'Agent. Mon ami est encore en état de choc.

Soyez assuré, Sacha, que dès que vous aurez signé la plainte, il sera transféré en prison dans l'attente de sa comparution. Ne faites jamais justice vous-même, ça ne pourra que se retourner contre vous.

Oui Madame ! On compte sur vous pour faire le nécessaire.

Viens mon cœur, on rentre !

Excusez-moi ! Vous êtes ensemble ? Amants ?

Oui ! / Non !

Ah ! Vous ne semblez pas d'accord.

Il me drague, mais je résiste ! répondit Sacha en riant, entraînant avec lui la policière.

Courage à vous deux et je vous souhaite plein de bonheur.

Nous l'avons salué et nous sommes rentrés à la maison.

À l'approche de Chavernay, mon petit homme m'ordonna de me stopper. Il était tout blême.

Il sortit rapidement du véhicule et courut vomir quelques mètres plus loin. Je me suis précipité pour le soutenir.

Ça va, Baby ?

Hum. Ouais ! Je dois avoir faim, on n'a pas déjeuné.

Ah oui ! Désolé avec tout ça, ça m'est sorti de l'esprit. On va s'arrêter dans une boulangerie.

Quelques mètres plus loin, je me suis garé et je suis allé nous acheter des pains au chocolat.

Ne t'inquiète pas Alekseï, ce n'est plus qu'un mauvais cauchemar.

Ok ! Si ça ne va pas, tu m'appelles ! Tu passes avant tout.

J'ai attrapé sa nuque et je lui ai volé un smack.

***

Salut l'ami !

J'espère ne plus jamais revivre ce que j'ai vécu hier soir. Je me dis qu'une nouvelle journée commence et je ne vais pas me laisser abattre par si peu, même si sur le coup, j'étais complètement anéanti. Heureusement que mon Prince m'a sorti des griffes de ce connard et s'est occupé de moi.

Je n'ai que quelques bribes de souvenirs après qu'il m'a sorti des chiottes de la boîte et c'est sûrement mieux comme ça. Je vais m'allonger jusqu'à midi, je me sens super naze.

Cet après-midi, alors que je m'étais installé sous la véranda pour lire un magazine en sirotant un mojito, j'ai entendu le ronronnant d'une Harley pénétré dans l'enceinte du château.

Après une petite demi-heure, mon doux voisin et un gars aux cheveux mi-long, aussi noirs que les siens, se sont installés en maillot de bain sur les transats, près de la piscine. De là où je me trouvais, un peu en contrebas, je ne pouvais apercevoir que leurs têtes. Je ne discernais pas ce qu'ils se racontaient, mais je les entendais glousser. Ils ont ensuite plongé dans l'eau fraîche et sont devenus encore plus bruyants. Ils avaient l'air de bien s'entendre, ce qui me provoqua un petit pincement au cœur.

Sacha ! Oh ! Sacha ! Qu'est-ce que tu fais tout seul sous cette chaleur ? Viens nous rejoindre que je te présente mon ami, Aroon.

Ah, Alekseï ! Non merci. Amusez-vous ! Allez, viens, ça te rafraîchira !

Pas très à l'aise, mais un brin soupçonneux et curieux, je suis allé enfiler un caleçon de bain, j'ai pris mes lunettes de soleil et je les ai rejoints.

Rentre dans l'eau, on ne te fera pas de frayeur !

Pas tout de suite ! Ne me force pas la main !

Je me suis allongée sur un transat sous le parasol, épiant discrètement derrière mes lunettes leurs gestes et écoutant distinctement leurs conversations.

Aroon était du même gabarit que moi et aussi musclé. De ce côté-là, je n'avais rien à lui envier. Il avait aussi un visage fin, un peu efféminé, mais le sien était encadré par une soyeuse chevelure noire ébène. Ses petits yeux noirs pétillants et son grandiose sourire, lui donnaient une apparence détestable à mes yeux.

Une pointe de jalousie est née en moi quand il m'a tourné le dos et que j'ai découvert l'immense dragon qui partait du haut de son dos jusqu'à la raie de ses fesses. Trop sexy, au passage !

*** Alekseï ***

Je ne savais pas si j'avais eu une bonne idée en invitant Sacha à nous rejoindre. Je craignais qu'il ne se méprenne sur ma relation avec mon ami. Allait-il être jaloux ? Je l'espérais au fond de moi.

Suspicieux, je me demandais s'il me matait derrière ses lunettes de soleil ou s'il reluquait le corps sexy d'Aroon.

Ayant mis mon ami dans la confidence, de mon attirance pour mon blondinet, nous nous touchions intentionnellement en jouant dans l'eau et exagérions nos fous rires. Je suis même allé jusqu'à écarter les mèches de cheveux humides qui glissaient sur le visage d'Aroon, pour provoquer un déclic chez Sacha.

Mon appât fonctionnait, je le voyais trépigner sur sa chaise. Brusquement, il se leva. J'ai bien cru qu'il allait se sauver, mais non. À mon grand étonnement, il a ôté ses lunettes et est descendu dans la piscine avec nous.

Tout en restant près du bord, il m'adressa une petite mine déconfite. J'ai compris qu'il voulait que je l'aide, alors je me suis approché de mon petit ange et je lui ai tendu la main, mais il préféra s'agripper à mon cou.

N'aie pas peur, je suis là ! Tu ne crains rien, tu as pied ici.

Il acquiesça d'un signe de tête.

On va jouer au ballon. Sacha reste sur cette largeur et nous, on s'éloigne un peu pour se faire des passes. Cela te convient ?

Ouais, je vais essayer !

Nous avons joué un petit moment tout en riant et en plongeant pour attraper cette maudite savonnette.

Sacha avait l'air d'oublier son hydrophobie et paraissait détendu. Un peu trop détendu à mon goût. Il dépassait de plus en plus sa ligne de confort et finit par paniquer quand ses pieds ne posèrent plus sur fond de la piscine. Le voyant affolé, nous nous sommes précipités pour le secourir.

Baby ! Je suis là, accroches-toi à moi.

Aroon sortit de la piscine en premier et saisit Sacha sous les épaules pour le hisser sur le bord. Je suis sorti à mon tour, j'ai attrapé ma serviette sur mon transat et je l'ai enroulé autour des épaules de mon petit poisson d'eau douce.

Comment tu te sens ?

Je passais tendrement mes mains sur ses joues et je repeignais ses cheveux en arrière avec mes doigts.

J'ai perdu pied et je me suis fait peur, ce n'est rien !

Je suis fier de toi, Sacha ! Je n'en revenais pas que tu oses te lâcher un peu aujourd'hui !

Installez-vous sur les transats, je vais nous chercher des glaces.

Il est magnifique ton dragon, Aroon ! Très sexy !

Merci Sacha ! J'ai eu très mal !

Comme je n'avais déplié que deux chaises longues, je me suis assis près de Sacha, qui avait pris place sur la mienne.

Tenez ! V'là des cônes chocolat pistache, je n'ai que ce goût, désolé.

Tu n'as pas eu trop peur en jouant dans la piscine, Baby ? lui ai-je demandé en lui caressant la cuisse. Sacha me fit les gros yeux, puis regarda Aroon pour voir sa réaction.

Ne t'inquiète pas Sacha, je n'émettrai aucun jugement. Je sais que tu ne laisses pas Alekseï indifférent et j'ai eu moi-même un petit ami, il y a quelques mois, bien que je sois marié.

Quoi ? Tu es marié ? Avec une femme ?

Oui ! La pire connerie de ma vie !

Si c'est une connerie, pourquoi tu ne divorces pas ?

Comment t'expliquer cela, vite fait ? Je suis chanteur et musicien. Le père de ma femme, un gros bonnet coréen, est le grand patron de ma boîte de prod' et nous avons eu une petite fille, qui s'appelle Sumalee, elle vient d'avoir trois mois. Tu comprends que j'ai vraiment la corde au cou et penser au divorce serait de la folie avec ces gens.

Tu es coréen ?

Non, Thaïlandais.

Hum, mais du coup, tu es bi ?

Je ne peux pas te le certifier, je n'ai eu qu'un copain et ça n'a pas duré longtemps. Ma femme est la seule nana que j'aie essayée et notre relation n'a rien du grand amour.

C'était Alekseï, ton mec ?

Non, mon ami s'appelait Joshua ! Alekseï est un ami de longue date. Nous nous sommes rencontrés à un dîner d'investisseurs friqués. Seul au bar, on a engagé la conversation. J'ai apprécié ton petit prince, car il est quelqu'un de respectueux et de jovial. Nous avons tout de suite sympathisé et nous nous sommes découverts des atomes crochus. Nous nous voyons de temps à autre, quand je ne suis pas en tournée.

Il faudrait que tu viennes m'entendre chanter, un de ses quatre. Je fais des petits bœufs entre potes dans un café au centre-ville.

Avec plaisir Aroon ! J'adorerai assister à une de tes représentations.

Ça vous dit d'aller manger une pizza ! Sacha, rentre te changer et rejoins-nous ici ! Mets ton blouson et prends ton casque, nous allons bouger à moto.

Ok ! Votre Altesse !

Aroon et moi sommes allés nous sécher et nous habiller. Il était aussi très attirant, mais je connaissais sa vie avant qu'il ne se tape son pote Joshua. Je n'avais jamais songé à entreprendre quoi que ce soit avec lui. Je ne voulais pas risquer de perdre notre complicité et notre amitié pour un coup d'un soir.

Il a vraiment une gueule d'ange ton Sacha ! Il est super attendrissant. Je comprends pourquoi tu t'es laissé séduire. Tu ne crains pas de lui causer du tort en l'attrapant dans tes filets ? Est-il gay au moins ?

J'ai du mal à le cerner, il se cherche, je pense. Mais, il ne va pas me résister longtemps, il me cherche pas mal aussi. Je sais que je l'attire, donc affaire à suivre.

Réfléchis bien, bro, dans quoi tu t'engages ! Tu sais que ta famille ne l'acceptera jamais. Je n'ai pas réussi à sauver ma relation avec Josh et je lui ai fait beaucoup de mal. Il ne me le pardonnera jamais.

Je sais Aroon et j'en suis désolé. Je me battrais pour Sacha, quitte à tout perdre. Je renierai ma famille et mon rang s'il m'accorde son amour.

***

Je suis rentré en courant, mais cette fois, j'étais heureux. Après les confidences du beau gosse, mes inquiétudes se sont dissipées. Je ne craignais plus rien de ce côté-là.

Papy, Mamie, je vais en ville avec Alekseï et son ami Aroon. On va s'empiffrer de pizzas.

Ok chéri ! Faites attention si vous sortez à moto. Ne faites pas les fous !

T'inquiètes pas Papy !

En cinq minutes, j'avais enfilé un débardeur blanc, un jean noir et mon blouson de moto. J'ai chopé mon casque à l'entrée et je suis retourné retrouver mes deux acolytes. Nous nous sommes dirigés vers le portail devant lequel les deux Harley nous attendaient. Alekseï a chevauché la sienne et a tapoté sur le siège passager.

Viens, pose ton cul ici, petit poisson ! m'a-t-il dit en adressant un clin d'œil à Aroon.

Hum ! Très drôle, Votre Altesse et Monsieur la star !

J'ai pris place derrière mon prince et j'ai serré sa taille de toutes mes forces pour lui communiquer ma « petite » colère.

Pendant notre festin, les garçons ont échangé sur leurs boulots, leurs vies personnelles et leur carrière. Aroon, dont le nom de scène était Éliot Suwan, me fit écouter quelques-unes de ses chansons sur Spotify.

C'était un très beau gars, au visage angélique et au sourire immense. Il ponctuait toutes nos phrases par des exclamations dans différentes langues, en faisant des mimiques très drôles, ce qui nous faisait rire même si on ne les comprenait pas toujours.

Ne me sentant pas vraiment disposé à faire mon coming out devant quiconque, j'ai évincé toutes les suppositions et les questions d'Aroon, qui insinuaient qu'Alekseï et moi sortions ensemble un jour.

En fin de soirée, nous avons dit au revoir à la superstar et nous sommes repartis chacun de notre côté.

Comme la fois précédente, nous nous sommes souhaités une bonne nuit devant chez lui, mais cette fois mon cœur résonnait plus fort dans ma poitrine. Je voulais tant qu'il me retienne.

Sacha !...

Alekseï saisit mon bras et m'attira à lui. Il posa délicatement ses lèvres pulpeuses sur les miennes et comme s'il craignait que je le repousse, il me prit par la taille.

Merci petit poisson ! Bonne nuit...

Bonne nuit, mon Prince... Charmant !

Je me serais bien laissé tenter par plus qu'un smack, mais je n'allais pas jouer les mecs faciles. Nous ne nous connaissions que depuis quinze jours après tout.

Je m'endormirai une fois de plus en me posant un tas de questions sur notre envisageable relation.

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