Jeudi 23 juillet 2020
*** Alekseï ***
N'ayant pas beaucoup dormi à cause de l'excitation de revoir Sacha le samedi, j'ai sauté du lit aux aurores et je suis allé préparer le petit déjeuner pour mes parents avec l'aide de la gouvernante.
Lorsque le roi et la reine descendirent, ils découvrirent la table dressée et furent agréablement surpris. La gouvernante leur avoua aussitôt que c'était l'œuvre de Son Altesse le Prince. Les deux se regardèrent et sourirent de joie.
Il fallait que je les brosse un peu dans le sens du poil, si je voulais que ma mère oublie l'incident de la piscine.
— Père, Mère, samedi est un grand jour, tout doit être parfait et mémorable. Exagérai-je. J'ai pris de bonnes résolutions et j'ai eu une idée pour pimenter un peu le bal. Je vous la soumets. Ce serait bien que tout le monde porte un loup comme pour le carnaval.
Je ne leur ai pas laissé le temps d'accepter ou de refuser et je leur ai proposé de contacter moi-même les invités pour les prévenir. En précisant, que si certains ne pouvaient pas prévoir, j'en trouverais grâce à une amie qui tenait un magasin de déco de fêtes. Mes parents ont hésité quelques secondes, mais heureux de voir leur fils résolu à trouver une fiancée, ils ont accepté l'idée en me laissant le soin de m'occuper de tout.
SMS d'Alekseï à Sacha :
« Baby, I miss you. I love you forever. See you saturday my love. XOXO » (Bébé, tu me manques. Je t'aime pour toujours. Je te vois samedi mon amour.)
***
Salut cher journal !
Sally m'a persuadé d'assister au bal. Alekseï avait prévu une invitation à un faux nom, inventé pour moi, Anna de Hautvillers. Avec le « De », le nom faisait très classe. Si je me faisais prendre, au pire, je me ferais juste éjecter. Il fallait absolument que je tente, mon prince me manquait déjà de trop.
Du coup, elle a contacté une de ses tantes, Sophia, qui tenait un magasin de costumes et de robes de soirée pour qu'on essaye des tenues.
Nous nous y sommes rendus pendant la fermeture du déjeuner, pour qu'il n'y ait pas de clients.
À ce moment-là, j'étais vraiment enthousiaste, j'allais dégoter un petit costume bien cintré et me faire beau pour mon homme.
Sophia, une trentenaire, aux cheveux longs et raides, couleur prune, était un vrai mannequin. Elle était plus grande qu'Alekseï avec ses immenses jambes et d'une beauté à couper le souffle.
Elle nous accueillit avec un énorme sourire, aux lèvres rouge cerise.
— Bonjour les enfants ! Bienvenue dans ma boutique. Je suis sûre que vous allez trouver votre bonheur. De plus, j'ai reçu des nouveautés. Sally, tu as l'habitude. Va regarder par là ! Toi, Sacha, suis-moi au rayon homme.
Sauf que ma rouquine avait eu une idée à la con....
— Tu rigoles, mon gars ! Tu crois que mettre un costume et un masque va te suffire à passer inaperçu ? Il va falloir être un peu plus malin que ça ! Tu viens avec moi !
— Ça ne va pas, t'es dingue ? Je sors peut-être avec un mec, mais je ne suis pas une grande folle qui se travestit. Hors de question de porter une robe !
— Tu n'as pas le choix. Essaye au moins ! En plus, vu ton physique et ta petite gueule d'ange, une fois habillé et maquillé, avec en plus une perruque, tu seras superbe !
Elle se marrait ! Elle pouvait être une vraie conasse parfois !
Journal, je ne te raconte pas la tête de sa tante !
— Ne t'inquiète pas, tata, c'est pour faire un prank à sa copine. Nous avons organisé une soirée, mais il n'y a que lui qui sera déguisé ? Nous voulons voir si elle le reconnaît.
Je suis sûre qu'il rentre dans un 38 !
— Ok ! Faites comme bon vous semble ! Nous allons bien rire, je le sens !
Voilà, c'était parti pour essayer des robes à froufrous, bien chiantes à enfiler. Tulles, paillettes, strass, etc. Je ressemblais à une pouffe mal gaulée.
Je vais tuer la rouquine avant la fin de la journée !
Mes deux copines me regardaient en se marrant comme des folles.
Bon aller, on en était à 10 d'essayées, si celle-ci n'allait pas, elle irait se faire foutre, la Sally !
Quand, je suis sorti de la cabine d'essayage avec cette dernière robe de style empire, composée d'un haut blanc pailleté, serrée sous la poitrine avec des manches longues en dentelle fine et d'un long jupon en voile fin et fluide jusqu'au sol, les deux hystériques ont crié en chœur un « Waouh, t'es magnifique ! ».
— Vraiment ? Ça le fait ?
Le, pensaient-elles réellement ou avaient-elles peur que je veuille arrêter ?
— Sincèrement, je suis jalouse, Sacha. Tu es sublime ! Tu seras plus beau que la plupart des filles ! Plus qu'à te trouver des chaussures plates et confortables. Il ne faudrait pas que tu te casses la gueule devant tout le monde et sous le jupon, personne ne les verra. Tu as des ballerines, tata ?
Super facile de dénicher des ballerines noires en taille 43 !
— Assieds-toi, nous allons te maquiller un peu et tester des perruques. Sophia en a, elles sont fabriquées en cheveux naturels. Tu ne la sentiras même pas.
Une demi-heure plus tard, j'étais habillé et maquillé comme une voiture volée (ma grand-mère adore dire ça !), avec une perruque taillée en carré plongeant, aux cheveux blonds ondulés. Sa tante avait des paillettes dans les yeux lorsqu'elle me découvrit.
— My God, tu es méconnaissable, Sacha ! Je n'aurais jamais imaginé un tel résultat !
Bon aller, ça va le faire !
Après avoir dégoté la tenue idéale, nous avons bu un thé avec Sophia, puis Sally et moi sommes allés manger une salade à la terrasse d'un petit troquet.
— Alors dis-moi, comment il est ton Prince ? Tu ne regrettes pas d'avoir craqué ?
— Je ne sais pas !, lui répondis-je, avec la petite moue triste qui me collait à la peau depuis mon altercation avec la reine.
J'ai peur d'avoir fait une connerie en acceptant de sortir avec lui. Elle m'a complètement terrorisé sa mère.
— Et lui, qu'en pense-t-il ? Devez-vous vous inquiéter ?
— J'ai craint surtout pour mes grands-parents ! En plus, ils sont à cent lieues d'imaginer que je sors avec un mec.
— Mon cœur, je connais Gabriel et Enara depuis toujours et je sais qu'ils seront super cool, s'ils l'apprenaient. Ne te soucie pas de ça ! Je vais contacter mes grands-parents pour leur expliquer ta situation et voir ce qu'ils en disent. Le château leur appartient après tout.
— Ouais, c'est vrai... Tu sais, je lui ai résisté tout ce temps, mais je crois que je l'aime vraiment. Personne ne s'était montré aussi tendre et prévenant avec moi. Il est tellement à mon écoute et je suis sûr qu'il me décrocherait la lune, si je le lui demandais. Mais tu veux que je lui apporte quoi ? Il a déjà tout et moi, je ne suis qu'un gamin qui n'a rien !
— Hé ! Ho ! C'est quoi, ces réflexions défaitistes ! Tu as un avenir prometteur qui t'attend, et même si tu n'as pas de sang royal qui coule dans tes veines, je sais que tu pourras apporter beaucoup de bonheur à Alekseï. Tu crois qu'il ne sait pas tout ça ? Et cela ne l'a pas arrêté ! Il t'aime sincèrement, Sacha ! Crois-moi !
— J'espère que tu auras des news de tes grands-parents avant le bal, je ne sais pas quoi faire si elle met ses menaces à exécution.
SMS d'Alekseï à Sacha :
« Bonjour mon ange, tu me manques. On peut se retrouver quelque part. Marre des préparatifs. Dis à Sally que c'est ok pour les masques. »
— Sally, il veut qu'on se voie ! Je fais quoi ? Il me dit aussi que c'est bon, tu peux prendre des masques.
— Hum, demande-lui où, et vas-y ! Moi, pendant ce temps-là, je vais aller à la boutique des parents de Sarah chercher des masques et nous nous rejoignons chez moi.
— Ok, je vais l'appeler, ce sera plus simple.
Après être tombé deux fois sur son répondeur, j'étais à deux doigts de lâcher l'affaire, mais ma rouquine insista. La troisième fois fut la bonne, il décrocha.
— « Allô ! Bonjour Monsieur Gautier. Hum, oui ! Ah, bon ? C'est grave ? Ok ! Je vous rappelle dans une dizaine de minutes. »
Mère, j'envoie un message à un collègue et je me sauve. J'ai une affaire à régler avec un client.
— Pas de problème mon chéri, nous avions fini pour aujourd'hui. Je vais m'occuper des fleurs, tu peux y aller.
Je n'avais rien compris à ces propos, mais j'en ai déduit qu'il ne pouvait pas me parler ouvertement.
SMS d'Alekseï à Sacha :
« BB, RDV au parc aux jets d'eau. »
— Sally, il est juste à côté ! Je dois le rejoindre au parc !
— Cours, qu'est-ce que tu attends ! Moi, j'ai une mission.
Nous avons mis nos paquets dans son coffre, puis elle s'est jetée dans mes bras, m'a fait une bise et est montée dans sa voiture.
Je n'avais pas une minute à perdre. J'ai pris une grande inspiration et je me suis lancé dans la course la plus folle et éreintante que je n'avais jamais faite. Je devais arriver au parc le plus vite possible, mais j'étais à quinze minutes à pied et je venais de m'empiffrer.
J'ai franchi la grille du parc et sans ralentir la cadence, je me suis dirigé vers les jets d'eau. Il y avait beaucoup de monde en ce milieu d'après-midi, certains étaient allongés sur l'herbe et autant se baladaient ou faisaient du vélo.
Je ne savais pas où retrouver exactement Alekseï et s'il était déjà sur place. Je me suis stoppé au milieu d'une allée et je me suis mis à tourner sur moi-même en espérant l'apercevoir au milieu de la foule. Les promeneurs me dévisageaient, se demandant certainement ce que je fabriquais.
Et soudain, ils ont tous disparu comme par magie de mon champ de vision, pour ne laisser place qu'à un grand brun vêtu d'un costume cintré bleu électrique, pas très discret et chaussé de lunette de soleil. Il se mit à courir vers moi et j'en fis autant.
Le premier qui fait allusion à une scène de dramas, je lui arrache les yeux ! C'est compris !
Parvenu à sa hauteur, il m'a ceinturé de ses bras et en me soulevant, il nous fit tourner.
— Tu m'as manqué, Baby !
Mes pieds avaient regagné la terre ferme, mais je ne lâchai pas son cou.
— Honey, mon cœur !... Je ne pus retenir mes larmes.
Sans penser une seconde aux gens qui nous entouraient. Il a posé ses lèvres de feux sur les miennes et nous nous sommes embrassés langoureusement comme si nous avions été séparés depuis des semaines.
— Viens, mon amour ! Il prit ma main et nous nous sommes remis à courir.
Comment pouvait-il courir si vite en chaussures en cuir ?
Il a fait signe à un taxi, a ouvert la portière et nous a précipités à l'intérieur.
— Bonjour, Monsieur ! 146 rue Edgar Quinet, s'il vous plaît.
— On va où mon cœur ?
— C'est une surprise, mon amour ! C'est l'appartement de mon ami, Dolan. Ça va te plaire, il est architecte. Il me laisse toujours ses clefs quand il n'est pas chez lui.
Dans le taxi, il me prit dans ses bras et me tint la main.
— Je ne pouvais pas attendre samedi. J'ai faim de toi, Baby ! J'ai envie de déguster chaque parcelle de ton corps.
Il pressa mon entrejambe et enfourna sa langue dévastatrice dans ma bouche, me provoquant une décharge électrique de ma nuque jusqu'à mes orteils.
— Vous êtes arrivés, messieurs ! Cela vous fera 30 €.
Aussi, vite, que nous étions montés dans le taxi, nous en étions descendus.
Alekseï reprit sa course folle et ouvrit une grande porte en métal qui donnait sur un immense loft aménagé en appartement. L'intérieur, a l'image d'un architecte, était hyper-design avec un plafond culminant à plus de dix mètres.
À ce moment-là, je n'ai rien vu de plus de la déco. Mon Prince ne prit plus de gant.
Il me colla brusquement contre un mur et se lança dans une puissante dégustation de mon cou, tout en déboutonnant ma chemisette. Ses mains bouillantes écartèrent le tissu et se glissèrent dessous. Elles entamèrent une danse endiablée sur mes pectoraux et sa bouche vint les rejoindre sur la piste.
Avec avidité, il me mordilla les tétons et lécha mon torse. Je grinçais des dents et j'appuyais ma tête si fort contre le mur que j'aurais pu passer à travers.
J'étais à deux doigts de jouir, quand il remonta de nouveau vers ma bouche. Au ralenti, il fit glisser doucement ma chemise le long de mes épaules, jusqu'à mes coudes avec sa langue ; elle tomba au sol.
Clac... Zip, mon short et mon boxer la rejoignirent.
J'étais là, à poil, au milieu de cette entrée embrasée par les rayons du soleil qui filtraient par le puits de lumière au-dessus de nous.
Paralysé par le désir, j'étais en proie à la démence sexuelle qui l'habitait.
*** Alekseï ***
Je n'en pouvais plus, j'avais envie de le bouffer !
Il se laissa faire, les bras le long du mur, comme s'il était devenu ma chose. Sa peau si fraîche, au doux parfum printanier, me donnait envie de le savourer comme une glace, mais je ne pouvais m'empêcher de le mordre. J'aimais le sentir se cramponner à cette paroi aussi lisse et nue que lui.
Sa tête en arrière, ses petites mèches blondes qui batifolaient devant ses yeux et sa bouche entrouverte m'en demandaient davantage. Ma langue et mes mains le dénudèrent lentement. Je voulais sceller dans mon esprit ce moment de passion et me rappeler du goût de chaque millimètre carré de sa peau duveteuse.
Je savais qu'il n'en pouvait plus et qu'il fondait comme neige au soleil, mais je ne m'étais délecté que du côté pile de mon bel ange statufié.
Je lui ai fait faire un demi-tour et j'ai collé son corps contre la trace perlée qu'avait laissée son dos. Sacha poussa un gémissement étouffé.
Ne voulant pas lui laisser le temps de reprendre ses esprits, je me suis empressé de me débarrasser de ma veste, j'ai ouvert ma chemisette et j'ai défait mon pantalon. J'ai saisi ses boucles blondes de ma main gauche et j'ai chaviré sa tête vers l'arrière afin de donner la becquée à sa bouche affamée.
Sans desserrer mes doigts, j'ai attaqué sa nuque, son cou et le haut de son dos où je me suis attardé à grande bouchée, pendant que mon autre main œuvrait à ouvrir la serrure de son intimité.
Voulant m'occuper de son fessier, j'ai relâché la pression et tout en me baissant, j'ai laissé ma main glisser le long de son flanc. Quelques titillements de ma langue, plus tard, il s'est ouvert à moi, telle une rose qui éclot.
Mon tendre amour ne contrôla pas son orgasme et aspergea la cloison. « Œuvre d'art inestimable à mes yeux. » Je sentis ses jambes flancher.
— Viens, mon amour, je vais te porter !
Je l'ai attrapé à bras-le-corps comme une princesse et je l'ai porté dans le lit de Dolan à l'étage. Accroché à mon cou, il me fixait sans dire un mot.
Sa langue s'est enfin déliée quand je l'ai posé sur le lit.
— Alekseï, pas sans gel !
— Pas de soucis, regarde !
J'ai ouvert le tiroir de la table de nuit ou plutôt, le coffre aux trésors de mon ami, le corsaire d'eau douce et lubrifiante. Il écarquilla les yeux.
— C'est un queutard ton pote !
— Non, il est très fidèle à son mec. Tu veux lequel ?
— Je m'en fous, dépêche-toi ! J'tiens plus !
J'ai enfilé un préservatif et je les ai lubrifiés tous les deux. Ensuite, je l'ai plaqué sur le ventre et en tirant sur son bassin, je l'ai positionné à quatre pattes au bord du lit. J'ai déposé quelques baisers sur son dos, pour relancer son ardeur, tout en malaxant ses fesses et en m'introduisant en lui.
***
— Mon amour, ne t'arrête pas !
Me retrouver à quatre pattes, pareil à un animal, m'avait momentanément répugné, mais au premier coup de rein, j'ai retrouvé mon insatiable appétit.
Après que nous ayons atteint l'orgasme, Alekseï nous a essuyés et s'est étendu sur le lit. Je me suis mis à plein ventre près de lui. Je n'avais plus de salive tellement j'avais soif, mais j'avais encore plus soif de lui.
— Tu as tout donné ?
— What ? Tu en redemandes, là, tout de suite ? Je ne t'ai pas satisfait ? Je vais nous chercher à boire et tu vas voir ce que tu vas prendre, ma princesse !
J'avais trop soif pour patienter alors, j'ai attendu qu'il soit arrivé dans la partie cuisine et je l'ai suivi.
Il est d'abord passé aux toilettes ce qui m'a permis de trouver un endroit sympa où finir notre petite partie de jambes en l'air. J'avais toujours rêvé de faire comme dans les films et de faire l'amour avec lui sur un plan de travail.
J'ai vite regretté de poser mon cul sur le marbre bouillant, car la cuisine était aussi exposée que l'entrée du loft.
Alekseï sortit des toilettes, passa devant moi en souriant vicieusement et se dirigea vers l'incommensurable frigo. Il prit deux bières et vint se glisser entre mes cuisses. Nous avons bu quelques gorgées et nous avons recommencé à nous embrasser. J'ai enroulé mes jambes autour de sa taille et je me suis empalé sur sa queue à nouveau au garde-à-vous.
Une fois rassasiés, nous avons pris une douche et nous sommes remontés dans un taxi qui me déposa en premier chez ma rouquine.
— C'était l'extase, cette fois, mon cœur ! Tu vas me manquer de ouf !... Je t'aime, Honey !
— I love you too, my love ! I'm crazy about you. Do you know ? (Je t'aime aussi, mon amour ! Je suis fou de toi. Le sais-tu ?)
Un dernier baiser et j'ai refermé la portière derrière moi.
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