Samedi 15 août 2020
J + 2s + 6jrs :-(
Salut Journal,
Il est trois heures du mat' et je viens de rentrer de boîte. Je suis un peu déchiré, pourtant il faut que je note ma soirée pour ne rien oublier.
J'avais d'abord refusé la proposition de Sally de sortir en discothèque. Je n'avais pas spécialement envie de voir du monde et je ne voulais pas risquer de revivre ce qui s'était passé la fois précédente. Mon preux Prince charmant ne serait pas là, si quelqu'un essayait de me violer de nouveau dans les chiottes.
L'état d'Alekseï restait stable, par contre, il n'y avait aucun signe de réveil.
Je stressais de ne pas pouvoir le visiter quand je voulais néanmoins, c'était aussi bien. Il était de plus en plus amaigri et son teint cadavérique me provoquait des nausées. J'embrassais un mort, je lavais un mort, je parlais à un mort et je me blottissais contre son corps froid. Même passer ses mains sur moi pour me donner un peu de tendresse, me meurtrissait le cœur de plus en plus.
Te méprends pas, journal, ce n'est pas lui qui me rebute, c'est plutôt de le voir allongé, là, alors que moi, je suis en vie, même si je ne suis plus qu'une ombre dans ce tableau.
Donc, pour en revenir à ma soirée, j'ai fini par accepter de bouger après que Sally, Neal, Swan et Jack m'aient supplié par texto. Ils me rendaient fou avec tous leurs messages.
Je me suis sapé en mode beau gosse, ou plutôt en mode Swan, avec mon jean noir troué, mes Dr Martens rouge et mon perfecto en cuir noir. Dessous, je ne portais qu'un débardeur blanc en résille, qui aurait beaucoup plu à mon obsédé de mec.
J'ai été surpris d'entendre le klaxon et le ronron d'une Harley devant la grille de la maison. J'ai immédiatement fondu en larmes. Alekseï ! Dites-moi que c'est Alekseï !
Lorsque j'ai ouvert la grille, j'ai aperçu le beau Swan. Il avait enlevé son casque et repeignait de ses doigts, ses longs cheveux noirs. Sur l'instant, il m'a fait penser à Aroon avec sa coupe et son immense sourire. Il n'aurait pas été en trouple, je l'aurais bien dragué.
Faire l'amour avec mon beau brun ténébreux me manquait atrocement. J'avais envie de le sentir en moi, qu'il me colle au mur, qu'il me dévore de la bouche au pied et qu'il m'avale à s'en étrangler.
Il faut que j'arrête de repenser à nos ébats, ça me file une putain de gaule et je n'ai rien pour assouvir mes pulsions, à part mes mains !
J'ai attrapé, mon casque dans l'entrée et je me suis avancé vers lui.
— Nous sommes heureux que tu te sois décidé à sortir de ta grotte. Waouh, tu es très sexy, habillé en noir. Dommage que je sois déjà pris !
Il me fit un clin d'œil et me sourit.
De m'asseoir sur ce bolide vibrant et de tenir un homme dans mes bras fit resurgir mes émotions.
À l'abri dans mon casque, j'ai laissé échapper mes sanglots et mes cris étouffés par le bruit assourdissement des pots d'échappement.
Nous n'avions pas atteint notre destination que Swan parqua la moto sur le bas-côté.
— Ça va, Sacha ? Tu as peur ?
J'ai secoué la tête négativement.
— Pourquoi me serrais-tu si fort ? Réponds-moi !
Étant donné que je ne dédaignais pas lui répondre et que je gardais la tête baissée, il leva ma visière et mes lunettes noires intérieures.
Hé, mon Ange ! Que se passe-t-il ?
Il posa ses mains de chaque côté de mon casque et estompa mes larmes avec ses pouces.
— Désolé, Swan ! Cette situation m'a fait repenser à Alekseï. Il me manque trop !
— Ce n'est rien, je comprends ce que tu ressens. Si je venais à perdre Jack ou encore pire, notre bébé. Je péterai un plomb ! Ce soir, change-toi les idées ! Nous serons tous là pour te soutenir. Je suis certain que ton homme va vite se remettre sur pied.
Ça va mieux, on repart ?
J'ai acquiescé et j'ai repris place derrière lui.
Arrivés au « Lotus Bleu », ses hommes étaient déjà installés à la table de Sally.
Mon but premier fut de me défoncer la tête pour oublier que j'étais un salaud d'avoir tué Alekseï. Je ne comptais pas les verres que j'ingurgitais les uns après les autres, mais au vu des regards que mes amis me lançaient, je devais avoir dépassé depuis longtemps mon quota.
— Mon cœur vient danser avec nous ! Il faut que tu freines sur l'alcool. Tu vas te faire du mal !
— N'importe quoi ! Je vais bien ma rouquine, regarde ! lui dis-je en tentant, en vain, de toucher mon genou gauche avec mon coude droit.
Un des trois, je ne me souviens plus lequel, m'a saisi par les épaules et m'a guidé vers la piste de danse.
Je m'éclatais à me déhancher et à me frotter comme un chien en rut sur tous mâles qui m'approchait à moins de 50 cm. Je ne regardais même pas leurs visages, seul, ce qui se passait sous leurs ceintures m'obnubilait.
À force, de faire ma salope, j'ai eu le tournis et j'ai senti un relent de gerbe venir m'irriter le palais. Je me suis speedé vers les chiottes, sauf qu'avant d'en trouver un de libre, j'ai vomi dans la poubelle, éclaboussant mes bottes et mon débardeur. Dégoutés, tous les gars qui se trouvaient à l'intérieur ont fui, excepté un, qui fumait un joint, adossé au mur derrière moi.
Je me suis approché des lavabos pour me laver les mains et me rincer la bouche lorsque je compris qu'il me reluquait le cul.
— T'as un problème ? Tu veux me baiser ou quoi ?
— Me tente pas. Mais tu pus de trop, chéri !
Ce magnifique étalon black, aux bras aussi gros que mes deux cuisses (oui, j'avais fondu comme neige au soleil) et aux rastas colorés, s'est avancé vers moi avec une démarche de caïd.
Il ne fallait pas que je perde mes moyens et qu'il constate que j'avais peur.
— Hé ! Qu'est-ce que tu fous, là ? Viens pas me casser les couilles !
Il me regarda et me montra ses belles dents blanches qui contrastaient avec le marron chocolat de sa peau brillante.
— Yo man ! Détends-toi ! Tu ne tiens pas debout, tu veux vraiment te battre ?
Il me fit pivoter et me colla contre le lavabo.
— Bouge pas ! Tiens-moi ça ! m'ordonna-t-il en me tendant son pétard qui sentait aussi bon que les herbes aromatiques d'Enara.
Il attrapa le bas de mon maillot et me l'enleva sans que je puisse me rebiffer.
— Putain ! C'est quoi ton délire ?
Il ne répondit pas et commença à le lessiver.
Soudain, la porte des toilettes s'ouvrit et Swan se rua sur lui.
— Tu fais quoi là, mon pote ? lui dit-il en le poussant.
— Hé, mon frère ! Faut vous détendre tous les deux ! Ça ne se voit pas au moins ?
— Ouais ! Ok ! Ça va, Sacha ?
— Hum !... Elle est trop bonne ! Je trip un max !
Sacha s'était laissé tenter en tirant quelques bouffées. Il souriait stupidement en se trémoussant sur une musique imaginaire.
— Mon Ange, tu as déjà fumé avant ? Tu vas me stopper immédiatement ta petite destruction massive et tu vas revenir près de nous !
— Ouh ! Ton mec est jaloux, mon Ange !
— Ce n'est pas mon mec, et je suis assez grand pour me démerder tout seul !
Va t'occuper de tes chéris au lieu de te mêler de ce que je fais !
— T'inquiète beau brun, je finis avec ça, je lui sèche et je te ramène ton petit cul blanc.
Légèrement énervé et inquiet, Swan rejoignit ses amis et leur fit part de ce qu'il se passait de l'autre côté des portes battantes.
— Laissons-lui un peu de temps et nous aviserons s'il tarde à ressortir.
Bébé, si tu as besoin d'aller pisser, demande-moi ou demande à Jack de t'accompagner et toi Jack, tu me préviens aussi !
— Ok, Swan ! Répondirent-ils en chœur.
Comment, j'étais trop bien, je planais grave !
Mon morceau de chocolat au lait mit mon débardeur sur le sèche-main, l'activa puis me prit le pétard des mains et en aspira quelques lattes !
— Elle est bonne, hein ? T'as les yeux défoncés, chéri !
— Ouais, je plane de ouf ! Et j'aimerais avoir autre chose que les yeux de défoncés !
— Ouais, ben, j'ai pas envie d'avoir des emmerdes avec ton pote le hardos ! Je suis là pour m'amuser et me détendre.
— On va danser, alors ? Sinon, ils vont venir me sortir de là !
— On finit ça avant !
Il me reprit le joint.
Tout en tirant des lattes chacun notre tour, il continuait de faire fonctionner la machine qui me cassait les oreilles.
Je ne devais pas assouvir cette pulsion sexuelle, en trompant l'homme que j'aimais, inerte, sur un lit d'hôpital. De quel droit pouvais-je me permettre d'être heureux, tant qu'il serait inconscient.
— Tiens, Sacha, c'est sec ! Au fait, je m'appelle Chadrack, mais tu peux m'appeler Chad !
— Cool ! J'adore !
Il me saisit la main et m'attira sur la piste de danse.
Quand les premières notes de « Sexual Healing » de Marvin Gaye se firent entendre, je me souviens m'être approché de lui, tout près de lui.
Mon visage à hauteur de sa chemise entrouverte me laissait une vue alléchante sur ses pectoraux. Je m'enivrais tantôt de l'odeur de sa beuh, tantôt de l'odeur boisée de son parfum et des phéromones qu'il dégageait. L'effet se fit vite ressentir, il plaqua sa grosse main droite sur ma nuque, la gauche sur ma fesse et se frotta contre moi, collé-serré.
J'ai d'abord paniqué et en regardant autour de moi, j'ai croisé le regard de Sally. Un regard noir de colère. Elle devait sûrement se dire que je n'étais qu'un connard de faire ça à Alekseï, mais comme l'avait si bien dit Swan, j'étais en mode destruction.
De plus en plus excité de le voir se mordre la lèvre inférieure tout en collant son mastodonte contre mon bassin, j'ai attrapé son poignet et je l'ai guidé vers les toilettes.
Ne tenant plus, j'ai collé sa main sur ma queue raidie dans mon jean et j'ai engouffré ma langue dans sa bouche affamée.
— Tu es sûr de toi, chéri ? Tu ne vas pas le regretter ? Tu es encore soûl et tu as fumé !
— Je t'en pose des questions, putain ! Baise-moi et ferme ta gueule !
Il me fixa d'un air dubitatif.
Allez, c'est bon, j'me casse si tu ne veux pas !
— Attend Sacha ! C'est ok, pour moi ! J'ai trop envie de te bouffer, mon cachet d'aspirine !
Il colla sa grosse bouche sur la mienne et me fit goûter à sa langue large et agile. Je n'en pouvais plus, ma bite allait éclater !
— Je ne suis pas du style à baiser un mec n'importe où, suis-moi.
Il m'emmena au fond d'une pièce dans laquelle étaient entreposés les costumes qui servaient pour les shows.
— Personne ne viendra ici ce soir, on devrait être tranquille.
Nous ne perdîmes pas une minute. Tout en nous dévorant la bouche, il a enlevé de nouveau mon débardeur et moi, j'ai littéralement arraché sa chemise (à pressions). Nous nous sommes ensuite débarrassés de nos pantalons et de nos boxers.
Ma petite queue de blanc-bec se battait avec ardeur contre sa poutre gorgée de sang, pendant que ses mains immenses caressaient avec délicatesse mon corps tout frêle. Il était bouillant dans tous les sens du terme.
Je lui ai collé le dos au mur et je me suis agenouillé devant lui. Durant une fraction de seconde, l'image de mon Prince m'est revenue à l'esprit, mais ce gars ne lui ressemblait tellement pas, que je me suis vite remis à l'ouvrage sans vergogne.
J'ai enfourné son énorme gland dans ma bouche et je l'ai happé férocement. Je ne pouvais pas faire grand-chose de plus, au risque de me démantibuler la mâchoire.
Dans un bref instant de lucidité, j'ai réalisé qu'il allait me défoncer avec son truc, si je ne mettais pas fin à cette escapade adultère.
Je n'eus pas le temps de mettre ma réflexion à exécution, qu'il jouit, recouvrant mon visage de son foutre chaud et onctueux.
Tout en m'adressant un rictus assoiffé de sexe, il saisit un tissu qui traînait près de lui et m'essuya la face. Il m'embrassa rapidement, prit ma main et telle une danseuse, il me fit tourner pour me coller à mon tour, le torse contre la paroi froide de la pièce.
Tout en me masturbant devant et derrière, il dégustait ma peau de lait avec avidité et descendit progressivement entre mes fesses. Il les écarta et entreprit « un baiser noir » (sans mauvais jeu de mots), en enfouissant son organe démesuré, charnu et mobile dans mon orifice.
Il restait doux malgré la voracité de ses baisers, comme s'il avait peur de casser son jouet sexuel.
Quand il se rendit compte que je perdais tout contrôle, il se redressa et tenta de s'insérer en moi. J'étais tellement dilaté et détendu que j'ai poussé, à mon tour, mon cul vers lui.
Je ressentis une douleur, mais rien de comparable avec ce que je méritais réellement.
Tout doucement, il a continué son ascension jusqu'à ce que nous jouissions ensemble.
— Ne t'arrête pas ! Démonte-moi !
J'ai mis mes mains sur ses fesses et je l'ai repoussé complètement à l'intérieur, m'arrachant un cri et des larmes. Il mit deux trois coups de reins et se stoppa.
— On arrête là, Sacha ! Désolé ! Je ne sais pas ce qui te donne autant envie de souffrir, mais je ne veux pas satisfaire tes envies destructrices. Te faire l'amour en t'entendant pleurer, c'est pas mon trip !
— Mais qu'est-ce que ça peut bien te foutre, tu ne me verras plus de toute façon !
— Ça peut me foutre que je vois maintenant ta fragilité mentale, en plus de celle qui est physique. Je n'ai pas envie d'être ton bourreau !
Sans oser lever les yeux vers lui, je me suis rhabillé. J'avais honte de ce que je l'avais obligé à faire et de ce que je m'infligeais.
Chad s'approcha de moi et me serra contre sa poitrine.
— Si tu veux pleurer, cogner, vas-y laisse tout sortir. Je suis un gars de la rue et les coups, ça me connaît. Je ne sais pas ce que tu as fait pour te détester à ce point, mais ne me demandes pas de te faire du mal.
Quand je t'ai vu entrer dans les toilettes, j'avais juste envie de t'aimer, pas de te malmener.
— J'ai détruit l'homme que j'aime ! J'ai envie de mourir, tu piges ! ma voix s'étrangla.
— Il est mort ?
— Non, mais c'est comme si ! Il est dans le coma depuis trois semaines par ma faute.
Je pouvais ressentir de la compassion dans son regard.
— Viens, je te ramène, chez toi ! Être ici ne t'apportera rien de bon.
— Ouais ! Je vais prévenir mes amis.
À mon retour, Sally et les garçons, inquiets de ma disparition, m'ont sorti les griffes.
— Tu étais où mon cœur ? Tu foutais quoi avec ce type, tu ne le connais même pas !
— C'est bon, Sally, lâche-moi ! Je vais bien. Je rentre.
— Avec lui ? Hors de question !
— Bonsoir Sally, on ne se connaît pas, je m'appelle Chadrack. Si ça peut te rassurer, viens avec moi au bar, tu verras que tous les employés me connaissent ici. Je suis le cousin du propriétaire de la discothèque.
Tiens, prend ma pièce d'identité et montre là à qui tu veux, quand tu seras rassurée, donnes-là au barman, je la récupèrerai en revenant.
— Bien sûr que je vais le faire, alors fait gaffe à mon petit frère !
Devant la grille menant à la maison des grands-parents de Sacha.
— Tu peux te garer devant la grille.
— C'est là que tu crèches ? Waouh, t'es un petit cul bien garni !
— T'emballe pas, je ne suis que le petit-fils des concierges !
Nous sommes restés une bonne heure dans la voiture à discuter de ma situation et de celle d'Alekseï. Il m'a filé son numéro, au cas où j'aurais besoin de parler où plus, mais lorsque je lui ai dit qu'il ne me reverrait plus, il m'a regardé tristement et m'a embrassé une dernière fois.
— Prends soin de toi, mon chéri ! Et je vais prier pour que ton Prince se réveille.
— Merci Chad ! Bonne nuit !
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