Lundi 17 août 2020

3 minutes de lecture

Hello my friend !

Trois semaines s'étaient écoulées depuis l'accident. Je n'avais pu voir Alekseï que quatre fois en tout et pour tout, parce que sa mère faisait surveiller sa chambre.

Avec l'aide de Laura, la fille de Christophe, une grande blonde aux yeux verts, qui avait une trentaine d'années, et de quelques infirmières, on a trouvé tout un tas de stratagèmes pour que je puisse passer le vigile devant la chambre.

Un jour, je suis entré dissimuler dans un chariot de linges sales. Il faisait une chaleur à crever là-dedans. Heureusement que les filles m'avaient recouvert de draps propres, sinon je ne te raconte pas le malaise.

Je l'ai embrassé, papouillé et je lui ai susurré des mots doux et quelques cochonneries qui l'auraient bien fait rire en temps normal. Je n'ai pas pu rester aussi longtemps que je l'aurais désiré, car on m'a prévenu que ses parents arrivaient dans le hall.

Une fois où Laura m'avait appelé, parce qu'il n'y avait pas de vigile. Ce jour-là, je suis resté une heure entière. Je lui ai fait un brin de toilette sur le haut du corps avec une petite serviette, je lui ai raconté quelques blagues en simulant un état d'euphorie hors de proportion et je l'ai embrassé partout où je pouvais...

Mon amour, tes gestes de tendresse me manquent tant.

Une autre fois, en tant que livreur de repas avec une teinture brune et un masque chirurgical. Sally m'avait fait une teinture temporaire sans me préciser que le « temporaire » durerait au moins trois semaines. Quelle connasse !

J'étais pas mal aussi en brun. Quoique, avec mon teint de porcelaine et mes poches sous les yeux, je ressemblais plus à un zombie qu'à un être humain. Mon homme aurait surement kiffé se taper un petit brun, mais ma tête l'aurait à coup sûr effrayé.

La pire de mes visites grimées fut celle où Sally avait encore eu une de ses fameuses idées à la con et qu'elle m'avait déguisé en infirmière avec une des tenues de Laura. Elle m'avait obligé à me raser les jambes et elle m'avait maquillé comme une influenceuse beauté.

Tu vas me dire « obligé est un bien grand mot, elle ne m'a pas ligoté non plus ! J'étais prêt à tout pour le voir et même à mourir si ça pouvait le faire revenir au plus vite.

J'ai remis mes jolies ballerines et ma perruque du bal. J'étais métamorphosé en une bombasse musclée. T'inquiète mon cœur, la rouquine a immortalisé tous ces moments !

On s'est bien marré ce jour-là, en particulier.

J'avais recommencé à courir régulièrement pour évacuer mon stress et me vider la tête. Ça fonctionnait quand j'étais aux USA et que j'avais besoin de me concentrer. Mais, je courais de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps au fur et à mesure que les jours m'éloignaient de l'homme de ma vie.

Nous avions perdu beaucoup de poids tous les deux. Je n'avais pas d'appétit, malgré toute la bonne volonté de ma petite Mamie à me concocter de bons petits plats et je ne voyais aucune évolution à l'état végétatif de mon amoureux. Il était toujours aussi froid et pâle. Mon cœur se décomposait à chaque visite. J'avais perdu tout espoir de le voir se réveiller.

Mes grands-parents et Sally faisaient tout leur possible pour me booster, mais j'avais perdu goût à la vie. J'étais si affaibli par le chagrin, le manque de sommeil et mes footings que j'en ai fait trois malaises.

Un jour, je suis tombé alors que je traversais n'importe où, en courant et une voiture m'a percuté. Heureusement, je ne suis resté qu'une journée en observation, sous perfusion pour me nourrir de force. Dans mon malheur, je n'avais rien eu de grave suite à l'accident.

De toute façon, je n'en avais rien à cirer tant qu'il était absent. Ma vie ne tenait qu'au fil de la sienne.

Tous les soirs ou après mes visites occasionnelles à l'hôpital, je me rendais chez Alekseï prétextant aéré et faire un peu de ménage. Tu parles, j'ouvrais en grand la cuisine et le salon et j'allais dans sa chambre. Je me déshabillais et je me blottissais sous sa couette pour pleurer le nez dans son oreiller qui portait encore son parfum.

Aux moindres bruits suspects, j'imaginais qu'il était dans la maison. Je laissais aussi parfois l'eau de la douche couler pour me persuader qu'il était dessous.

Je devenais dingue tellement il me manquait. Notre amour s'est amplifié à vitesse grand « V » et s'est anéanti aussi rapidement.

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