Vendredi 02 octobre 2020

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*** Alekseï ***

Ce matin, il fallait que je rattrape mes mots d'hier soir. J'ai préparé le petit dej' à mon petit cœur, je lui ai écrit un petit mot d'excuses et je suis parti au travail. Je serais bien resté avec lui pour me faire pardonner, malheureusement j'avais des rendez-vous que je ne pouvais pas annuler.

***

Bonjour journal,

Quand je me suis levé, il avait déjà fui au travail. Il m'avait préparé le petit-déjeuner et il avait laissé un mot sur la table de salle à manger.

« My baby, encore une fois, excuse-moi pour hier, je ne voulais pas qu'on se dispute. Je dois couver un petit rhume, ce n'est rien. Sache que tu es ma vie et que je t'aime plus que tout au monde. XOXO ILY »

Toujours un peu triste d'être dans l'incompréhension, j'ai mis mon casque sur mes oreilles avec la musique à fond et je suis parti à l'université.


La journée m'avait paru durer une éternité. J'espérais qu'il arriverait à me confier ce qui lui procurait autant de chagrin, alors je me suis empressé de rentrer.

De retour à la maison, j'ai constaté qu'il n'y avait personne. Je suis ressorti et je me suis rendu chez Papy et Mamie, en pensant y boire un thé et vider mon sac, manque de bol, ils s'étaient absentés. Je me sentais seul.

J'ai fait demi-tour et je me suis installé sur mon ordinateur pour réviser mes cours. Peu de temps après, j'ai reçu un SMS de mon Prince : « Je bois un coup avec des clients pour fêter un contrat et je rentre vite ! ILY »

Je voyais les heures défiler et pas d'Alekseï à l'horizon. Après quelques textos restés sans réponse, j'ai mis son repas sous cloche et je suis allé me pioter.

Vers deux heures du matin, j'ai été réveillé par un bruit de verre qui se brise. Je me suis levé et je suis allé vers la cuisine. Alekseï était assis contre le plan de travail, la main en sang. En remarquant un verre brisé près de lui, j'ai compris qu'il s'était coupé.

Il était dans un bel état mon Prince, complètement débrayé et dormant à moitié. Il avait dû boire plus que de raison et ses médocs avaient empiré son état d'ébriété.

J'ai entouré un torchon autour de sa main et je l'ai traîné jusqu'au canapé. Ensuite, je suis allé chercher la trousse à pharmacie pour lui apporter les premiers soins et vérifier s'il n'était pas préférable de le conduire directement aux urgences pour qu'il se fasse recoudre.

Il a repris connaissance, mais ce qu'il me disait n'avait ni queue ni tête.

(Mon bébé ! Désolé pour tout ! Je suis un méchant garçon !)

Il devait se trouver drôle, puisqu'il se marrait.

— You are a stupid boy, but I still love you. (Tu es un garçon stupide, mais je t'aime quand même.)

— Tu m'aimes ? Il rit. Encore ?... Combien de temps, hein ?... Tu m'aimeras encore quand je serai marié ? Tu accepteras d'être "my Bitch" ? Tu te laisseras baiser en sachant que je saute ma duchesse ? You are crazy ! (tu es dingue !)

Il semblait divaguer, mais je compris qu'il était sérieux. La colère se lisait sur son visage.

— Alekseï, c'est quoi ces histoires, arrête s'il te plaît ! Tu es complètement soûl. Allez, viens, on va se coucher !

— Tu voulais savoir pourquoi je chialais et maintenant que je te le dis, tu te barres ! Ben, tu peux te casser mon ami, car de toute façon, ils vont me réexpédier au pays parce que je refuserais de me marier à la comtesse machin chose !

Ça ne plaît pas à mes parents que je bourre un mec ! Ce n'est pas bien pour mon peuple. Bande de connards !

— Alekseï, je n'ai rien fait qui mérite que tu me parles comme ça ! Tu n'as pas les idées claires et ce n'est pas dans ton état qu'on va arranger les choses ! Mes larmes coulaient à flots encore une fois. Je n'avais jamais autant pleuré que depuis que nous nous connaissions.

Je me suis dépêché de désinfecter la plaie et je l'ai bandé.

— Je vais chez mes grands-parents !

— Ouais, t'as raison ! Casse-toi, va chialer chez Papy et Mamie, chéris ! Tout le monde n'a pas la chance d'être aimé et soutenu comme toi ! Moi, j'n'ai personne.

Je suis sorti devant notre maison, cependant, je ne me suis pas résolu à aller plus loin.

Aussitôt, il se mit à hurler :

— Baby, reviens, je t'en supplie, ne me laisse pas ! Si tu m'abandonnes, je me tire une balle !

J'ai fait machine arrière, je l'ai chopé par la cravate et je lui ai mis une droite de toutes mes forces ! Il est tombé comme une masse sur le canapé.

— Tu vas fermer ta putain de grande gueule, connard ! Essaie de me quitter et c'est moi qui te tue !

Sans me regarder, il a levé son bras en l'air, l'index tendu vers le plafond et il m'a dit, en rigolant :

— T'as raison !... Il n'y a que toi qui as le droit de me faire du mal, car j'te fais que du bien, moi ! Ah, ah, ah !

— Allez l'alcoolo, on va se coucher et t'as pas intérêt à vomir sinon t'en reprends une !

Je l'ai traîné cette fois jusqu'au lit. Je l'ai déshabillé et je lui ai passé un linge humide sur le visage, dans le cou et sur les mains. Rapidement, ses ronflements m'indiquèrent qu'il s'était endormi.

Désemparé et triste à mourir à cause de ce qu'il m'avait dit, je suis allé prendre une douche pour réfléchir.

Assis sur sol de la douche, je ressassais ses abominables paroles sans pouvoir discerner le vrai du faux. Plus rien ne m'étonnait de toute façon, je m'attendais au pire depuis bien longtemps. Mes larmes et la bave qui coulaient, se mélangeaient à l'eau qui ruisselait sur mon corps. Une fois de plus, je désirais disparaître. Si même lui ne voulait plus de mon amour, je serais anéanti.

Soudain, deux mains chaudes m'ont attrapé par les épaules, puis elles m'ont enlacé. J'ai ensuite vu deux jambes poilues se glisser de chaque côté de mes cuisses. J'ai senti la chaleur de sa peau contre la mienne et l'odeur d'alcool venir me démanger le nez. Il a posé son menton sur mon épaule et nous avons pleuré tous les deux.

Quinze, vingt minutes après, sans un mot, il m'a soulevé par la taille et il m'a porté jusqu'au lit. Tout en douceur, il m'a essuyé avec une serviette et il m'a recouvert avec la couette. Ses silences étaient déroutants, mais je ne voulais pas qu'on s'engueule encore une fois, vu son état et vu l'heure tardive.

— Bonne nuit ma vie !

Il m'a embrassé tendrement plusieurs fois sur le front tout en gardant ses yeux fermés. Nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre comme tous les soirs.

*** Alekseï ***

Je crois que là, c'est mort entre Sacha et moi ! J'ai dépassé les limites. J'ai été un véritable connard avec lui pour qu'il me rejette, cependant je l'ai regretté aussitôt. Je n'ai même rien trouvé de rassurant à lui dire alors qu'il pleurait sous la douche.

Je n'ai pas envie de le perdre, mais je suis complètement dérouté. Il faut que je choisisse entre vivre, une vie d'hétéro, contre mon gré, en rendant une femme malheureuse, ou vivre une vie d'exil avec, mon petit Ange blond et ses proches.

J'ai beau y réfléchir, je ne m'imagine plus vivre sans lui, sans ses caresses, ses baisers, sa gentillesse et son humour. Ça me rendrait dingue.

***

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