Samedi 03 octobre 2020
*** Alekseï ***
Je me suis réveillé à la première lueur du jour avec la gueule de bois et un mal de tête terrible. J'ai pris une douche vite fait pour me détendre et j'ai filé préparer un petit déjeuner bien copieux pour mon homme. J'avais tellement de choses à me faire pardonner que je suis même allé cueillir quelques fleurs dans le jardin afin d'embellir la table.
J'avais vraiment été trop loin hier soir en lui débitant des conneries qui l'avaient forcément blessé. J'avais laissé l'alcool parler à ma place.
***
Hello petit journal !
Encore une fois, à mon réveil, il n'était plus là. J'ai trouvé des tartines déjà recouvertes de confiture de fraises sur la table avec un petit bouquet de fleurs, tout mignon. Cette fois, il n'avait pas pris la peine de me sortir mon bol, ni de me laisser un mot.
Malgré ces quelques intentions préparées certainement à la va-vite, je me suis dit que « c'était de pire en pire » ! J'étais blasé.
Soudainement, j'ai entendu, en symbiose parfaite, le bruit de la chasse d'eau et la sonnerie du micro-onde.
— Bonjour « My Baby love » ! Ben, tu comptes rester tout nu pour le petit-déjeuner ?
Je ne lui ai pas laissé finir sa phrase, j'ai couru et je me suis agrippé à son cou pour l'embrasser. Il a attrapé mes jambes pour les mettre autour de sa taille et il m'a transporté dans la chambre.
Tour en me fixant de son regard de braise, il m'a projeté sur le lit et il s'est jeté sur moi. Il se mordait la lèvre inférieure de désir, mais la peine se lisait dans ses yeux. Sans lui en tenir rigueur pour ce qui s'était passé la veille, je l'ai aidé à se défaire de son boxer.
Il m'a bécoté comme s'il n'osait pas m'embrasser vraiment. C'était très excitant, ces petits bisous qui me donnaient envie de plus. Ne perdant pas une minute, il a relevé mes jambes jusqu'à ma poitrine et il est entré en moi.
Ses mains ont glissé doucement le long de mes bras jusqu'à atteindre les miennes. Il les a saisies et il les a bloquées au-dessus de ma tête. Il s'est ensuite jeté sur ma bouche et mon cou, les dévorant avec frénésie. J'appréciais cette sensation d'être son prisonnier, c'était jouissif. J'ai fermé les yeux pour me laisser bercer par le son de ses râles et ses coups de reins réguliers.
À mon tour, je l'ai fait basculer sur le côté et je suis passé à l'action tout en lui labourant son torse avec mes ongles. Je voulais qu'il sache que j'étais autant « sa bitch » que lui était la mienne. Fifty-fifty mon gars !
On a fait l'amour comme si c'était notre première fois... Ou notre dernière. Je ne connaissais pas la raison exacte pour laquelle il s'était autant enivré, j'espérais seulement qu'il continuerait à se battre pour nous.
*** Alekseï ***
Sans opposer aucune résistance, je l'ai laissé me baiser comme il en avait envie et autant qu'il en avait envie. Avec tout ce que je lui faisais subir, il avait tous les droits.
« Je me prosterne devant toi, ma princesse. Fais de moi ton pantin. Use et abuse de mon corps, je n'ai que ce que je mérite. »
Sacha ne m'a pas dominé bien longtemps. Redevenu tout tendre, il s'est couché sur moi. Ses mains s'engouffrèrent dans mes cheveux, sa bouche dégusta la mienne langoureusement et il me fit l'amour.
Ses baisers et la douceur de ses gestes faisaient chavirer mon cœur et mon âme. Notre lit s'était métamorphosé en un navire qui glissait sur les ondes d'une mer calme et sans fin.
***
Nous nous sommes douchés tout en se faisant encore des câlins et des bisous. Il me souriait enfin. Il avait à nouveau l'air amoureux. En sortant, il s'est même amusé à me pincer les fesses pour me faire avancer vers la cuisine.
Tant pis, j'ai raté les cours ce matin et lui n'est pas allé bosser. Nous avions réellement besoin de faire la paix.
Nous avons réchauffé nos bols et nous nous sommes installés pour petit-déjeuner. J'ai pris place près de lui et j'ai mis mes jambes sur ses cuisses. Je voulais lui montrer que je n'étais pas fâché et qu'il pouvait me confier ce qu'il avait sur le cœur.
Enfin sûr que je lui avais pardonné son comportement et ses mots de la veille, il m'a enfin avoué qu'il avait des choses très graves à me raconter.
— Baby, je suis désolé. Je te demande toujours de me faire confiance et là, inconsciemment, c'est moi qui ne t'ai pas fait confiance en ne voulant pas te dire la vérité.
Ce que je vais te dire va te mettre hors de toi. Je veux que nous nous promettions de nous battre ensemble. Cette fois, je ne laisserai rien passer.
Si je dois choisir entre mes parents, mon rang ou toi, j'abandonne tout et nous partons loin d'ici. Ok !
— Tu me fais peur là ! C'est à ce point ? Si tu veux fuir, on se casse aux USA rejoindre mes parents. Tu n'as qu'un mot à dire, je fais nos valises !
Alekseï me révéla tout ce qui s'était raconté au château, entre lui et ses parents. L'histoire de la duchesse qu'il devait épouser, les menaces de sa mère s'il ne se mariait pas, etc.
— Elle a dit à mon père qu'avec ce qu'elle avait vu la dernière fois, c'en était de trop. Je n'ai pas compris de quelle dernière fois, elle parlait, tu sais quelque chose ?
— Hum, oui. Je ne savais pas comment te le raconter, je suis désolé. lui ai-je répondu honteusement.
Le lendemain de ton retour de l'hôpital, on a fait l'amour dans la douche. Tu t'en souviens ? Elle avait dû venir te voir et comme tu ne répondais pas, elle est rentrée dans la chambre... Et elle nous a vu faire l'amour sur la chaise. Quand je l'ai aperçu, je ne t'ai rien dit et j'ai continué à prendre mon pied face à elle ! Sur le coup, je n'ai pensé qu'à ma vengeance sans penser aux répercussions.
Je suis désolé, mon amour ! J'ai honte maintenant !
— Tu m'aurais dit ça avant qu'elle ne nous menace, j'aurais réagi autrement, sans t'en vouloir, mais là...
Il eut un moment d'hésitation. J'ai cru qu'il allait péter un plomb, mais non, il éclata de rire.
Je suis fier de toi, my Baby, tu as assuré, personnellement, je me serais dégonflé ! Bien joué ! Et il m'a checké comme un gamin.
Je sais que mon père est plus ouvert sur le sujet et quelque chose me dit qu'il peut être de notre côté. Il a bafouillé un truc à un moment, mais je n'ai pas bien entendu. Je vais leur mettre la pression pour qu'ils lâchent l'affaire !
Tu pourras aussi venir avec moi ! Nous ne faisons qu'un qu'ils le veuillent ou pas !
J'étais content que mon prince me considère comme son égal.
Le petit coup du matin l'avait-il fait réfléchir ? Mort de rire.
En rentrant de l'école vers 17 heures, nous sommes allés trouver mes grands-parents afin de leur raconter les nouveaux objectifs de la reine et de leur parler de nos projets. Ils étaient attristés de ne pas avoir été présents au moment où j'en avais le plus besoin, cependant, ils étaient contents qu'on se fie à eux. Ils nous ont affirmé nous soutenir quoi qu'il arrive.
En sortant de chez eux, nous sommes allés voir les parents d'Alekseï qui étaient revenus un peu plutôt et qui buvaient le thé sur la terrasse. Ce sont des Bulgares après tout, ils sont habitués au froid !
*** Alekseï ***
Nous sommes arrivés main dans la main à la vue de tout le personnel. Nous nous foutions que cela plaise ou non. Nous en avons vu certains froncer les sourcils et jurer, d'autres nous sourire et nous applaudir silencieusement. Les avis avaient l'air mitigés sur notre couple hors du commun.
— Papa, maman, il faut que nous parlions !
Ma mère a froncé les sourcils en nous voyant. Il ne lui manquait que la fumée qui lui sortait des oreilles.
Nous avons décidé de rendre notre union publique quoi que vous en pensiez ! Je ne retournerai pas vivre en Bulgarie, à moins qu'il arrive quelque chose à papa et que je sois obligé de devenir roi ! J'ai décidé de rester en France pour m'occuper de l'entreprise, chose que je gère très bien.
Si mon peuple refuse de me reconnaître roi parce que je suis gay et bien tant pis, mon futur héritier deviendra roi à ma place.
De toute façon ce n'est plus qu'un rang, nous ne décidons plus de grand-chose à part sur nos terres.
Nous avons fixé une date pour nos fiançailles, ce sera le 12 novembre et nous nous marierons dans un an.
Pour la question d'avoir des enfants, je trouverai une mère porteuse et elle sera inséminée avec mon sperme.
Voilà ! Nous avons beaucoup discuté avec Sacha et nous sommes d'accord.
La reine attendit qu'Alekseï finisse son monologue pour intervenir.
— Je n'accepterai jamais cette personne. Vous allez à l'encontre de tout ce qui se respecte. Je ne veux pas être celle que l'on blâme de ne pas avoir su gérer le futur souverain. C'est impensable !
Dans moins de quinze jours, la duchesse et ses parents, nous honoreront de leur visite. Tu as intérêt à être présent.
— Oui, je serai présent pour te faire plaisir, mais ça n'ira pas plus loin.
Le roi ne dit mot, néanmoins, il sourit à la fin de la tirade d'Alekseï.
— Au fait fiston, qu'en est-il de la jolie prétendante avec qui tu dansais les yeux dans les yeux le soir du bal ?
Il nous fit un clin d'œil complice.
La reine émit un drôle de grognement et quitta la terrasse d'un pas pressé. Tous trois éclatèrent de rire.
— Je t'apprécie Sacha, je ne vais pas te le cacher. Si cela ne tenait qu'à moi, je vous donnerais ma bénédiction, mais il reste encore beaucoup de choses à mettre au point.
Suite à tous ces tracas, le roi décida d'éloigner la reine en l'emmenant en vacances jusqu'à l'arrivée de leurs convives.
***
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