Mardi 13 octobre 2020

4 minutes de lecture

Bonjour petit journal.

Après être rentré de l'université, je suis allé ramasser les feuilles mortes devant notre nid d'amour. Tante Hélène, qui était arrivée le matin chez Papy et Mamie, est venue me saluer.

Nous nous sommes longuement enlacés et nous avons échangé des banalités. Elle n'avait pas l'air au courant que j'avais envisagé de m'enfuir chez elle et de ma relation amoureuse avec Alekseï. Je lui ai proposé de l'emmener faire le tour du château, envisageant de lui faire mon coming out. Je ne l'avais pas encore présenté à l'homme de ma vie, il fallait donc que je prépare le terrain.


Nous avons tout d'abord parlé de mes parents, de mes études et de mes vacances, puis elle a posé la question fatidique.

— Tu as une petite copine ? À ton âge et vu, comment tu es beau, elles doivent toutes te courir après, non ?

— Ben, euh ! Comment te dire...

Et là, elle m'a coupé dans mon élan.

Waouh, c'est qui le beau brun qui vient vers nous ? Quelle prestance dans ce costume cintré. On dirait une star de cinéma. Si c'est un ami à toi, demande-lui s'il a un grand frère.

— Ben, c'est mon...

Bonjour Madame ! Vous êtes Hélène, la tante de Sacha, n'est-ce pas ? Enara nous avait informés de votre venue. Je suis très content de faire votre connaissance. Je suis Alekseï.

Il s'est tourné vers moi et sans prévenir, il m'a embrassé à pleine bouche comme il avait le don de le faire. Sauf que je n'avais pas eu le temps de prévenir ma tante. Même si elle n'avait que 35 ans, elle pouvait être très choquée. Mais bon, mon prince se foutait royalement de ce que les gens pouvaient penser depuis la prise de tête avec sa mère, et il passait son temps à me bécoter n'importe où et devant n'importe qui.

Tu vas bien, mon Baby ? Content que ta tante soit venue vous rendre visite ?

Ma tante qui était restée la bouche ouverte nous regardait avec des yeux tout ronds.

Tata, vous allez bien ?

— Euh, oui !... Vous êtes Alekseï ? Le prince Alekseï ? Je suis juste surprise, car personne ne m'avait rien dit... Mais bon, je vois que mon neveu a très bon goût en matière d'homme.

Vous avez des grands frères, des cousins ou autres, je suis célibataire.

Elle lui tapa sur le bras en éclatant de rire.

— On peut voir à ça, si vous voulez. Je crois être le seul gay dans ma famille ! Fier de lui, il rigola.


Le soir, nous avons dîné tous les cinq chez mes grands-parents et nous avons raconté nos péripéties à tante Hélène. Elle est passée par toutes les émotions, passant du rire aux larmes et vice-versa.

— Vous êtes vraiment très mignon tous les deux. Votre complicité et votre attitude l'un envers l'autre ne laissent aucun doute sur la nature de vos sentiments. Je n'ai jamais vu mon neveu aussi souriant et à l'aise, Alekseï.

Du coup, mon Sacha, dois-je t'appeler Votre Altesse ou princesse ? Lequel, des deux, joue la princesse ?

— Hélène ! Tu dérapes ma fille ! N'oublie pas que nous sommes là et que tout cela ressort de leur intimité.

— Maman a raison. Nous ne voulons pas le savoir.

— Tata, si tu oses me sortir un « princesse », tu peux me radier de ta liste familiale ! Il n'y a que mon prince pour me surnommer comme tel ! Hein, mon cœur ?

Ma petite famille se donna à cœur joie en se moquant de moi.

Après la réaction des parents de Sally, celle de mes grands-parents et aujourd'hui celle de ma tante, je me sentais prêt à crier au monde entier que j'étais gay et fier d'être la princesse d'Alekseï. Il me restait tout de même à prévenir les personnes que j'aimais par-dessus tout, mes parents.


J'espérais au fond de moi que Papy, Mamy et Hélène prépare discrètement le terrain pour moi. Je ne savais pas quelles étaient leurs attentes pour mon avenir et s'ils accepteraient facilement l'homosexualité de leur cher et tendre bébé.

Franchement, si nous arrivons à nos fins avec la reine, je pense que le reste ne sera qu'une formalité.

*** Alekseï ***

Mon Baby avait vraiment de la chance d'avoir des proches et une famille aussi compréhensive. Personne n'avait l'air de lui faire la morale ou de s'opposer à notre couple. Aucun d'entre eux ne cherchait à le changer.

Encore une fois, j'avais réagi spontanément devant sa tante en l'embrassant. J'étais tellement heureux que j'en devenais impulsif et irréfléchi, sans penser à lui et à ce qu'il ressentait quand je le mettais en porte-à-faux.

Je me suis rendu compte que même si ma famille me reniait, j'aurais toujours sa famille. Une famille aimante et intentionnée qui prendrait soin de moi comme si j'étais l'un des leurs.

C'était bon de voir Sacha rire aux éclats. Il avait récupéré sa joie de vivre et son humour. Plus rien ne semblait l'atteindre. Je savais que ce moment ne serait que de courte durée, mais j'avais espoir que soutenu par sa famille, il soit plus optimiste.

Mon tendre amour, mon ange aux boucles blondes, je t'aime si fort que je donnerai ma vie pour te voir sourire indéfiniment.

***

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