Lundi 02 novembre 2020
Salut journal.
Sans aucune motivation, je suis tout de même allé en cours. En quittant, je me suis rendu chez Sally et Irina pour trouver une âme charitable pour me consoler.
Avec leur soutien, j’ai tout d’abord téléphoné à Aroon. Ne pouvant répondre à mon appel, il m’a envoyé un SMS pour me dire qu’il n’arrivait pas non plus à joindre Alekseï et qu’il se trouvait aux USA pour sa tournée.
J’ai ensuite appelé Dolan. En tant que deuxième meilleur ami, il aurait peut-être eu de ses nouvelles, mais non, rien non plus de ce côté-là.
Je deviens fou à faire les cent pas. J’ai regardé une dernière fois mon portable et je suis allé me pioter. Qu’est-ce qui peut bien empêcher Son Altesse de m’envoyer un simple petit texto.
Je me suis rassuré en me disant qu’il devait être au chevet de son père et que sa mère avait besoin de lui au château.
Il fallait que je sois un fiancé responsable et patient.
*** Alekseï ***
Alekseï ouvrit péniblement les yeux. Il n’arrivait pas à s’extirper du lit tant, il se sentait vaseux. Il se leva et vacilla. Son corps semblait engourdi.
Que m’arrive-t-il ? Ça fait combien de temps que je suis revenu ? Qu’est-ce que j’ai fait hier ? Je suis allé voir mon père ? Ah non ! J’ai mangé avec ma mère et je suis allé coucher. C’est aujourd’hui que je vais voir père à l’hôpital.
Il se traîna jusqu’à la douche, ouvrit l’eau et enleva son pyjama.
Hum, j’ai les oreilles qui sifflent ! ...
Il perdit connaissance et chuta dans la douche, se blessant à la tête.
Lorsqu'il reprit ses esprits, il était de nouveau dans son lit. Un plateau l’attendait sur la table basse. Il fut étonné qu’on le fasse déjeuner dans sa chambre.
En passant devant un miroir, son regard fut attiré par un énorme pansement à l’arcade sourcilière.
Que m’est-il arrivé ? Quand est-ce que je me suis blessé ? Quel jour sommes-nous ? Quelle heure est-il ? Où est mon téléphone ?
Il fouilla au-dessus et en dessous du lit, sous les meubles. Il retourna fouiller la salle de bain et le bureau.
Où j’ai mis ce putain de téléphone ? J’ai dû l’oublier sur la table après avoir mangé avec ma mère !
Alekseï retourna dans la salle de bain pour se doucher et revint dans la chambre pour s’habiller. Se sentant un peu fatigué, il s’assit sur le bord du lit pour mettre sa montre et ses chaussures et il se rendit compte que ses bijoux avaient disparu.
Mes bijoux et ma montre, pourquoi je les ai enlevés ? Où les ai-je posés ? Je vais déjeuner et je descendrai demander aux domestiques…
En se relevant, il sentit la tête lui tourner.
Quoi ? Je me suis endormi, tout habillé ! Quel con ! Bon, je vais prendre une douche et je descends petit-déjeuner.
Arrivé dans la salle de bain, il leva le regard vers le miroir et vit le pansement. Un vague souvenir de déjà-vu lui vint en mémoire.
Depuis combien de temps, j’ai ce truc sur le front ? Quand est-ce que je me suis cogné ?
Il se déshabilla et entra dans la douche.
Pourquoi, c’est trempé dans le bac ? Je n’ai pas pris de douche après dîner ! Je ne me souviens pas avoir changé de costume en arrivant !? Je perds la tête ?
Alekseï prit sa douche et s’habilla pour descendre. En longeant le grand couloir, l’extérieur attira son attention.
Il va y avoir un orage ou quoi ? En hiver !? Pourquoi, fait-il si noir dehors ?
Il arriva à la porte et s’aperçut que celle-ci était fermée à clef.
Quoi ? Pourquoi cette putain de porte est fermée ! Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Il y a quelqu’un ? Je suis bloqué ! Quelqu’un m’entend ?
La porte s’ouvrit sur un homme âgé.
— Bonjour Votre Altesse, Sa Majesté la Reine vous attend pour dîner ?
— Pour dîner comment ça ? Je viens de me réveiller !
— Je ne sais pas, Votre Altesse. Je suis nouveau, je viens de commencer aujourd’hui. Suivez-moi, je vous prie.
Alekseï descendit et se rendit dans la salle à manger.
— Bonsoir mère ! Vous allez trouver ça drôle, je me croyais le matin ! J’ai repris une douche et je me suis habillé ! Alors que j’ai dû monter dans ma chambre et m’endormir à mon retour de l’aéroport. Le voyage en avion m’a déboussolé, je crois !
— Oui, mon fils, tu as sûrement raison.
La reine répondit sans accorder un regard à son fils. Il s’installa en face d’elle, à l’autre bout de la table de trois mètres de long sur laquelle l’attendaient son assiette et ses couverts.
— Donc, demain, nous allons visiter papa ?
Il mangea comme un ogre.
— Au fait, mère, avez-vous aperçu mon portable ? Je dois absolument appeler Sacha, il doit s’inquiéter.
L'indifférence à son égard le poussa inconsciemment à la vouvoyer comme s'ils étaient de parfaits inconnus.
Pourriez-vous également demander aux femmes de chambre si elles n’ont pas aperçu ma montre et mes bijoux ? Je ne retrouve plus rien !
— Non, je n’ai vu ni ton portable, ni tes breloques ! Quelqu’un a dû le ranger quelque part, tu verras ça après le repas. Lui rétorqua-t-elle en gardant le nez dans son assiette.
— Mes breloques, mère ? N’avez-vous aucun respect pour votre fils ?...
— … Alekseï ! Tu as réfléchi à te marier ?
— Oui et nous en avons déjà discuté ! Je me fiance à Sacha le 14 novembre et nous nous marierons dans un an.
Elle se leva et tapa du poing sur la table, renversant son verre de vin.
— Hors de question !
Son regard était noir, son visage était renfrogné au possible. Elle avait l’air d’une hystérique.
— Maman, je vous ai dit que je ne changerais pas d’avis et que j’aimais Sacha plus que tout au monde ! Si vous refusez d’entendre raison, je repars aussitôt après avoir vu papa à l’hôpital !
— Tu ne peux pas ! Je te l’interdis ! Je te l’ai dit que je refusais ses obscénités et que je te contraindrais à te marier avec une femme digne de ton rang et de ton royaume.
Acceptes-tu de rencontrer des prétendantes ?
— Non, il en est hors de question, maman ! Et vous allez faire quoi pour me retenir ici ? Vous comptez m’attacher ?
— Oui, s’il le faut !
— Vous êtes devenue folle, ma parole ! Je suis votre fils unique ! Vous voulez me voir malheureux toute ma vie ?
— Non, je veux que mon fils vive dignement ! Je m’oppose à ce qu’il vive une vie de débauché et de sodomite, par-dessus le marché !
— Maman, avec tout le respect que je vous dois, vous êtes vraiment devenue folle ! Faites-vous soigner, pour l’amour de Dieu !
— Tu campes sur tes positions ? Comme tu veux ! Tu changeras bientôt d’avis.
Le majordome entra dans la pièce pour apporter les desserts. Alekseï mangea, mais ses larmes l’empêchèrent de savourer ce qui aurait dû être un délice.
***
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