*** Alekseï ***

Désolé journal,

Je n’ai pas écrit hier. J’avais passé une nuit de merde à repenser à notre situation et à nos fiançailles qui devaient avoir lieu aujourd’hui. Du coup hier, j’ai mangé tout ce qu’on me donnait en espérant que la faucheuse vienne me chercher. Mais cette pute m’a aussi laissé dans ma merde !

Je recommencerai tous les jours jusqu’à la mort s’il le faut !

Bon, aller, je vais avaler un bon petit dej’ poudré !

***

Salut mon pote,

Il ne me reste plus que toi. Toujours aucune nouvelle de mon prince. Je suis blasé, à bout ! Il est midi et je viens juste d’immerger !

Je suis là, assis sur le tapis du salon. J’ai dû m’endormir la tête sur le canapé, car je discerne les tâches laissées par mes larmes et ma bave.

Aujourd’hui aurait dû être un des plus beaux jours de notre vie de couple et je suis seul, abandonné. Certains se plaignent d’être plaqué par SMS, moi, je n’ai même pas eu ce luxe.

Sacha se leva, attrapa une bouteille de rhum dans le bar d’Alekseï. Il alluma son enceinte Bluetooth et envoya la playlist d’Ha Dong Qn qui commençait par « From Mark ». Il se laissa tomber à genoux au sol. De nouveau, les larmes jaillirent en cascades de ses yeux.

« Comme une bouteille laissée à l'océan
Je ne peux pas m'arrêter et je ne peux pas te toucher.
Je préférerais être brisé et couler
Alors, je pourrais vivre un peu plus confortablement.

Je continue de flotter, je continue de m'éloigner
Alors, même si je cours de toutes mes forces, je suis au même endroit.

Je volerai avec toi, qui es les vagues qui me poussent
Le vent des souvenirs me serre.
Le temps qui reste me lie

Tout s'est arrêté, le temps s'est fermé
L'espoir s'est brûlé dans cette prison qu'on appelle les souvenirs
Quand les souvenirs apparaissent et touchent les traces
je m'arrache les cheveux et je crie

Parce que tu continues à déborder, je ne peux pas respirer
Bien que je cours de toutes mes forces, je ne peux jamais te toucher

Je volerai avec toi, qui es les vagues qui me poussent
Le vent des souvenirs me serre
Le temps qui reste me lie

Je volerai vers Mark
Je volerai vers Mark »

(Traduction personnelle des termes « From Mark »)

Il s’allongea en mode fœtus sur le sol froid et bu à grandes gorgées le rhum pur. Ça lui brûlait la gorge et les entrailles. Il avait l’impression qu’il se consumait de l’intérieur, mais pas assez pour entraver sa descente aux enfers.