Samedi 21 novembre 2020
*** Alekseï ***
Bonjour mon journal,
Depuis que mon père était rentré de son voyage d’affaires, la porte de mon étage restait ouverte en permanence. Une semi-liberté qui me permettait de confier mon chagrin à Rada et de me faire consoler.
Avec la présence de mon père, Svetlana devait avoir diminué les drogues dans mes repas, car je ressentais moins l’envie de dormir.
Elle ne m’avait pas rendu mes bijoux et encore moins, mon portable ou mes papiers, de peur que j’essaie de m’enfuir. Elle avait fait en sorte que tous les téléphones fixes de la demeure soient mis dans les pièces où les accès m’étaient interdits.
Aujourd’hui, je vais faire la connaissance de la femme que la reine-mère m’a choisie pour épouse.
À 11 h 30, une énorme Mercedes noire est entrée dans la cour de la demeure. Le comte, la comtesse et leurs filles en sont descendus.
— Alekseï ! Viens avec nous accueillir nos invités. A hurlé la reine du rez-de-chaussée.
Après, avoir salué le comte et la comtesse Stefanov qui me semblaient très aimables, j’ai salué l’aînée des filles, Teodora, qui semblait plus âgée que moi. Une grande blonde très maigre. Elle avait des traits de visage très fermés et sévères. « Mademoiselle la Con-tesse pas aimable » m’a tendu la main pour un baisemain.
La deuxième, Viktoria, paraissait être plus jeune que moi. Une petite brune dans le style d'Irina. Très mignonne avec un petit nez retroussé. Elle me regardait avec insistance, bouche bée. Elle me tendit également sa main.
Lorsque j’ai relevé la tête, son expression avait changé. Elle apparaissait triste. Je n’ai pas compris le revirement de situation à ce moment-là.
Nous sommes entrés au salon pour boire l’apéritif. J’ai discuté essentiellement d'affaires avec le comte pendant que les femmes discutaient sûrement chiffons entre elles.
Je jetais de brefs coups d’œil aux femmes. À chaque fois, je constatais que Viktoria me regardait.
Je me suis excusé auprès du comte en disant assez fort que j’allais aux toilettes. Si Viktoria avait quelque chose à me dire, elle profiterait certainement de l’occasion.
Une dizaine de minutes se sont écoulées.
— Je vais me repoudrer le nez, Votre Majesté. Le prince doit avoir fini maintenant.
Lorsque je suis sorti, j’ai aperçu Viktoria, dans le couloir, elle venait à ma rencontre.
— Votre Altesse.
— Appelle-moi Alekseï. Ça n’avait pas l’air d'aller tout à l'heure. Tu étais triste ?
— Humm. On peut sortir quelques instants ?
Alekseï, ils veulent vous obliger à épouser ma sœur. Vous m’en voyiez navrée pour vous. Vous êtes vraiment prêt à épouser une inconnue ? Surtout ma sœur, elle est épouvantable ! Vous allez vite devenir fou.
— Viktoria, je n’ai pas le choix… Les larmes d’Alekseï explosèrent. Ma mère m’y contraint.
— C’est affreux ! Mais comment un gars aussi beau que toi n’a pas encore trouvé l’âme-sœur.
— Oh si, j’ai trouvé l’âme-sœur ! Une personne que j’aime tant que je donne ma vie pour elle aujourd’hui, en acceptant de me marier à ta sœur.
— Tu as une photo d’elle ?
— Non, ma mère a volé mon téléphone. Tu as Facebook ? Cherche Sacha LCX.
Elle regarda le profil de Sacha et fut surprise.
— C’est un garçon ? Tu es gay ? J’ai compris le conflit ! Tes parents sont contre, c’est ça ?
— Ma mère surtout. Elle m’a fait revenir de France en me mentant sur l’état de santé de mon père. Puis elle m'a séquestré et drogué.
— Oh mon Dieu, mais c’est insensé ! Tu veux que je le contacte sur Facebook et que je lui dise ce qui se passe ?
— Oh non, surtout pas ! Je n’ose même pas imaginer ce que ma mère orchestrerait pour me punir. À l'heure d’aujourd’hui, je la crois capable de tout.
Alors que nous discutions tranquillement dans les jardins, Teodora, nous tomba dessus comme une furie.
— Viktoria rentre ! Le prince est mon futur époux. Tu n’as pas à l’accaparer. A–t-elle dit sur un ton agressif envers sa sœur.
— Calme-toi, il me faisait juste visiter !
— C’est avec moi qu’il devrait passer du temps ! Dégage !
Viktoria me jeta un petit air triste et un « courage » en passant près de moi.
— Alekseï, je suis votre future épouse que vous le vouliez ou non ! Il faut que ce soit clair ! Nous nous marierons ici, exactement le 5 décembre. Votre mère tient à ce que les choses se fassent vite pour le bien de la couronne. Votre avis lui importe peu apparemment. Après le mariage, nous vivrons avec vos parents en ces lieux.
Elle ne me laissait pas en placer une. Quelle mégère ! J’aurais encore préféré épouser la petite sœur. Beaucoup plus belle et plus aimable.
— Retournons à l’intérieur, nos parents nous attendent pour déjeuner. Me dit-elle d’un ton autoritaire.
À table, je continuais de parler à mon père et au comte. Ma mère riait et se vantait de ces biens et de ses voyages auprès de la comtesse et de Teodora qui riait sans aucune conviction.
Je sens que cette bonne femme va être une partie de plaisir à long terme ! Grrr.
My baby, si tu savais combien tu me manques !...
La comtesse qui voulait essayer de communiquer avec moi me lança la question piège.
— Que pensez-vous de Teodora ? Elle est belle, hein ? J’espère que vous êtes heureux de bientôt l’épouser !
Je sentais le regard de ma mère dans ma direction.
— Oui, c’est une très belle jeune femme. Je ne pouvais m’attendre à mieux !
Si j’étais Pinocchio, mon nez se serait allongé de trois mètres ! Lol.
Après, le déjeuner, nous nous sommes tous baladés dans les jardins. Je traînais pour me retrouver à la hauteur de Viktoria.
— Pourquoi ce n’est pas vous que j’épouse ? J’ai peur de votre sœur ! Ai-je dit en murmurant pour l’amuser.
— Demande-le à mon père. Moi, ça ne me dérangerait pas du tout. Mais…
Épouser le bel Alekseï ne dérangeait aucunement la jeune fille, mais celle-ci n’oublia pas que son Prince avait une autre princesse dans son cœur.
—… Je n’y manquerai pas !
Teodora, qui nous avait vus discuter, se retourna vers nous avec un air furieux. Viktoria baissa la tête et continua à marcher.
— Mon chéri, la famille Stefanov nous fera l’honneur de rester avec nous jusqu’au mariage.
Super, c’est le pied, mère !
Nous avons passé le reste de l’après-midi à discuter entre hommes. Nous avons bu et avons joué au billard. Je n’ai plus reparlé aux filles.
Je voyais que Viktoria m’écoutait et me regardait avec attention, mais je ne pouvais rien faire que lui rendre ses sourires de temps à autre.
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