Ce soir, je vais aller faire quelques courses en quittant de l’université. J’ai encore deux trois trucs à mettre dans ma valise et il faut que je pense à acheter des trucs à grignoter pendant le vol.

Il est déjà 17 h 43. En attendant le bus, je vais te donner un aperçu du froid bulgare. Alors, tu vois comment on se les pèle aujourd’hui ! Ben, dis-toi que ce n'est rien, mon journal.

Il y a un vent de dingue, je suis gelé.

Allez Sacha, dernière ligne droite avant le château et surtout avant de monter dans l’avion demain.

— Hé ! Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez ? Lâchez-moi, bordel ! Vous vous trompez de gars ! Je n’ai rien fait, putain !

Ce soir-là, en rentrant de l’université, deux gars de forte corpulence, habillés de noir avec des casques, comme la fois précédente, m’ont capturé violemment. Ensuite, ils m’ont mis un truc sur la tête. J’étais dans le noir complet.

Un de ses connards m’a mis un coup-de-poing dans le ventre et une patate dans la bouche. Je me souviens juste que je me suis étalé sur le sol gelé. Le goût du sang était aussi dégueulasse qu’à l’époque où je pratiquais la boxe.

N’étant pas satisfait, un des assaillants de Sacha lui mit un coup de pied en pleine tête. Il perdit connaissance. Ils le soulevèrent pour le traîner jusqu’à leur véhicule, garé dans une petite rue tout près.

Brutalement, ils le jetèrent dans le coffre et le conduisirent dans une vieille boutique désaffectée en plein milieu d’un quartier très mal famé. Ils étaient certains que personne ne le trouverait dans cet endroit.

Après avoir forcé la porte arrière, ils sont entrés et ils ont jeté le corps de Sacha sur un tas de cartons qui gisaient au sol. Ils lui ont lié les pieds, puis les mains dans le dos, ils l’ont bâillonné et ils ont replacé le sac en toile de jute sur la tête.