Salut l’ami.

Aujourd’hui, mes parents débarquent en France. Mamie les avait alertés juste après mon accident, mais ils ont dû s’organiser avec leurs employeurs et poser des congés.

Ils resteront avec moi jusqu’au 26 décembre. C’est super, nous passerons Noël en famille.

Cette après-midi, papa et maman, que j’ai trouvés fatigués, sont venus me rendre visite. Ça va que mon apparence s’était un peu améliorée et que j’avais été débranché des machines.

Inquiets, mes parents se sont empressés de se jeter sur moi, dès leur entrée dans la chambre.

Ma mère, sous le choc de me voir défiguré et blessé, ne savait pas où poser ses mains. Elle touchait mon visage, mes cheveux, mon bras plâtré.

— Mon chéri, comment tu vas ? Tu dois souffrir, mon bébé !

Mon père saisit ma main droite et me dévisagea avec les larmes aux yeux.

— Oh, mon fils, que t’ont-ils fait ? Regarde dans l’état qu’ils ont mis notre gamin ! Quelle bande de salopards !

— Papa, maman, asseyez-vous un peu ! Je vais déjà beaucoup mieux ! Leur mentis-je pour les rassurer. Je suis content de vous voir, même si ce n’est pas pour de bonnes raisons. Vous me manquez énormément.

Ils me prirent dans leurs bras.

— Maman et papa ont préparé le terrain ce matin. Ils voulaient que tu nous l’annonces toi-même, mais ils n’ont pas pu éviter le sujet vu la gravité de tes blessures. Ils nous ont résumé ton histoire avec Alekseï. Nous sommes au courant de tout. Ils nous ont aussi confié vos soupçons concernant le commanditaire de ce… Cette agression.

— Vous savez que je suis avec un mec ?

— Oui ! J’avoue que nous avons été un peu surpris, cependant, vivant aux USA, nous sommes ouverts sur tout. Tu sais bien que nous n’avons aucun a priori sur le sujet. Tout ce qui compte, c’est ton bonheur. En plus, nous nous sommes dit, que si tu avais eu le courage de te travestir en princesse pour ton Prince, c’est que tu devais sincèrement l’aimer ! Ma mère riait en rougissant de ses propos.

— Et toi papa, tu m’acceptes même si j’aime un gars ?

— Ben écoute, ça va être dur, mais tu es mon fils unique et je vois que tes grands-parents l’ont déjà adopté. Il se mit à rire aussi en regardant ma mère. Avec ce qui vient de t’arriver, je ne sais plus, si j’ai envie de le rencontrer un jour.

— C’est indépendant de sa volonté papa. Je sais qu’il ne me ferait jamais de mal de cette façon.

— Bien sûr Gérald ! On voit bien que c’est un acte homophobe.

— Au fait, mon grand, avec l’aide de Gabriel et Enara, nous avons loué un appartement dans une résidence privé tout près d’ici. Ta chambre t’y attend à ta sortie de l’hôpital. Tu pourras y vivre lorsque nous rentrerons à Philadelphie.

— Merci, à vous, c’est vrai que je n’ai pas envie de retourner au château, j’y ai trop de mauvais souvenirs et... Il faut que je vous dise qu’Alekseï et moi, c’est fini depuis un moment.
Il est rentré en Bulgarie depuis un mois et demi et je n’ai plus du tout de nouvelles de lui. J’ai insisté pour le joindre, sans résultat.

Il me manque, si vous saviez ! Je n’ai toujours pas accepté notre rupture alors que nous avions décidé de nous se fiancer.

— Vous alliez vous fiancer ? Tu ne nous avais même pas fait part de ton coming out ! Tu exagères gamin !

— Désolé, papa ! J’allais le faire… Je me mis à pleurer.

— C’est bon Gérald. Laisse-le tranquille. Il souffre déjà assez.

Nous viendrons te voir demain, mon ange. Repose-toi.

Nous nous sommes fait un gros câlin familial et ils sont repartis.