Dimanche 27 Décembre 2020
Salut mon pote,
De retour à la maison, bien repus, nous nous sommes avachis dans le canapé.
— Qu’est-ce qu’on fait ? On se mate un truc à la télé ?
— Hum,… Jules s’approcha de moi. Ses yeux et son sourire étaient remplis de malice. J’ai une autre idée, yeobo !
Sa main pénétra en douce dans la ceinture de mon jean.
— Tu veux encore du dessert ! Il se lécha les babines.
Tout en m’embrassant, il défit mes boutons, en ondulant et en frottant son corps contre le mien. Me trouvant un peu à l’étroit, j’entrepris de baisser un peu mon pantalon de ma main valide. N’allant pas assez vite à son goût, il se redressa et enleva le tout, puis se mit à genoux entre mes jambes.
Sa main se posa sur mon sexe et commença à coulisser doucement. J’ai basculé la tête en arrière afin de bien profiter de ce doux moment de digestion. Constatant que je m’abandonnais à lui, il le mit en bouche. Son regard et ses coups de langue m’existaient tant que je perdis le contrôle, laissant le monstre, qui m’habitait, refaire surface.
J’ai attrapé brutalement l’arrière de sa tête et tout en lui tenant les cheveux, j’appuyais fermement ses va-et-vient. Sa cavité chaude et humide entreprit rapidement de me copier en l’engouffrant jusqu’à la garde. Lui, en laissais-je seulement le choix ?
— Stop ! J’ai envie de toi ! On va dans la chambre !
Il me questionna du regard, mais n’émit aucune objection. Il passa ses mains sous mes fesses et tout en me dévorant le cou, il me transporta jusqu’à mon lit.
— Prends le gel et les préservatifs dans mon sac à dos !
Je me rends compte en écrivant que je ne mettais aucune forme d’amour dans mes paroles. Tout n’était déjà que désordre dans ma tête à ce moment-là.
Apparemment, il ne m’en tint pas rigueur. Il lança « Tonight » de John Legend sur mon tel et commença un effeuillage très sensuel. Son petit spectacle eut raison de mes pulsions bestiales, je me radoucis en découvrant, pour la seconde fois, sa magnifique silhouette élancée.
Habillé, il avait une apparence maigrichonne, mais nu, il donnait envie qu’on dévore tout cru tous les muscles de son corps, si bien dessinés.
Je lui fis signe de la main et il vint s’allonger contre moi. Sa peau blanche était douce comme du velours et un soupçon parfumée, tout en conservant ce côté très masculin en rut.
Tout en nous mangeant avidement la bouche, je lui caressais le bas du dos, les fesses et les cuisses, pendant qu’il continuait de mastiquer le manche.
Comment pouvait-il deviner qu’il engendrait un monstre ?
Mes doigts se glissèrent entre ses fesses et commencèrent un sondage rapide de cette raie vierge de tout explorateur. Trouvant la porte du paradis, ils en firent plusieurs fois le contour en quête d’une serrure. Agréablement, surpris de la découvrir entrouverte, « Le Major » s’y aventura. Il longea un couloir et constatant qu’il n’y avait aucune résistance en l’endroit, il appela son « Indic » qui avait déniché le lieu. Soudain, le sol se déroba sous leurs pressions et ils devinrent incontrôlables. Pris d’une démence agitée, ils s’engouffrèrent plus profondément à l’intérieur.
Ne tenant plus, je me suis mis à genoux. Je lui ai ordonné de se mettre sur le dos et d’écarter les pattes. J’ai enfilé le préservatif, je lui ai rapidement lubrifié la rondelle et j’ai approché mon gland de son antre affamé. Elle m’aspira si férocement, que j’en suis resté médusé.
Jules me lançait des regards de braise en se mordant la lèvre inférieure.
Les démons de Sacha refaisant surface, il se montra violent, hors de lui.
Je lui ai remonté le genou gauche au max et je l’ai enfilé de profil. Des larmes de plaisir ou de douleurs jaillirent de ses sublimes perles bleues. J’ai joui comme un damné, faisant complétement abstraction de la virginité de mon Adonis.
Reprenant mes esprits, j’eus l’impression d’avoir eu une absence.
— Oh, désolé, Jules ! Je t’ai fait mal ?
— Un peu, mais tu ne m’infligeras jamais la douleur que toi, tu as connu. Ne t’inquiète pas, je m’étais préparé, je vais bien.
— J’ai de la crème. Attends, je t’en mets tout de suite.
Prit par ses obligations professionnelles et ne voulant pas me laisser seul, Jules m’a déposé chez mes grands-parents vers 13 h 30.
Revoir le château et la maison d’Alekseï en plein jour m’a provoqué un choc terrible. Tout est devenu confus dans ma tête. Je ne cessais de penser à mon Prince. Je l’aimais aussi fort que je le haïssais. J’avais autant envie qu’il me fasse l’amour que j’avais envie de le démonter.
— Mamie ! Je veux aller chez nous !
— Mon chéri, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Tu es encore très fragile et tu commences à peine à te reconstruire. Tu es avec Jules maintenant, il faut que tu oublies Alekseï même si c’est compliqué.
— Ce gamin est vraiment amoureux de toi, Sacha, et lui, il n’a pas de lourds bagages à transporter. Tu risques de le faire souffrir…
— Je sais Papy, mais j’ai besoin de faire mes adieux à ce qui était notre chez-nous ! Filez-moi les clefs ! Je vous promets de ne plus y remettre les pieds après.
— Non, Sacha ! Fais-moi la liste de ce que tu dois récupérer et j’irai tout emballer.
— Hors de question, Papy ! C’est ma vie, pas la vôtre. Je la gère comme je l’entends ! Si je veux me faire du mal, cela ne regarde que moi !
— Gamin, calme-toi ! Nous avons toujours tout fait pour toi et je refuse que tu nous parles sur ce ton !
— S’il te plaît Papy ! Mamie ? Comprenez-moi !, les suppliais-je, après m’être mis à genoux.
— Gabriel, emmène-le, s’il te plaît ! Les clefs sont accrochées à l’entrée.
— Merci Mamie, merci papy. Je ne vous demanderai plus rien, promis.
Papy roula mon fauteuil roulant jusque dans notre entrée, il me fila une canne et ressortit, me laissant seul face à ce qui avait été, éphémèrement, notre nid d’amour.
Tout était désespérément silencieux autour de moi. Seul son parfum vint me caresser les sinus me rappelant qu’il avait un jour investi les lieux.
M’aidant de la canne, je suis resté de longues minutes appuyé contre le mur, balayant des yeux notre cuisine, notre salle à manger et notre salon.
Comme dans un film, je nous revoyais cuisiner en riant, ressentant de nouveau les frissons que me provoquait sa respiration lorsqu’il venait se blottir contre moi.
Je me remémorais nos repas lors desquels nous nous racontions nos journées et nos parties de rigolage sur le canapé lorsque nous jouions à la console.
Cependant, ce ne sont pas les souvenirs qui me firent le plus de mal. Nous avions fait l’amour en tous ces endroits. Les images qui me revinrent en mémoire m’arrachèrent un cri que j’étouffai dans le creux de mon coude.
Notre chambre a été la pièce la plus douloureuse à affronter. Je me suis jeté sur le lit, j’ai attrapé son oreiller et un de ses t-shirts qui traînait et j’ai enfoui mon visage à l’intérieur. Je ne voulais faire plus qu’un avec cette odeur de melon et d’après-rasage. Ne faire plus qu’un avec lui où qu’il soit. Je voulais lui communiquer par télépathie que je l’aimais et que sans lui, ma vie n’avait aucun sens.
— Sacha ! Ça va mon cœur ?
— Mamie ! Je suis désolé que tu me voies comme ça et je suis désolé de ne pas avoir voulu vous écouter. Il me manque tellement, tu sais ! Jules m’apporte énormément, pourtant, je n’arrive pas à l’oublier. Je me sens vide à l’intérieur.
Mamie s’assit près de moi et me prit dans ses bras.
— Mon cœur, je n’estime pas ta douleur et je ne sais pas comment faire revenir l’homme que tu aimes, mais tout ce que je peux te conseiller, c’est d’avancer. Tu as trouvé un jeune homme très mignon qui te voue un amour sincère et sans limites. Jules sait que son travail l’accapare beaucoup et que tu risques d’en pâtir alors, il nous a assuré qu’il allait voir pour changer ses horaires pour passer plus de temps avec toi. Il faut que tu sois patient et que tu réapprennes à aimer.
— Je ne sais pas si je suis open pour aimer de sitôt, Mamie. Une seule news d’Alekseï et tu sais que ça peut tout faire capoter entre nous.
— On rentre ? Il se fait tard, il faut que je prépare le dîner. Jules ne rentrera pas chez toi cette nuit, il est d’astreinte et dormira à l’hôpital.
— Comment tu le sais ? Pourquoi il ne m’a pas téléphoné ?
— Il a tenté de te prévenir, mais tu ne répondais ni à ses appels ni à ses messages. Tiens ! J’ai trouvé ton portable sur le sol de l’entrée.
Mamie m’aida à me rasseoir dans le fauteuil et nous nous dirigeâmes vers la sortie.
Lorsqu’elle éteignit les lumières, mon regard se porta sur un voyant rouge qui clignotait. Le répondeur d’Alekseï m’indiquait qu’il y avait des messages. Souhaitant entendre la voix de mon homme, je me suis précipité pour les écouter.
Après avoir effacé plusieurs messages dans lesquels personne ne parlait, je suis parvenu au tout dernier.
— Alekseï love Sacha… Castel jal… No phone.
Il y avait tellement de friture sur la ligne et la personne, une femme en l’occurrence, avait un tel accent russe que je ne compris rien. Qu’avait-elle tenté de dire concernant Alekseï ?
Le « no phone » résonne encore à mon oreille comme un avertissement.
Annotations
Versions