Mercredi 10 février 2021

4 minutes de lecture

Salut mon pote,

Avoir eu Alekseï, hier soir à la maison hier, ça m’a redonné envie de vivre… Un peu. Je sais que j’ai fait une connerie en me baladant complètement torché et à moitié à poil sur la terrasse en plein hiver. J’aurais pu y laisser la vie et j’aurais fait souffrir tout le monde autour de moi.

Malgré mes réactions, je ne suis pas complétement indifférent aux sentiments d'Alekseï. Je sais que je l’aime encore, mais je ne peux pas si facilement faire abstraction sur tout ce qui s’est passé. Il y a eu des événements trop graves pour qu’ils les balayent d’un revers de la main. J’ai besoin de savoir si je suis toujours amoureux de lui ou si c’est seulement parce que notre histoire était inachevée.

Nous verrons avec le temps. De toute façon, les filles ne nous lâcheront pas tant qu’elles ne nous auront pas remis ensemble.

Je vais retourner en cours cette après-midi, il faut que je réussisse à tout prix mon année et j’ai déjà pris énormément de retard avec mes déboires. Ça coûte trop cher à mes parents et j’ai besoin d’avoir un bon avenir pour assurer avec mon prince si le futur nous le permet. Maintenant que mon appart est nickel grâce aux filles, je vais aller faire des courses. Il faut que je me remplume un peu et surtout que je cesse de boire.

À plus journal !

*** Alekseï ***

Cette après-midi, j’ai quitté plutôt pour essayer de voir Sacha. Avant que je ne quitte la société, j’avais demandé à Irina de se renseigner sur ses horaires et sur ses projets auprès de Sally. Il revenait de courses et il devait rentrer directement.

J’arpentais les rues à sa recherche. Vu comment mon petit homme était faible et vu comment il était chargé, il devait rentrer tranquillement.

En passant devant son université, mon regard s’est porté sur un jeune homme blond qui, de loin, avait son apparence. Il me manquait si atrocement que j’ai cru que mon cerveau et mon cœur l’imaginaient partout.

En me rapprochant lentement, j’ai constaté que c’était bien lui, avec ses sacs de courses. Il discutait avec un gars, sûrement un de ses camarades. Je me suis stationné dans l’intention de le rattraper dès qu’ils auraient terminé et de le déposer chez lui.

Je ne sais pas quel était leur sujet de conversation, mais le gars l’a plaqué contre un arbre. Il a posé sa main droite sur le tronc près de son visage et son autre main s’est glissée sous la doudoune de mon Sacha. Il a alors tenté de l’embrasser. J’ai redémarré en trombe, je me suis stoppé à leur hauteur et j’ai klaxonné.

— Sacha, je te dépose chez toi, tu as l’air chargé ?

Il a repoussé le gars d’un coup d’épaule et est venu vers ma voiture. Le mec me fixait en fronçant les sourcils. Sacha a posé ses sacs sur la banquette arrière et il est monté à côté de moi. Avec un rictus renfrogné, il m’a juste lâché un « bonjour » sur un ton sec.

Je n’ai pas voulu lui poser de questions, il m’aurait envoyé balader à coup sûr. Arrivé devant chez lui. Je suis vite descendu et j’ai attrapé ses sacs.

— Je t’aide, tu dois être fatigué d’avoir porté tout ça !

Il aurait pu conduire, mais ne devait pas encore s’en sentir capable avec les médocs qu’il avait pris ces derniers jours.

— Nan, c’est bon. Je n’ai pas besoin de toi. J’ai accepté de monter dans ta caisse juste pour me dépêtrer du gars de tout à l’heure.

— Sacha, je le fais de bon cœur, je ne cherche rien. On peut s’entraider entre amis.

— Même ça, tu l’as perdu ! Ne me considère plus comme quoi que ce soit !

— Je les monte et je pars. Ok ?

Sacha ne m’a pas répondu. Il est descendu de la voiture à claquer sa portière et a ouvert celle de derrière. Ensuite, il s’est dirigé, les mains vides, vers la porte de l’immeuble. J’ai percuté et j’ai attrapé les sacs.

— Pose ça devant l’ascenseur, merci.

— Sacha...Humm… Ok ? Bonne soirée, prends soin de toi, s’il te plaît.

Son regard bleu acier m’envoya des éclats de métal qui transpercèrent mon cœur. Je suis resté figé comme un idiot jusqu’à ce que les portes se referment sur l’amour de ma vie.

Une fois dans ma voiture, j’ai tout laissé sortit. Je me serais défoncé le crâne contre le volant si cela avait servi à quelque chose. Je me haïssais encore plus qu’il me détestait. Hier, il mettait fin à mes espoirs de retrouver notre amour et aujourd’hui, il crachait sur notre amitié. Il ne me laissait aucune chance de me repentir et de le reconquérir.

***

Sa voix tremblait. Je me suis retenu devant lui pourtant, j’avais aussi envie de pleurer.

Lorsque je me suis retourné face aux portes, j’ai vu qu’il n’était pas sorti. Ses sublimes yeux noirs ruisselants me fixaient et je perçus, en regardant son cou, qu’il ravalait silencieusement des sanglots.

Les portes se refermèrent sur mon beau Prince et je me retrouvai seul avec ma culpabilité. Assis sur le sol de l’ascenseur, je culpabilisais, mais je ne pouvais faire machine arrière, sinon ça n’aurait servi à rien de l’avoir rejeté de la sorte.

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