Lundi 15 février 2021

8 minutes de lecture

Salut mon pote

Je vais encore faire une connerie, mais ce sera la dernière, promis ! Cette après-midi, je mets à exécution mon plan final. Si après ça, il m’aime encore, je l’épouse. Sinon, ben, je ne regretterais rien, ou si !

Enara, qui était de mèche avec les filles, pour obliger son petit-fils à voir son Prince, concocta le plat préféré de celui-ci. Elle prit soin de préparer deux boites isothermes et attendit qu’Alekseï sorte de chez lui pour les lui remettre.

— Mon grand, viens par ici ! J’ai concocté un petit bœuf carotte. J’ai fait un Tupperware pour toi et un pour Sacha. Tu pourrais lui déposer ce soir vers 18 h – 18 h 30 ?

Je te remercie, mon chéri. Je file, il fait froid ! Bisous à Sacha.

*** Alekseï ***

Je n’eus pas le temps de répondre qu’Enara avait déjà disparu en fermant la porte derrière elle.

Il va me la faire bouffer la boite, si j’y vais à l’improviste. Je vais d’abord l’appeler pour tâter le terrain.

Après quatre sonneries.

— Allô ? Ouais ! Qu’est-ce que tu veux ?

J’ai pris une grande aspiration et je me suis lancé d’une traite pour ne pas lui laisser le temps de me raccrocher au nez.

— Mamie (terme pour adoucir Sacha) nous a préparé des boites de bœuf carotte et elle veut que je t’en dépose une, ce soir !

— Ouais… Dis simplement que tu cherches des excuses ! Viens après 18 h 30, j’ai des soins avant !

Pourquoi me rend-il la vie si dure ? Je me dis que j'aurais préféré que cette voiture m'achève.

À 18 heures tapantes, j’ai sonné et je me suis précipité dans l’ascenseur.

Comme convenu la veille, Jules, dissimulé dans la cage d’escalier, monta en même temps qu’Alekseï. Écoutant leur conversation, l’oreille collée à la porte, il attendit que Sacha le fasse entrer avant de faire irruption.

Sacha m’a accueilli en peignoir blanc, à peine serrée par la ceinture, laissant ses attributs se révéler. Je n’en revenais pas de son manque de pudeur. Il avait bien changé. Ce n’était plus le jeune homme innocent, dont j’étais tombé éperdument amoureux.

— Tu as un problème d’audition ? C’est quoi que t’as pas pigé dans « vient après 18 h 30 » ? La sonnette de la porte retentit. Attends-moi sur le canapé. Les soins ne vont pas durer longtemps.

Il ouvrit en gueulant.

— Putain, t’as une demi-heure de retard ! Tu me prends pour ta meuf ou quoi ? Va dans la chambre !

J’aurais dû m’y attendre que son infirmier, ne fût autre que Jules. Il se tourna vers moi et me toisa au risque de prendre une patate. Il tenait à me faire comprendre qu’il allait s’occuper du petit cul de ma princesse.

Avait-il espoir que Sacha revienne vers lui, si je le tabassais ?

Succédant à Jules, Sacha entra dans sa chambre. Il repoussa mollement la porte, de sorte qu’elle reste entrebâillée. Il savait que je n’allais pas rester stoïque devant la télé.

C’était plus fort que moi, il fallait que je les observe. Il n’avait pas commencé que j’avais déjà envie de le tuer.

Je vais te faire des soins dentaires, connard ! Attend un peu que je te tombe dessus, seul à seul. Il va y avoir un ravalement de façades, j’te le dis !

De là où je me trouvais, je ne pouvais rien rater de la scène qui se déroulait devant mes yeux. Sacha, voulait-il me dégoûter, pour de bon ? J’avais déjà envie de vomir.

Après qu’ils sont entrés, Sacha a ôté son peignoir, révélant son corps pâle et frêle. Il s’est positionné sur le bord du lit avec les épaules et le visage à plat contre le matelas, au plus près de ses genoux. L’autre connard a mis ses gants en latex qu’il a lubrifié abondamment et s’est ensuite occupé de lui. Il a plaqué une main sur sa fesse et il lui a introduit un doigt pour lui faire sa rééducation.

Sacha a poussé quelques grognements incontrôlés, car cette zone était encore très sensible, même au bout de deux mois.

Je bouillonnais tellement sur le canapé que je mis, par inadvertance, un coup de pied dans la table basse, renversant un vase qui s’y trouvait.

Complètement désorienté, par le spectacle auquel je venais d’assister, j’ai regardé le vase rouler, tomber et se briser.

Soudain, je me suis souvenu que la porte de la chambre était entrouverte et j’ai levé les yeux en leur direction. Ils me dévisageaient avec les sourcils froncés. Sacha se releva brusquement et claqua la porte.

***

Derrière la porte, nos deux protagonistes, la main devant la bouche, étouffaient leur rire.

— Ça va, je ne t’ai pas fait mal ?

— Non, ça va, je m’attendais à pire.

— C’est grâce à ce nouveau gel à usage médical. Il lubrifie et anesthésie la zone sur laquelle il est appliqué. Si tu me récompenses comme il faut, je te le donne ! Et je te jure de ne plus t’embêter. En espérant qu’on puisse devenir ami tous les trois !

— Ok, tu veux quoi ?

Je ne savais que trop bien ce que désirait ma petite salope. Il bandait tant que son engin déformait son pantalon. J’ai alors posé ma main sur sa queue raidie et je l’ai caressé à travers la toile. Jules a détaché sa ceinture en se bouffant la lèvre et en dandinant son petit cul, puis il a fait sauter son bouton et a ouvert sa braguette. J’ai à peine écarté son boxer que sa verge s’est redressée subitement. Je ne sais pas si je l’aimais encore ou si j’aimais son côté salope, mais je me suis mis à le masturber avec fermeté en le suçant.

Avant de jouir, Jules m’arrêta et se mit à quatre pattes sur le lit près de moi.

— Prends-moi ! Ce sera notre adieu sexuel !

Touché par son beau visage triste, je me suis mis debout entre ses jambes. Après l’avoir légèrement dilaté avec mon pouce, je me suis introduit en lui. Son petit trou, qui mouillait comme une chatte, m’aspira direct.

Nous avons joui en essayant de ne pas faire de bruit, de peur de voir surgir Alekseï.

Une demi-heure s’était écoulée depuis l’arrivée de Jules.

Sacha, si tu n’as pas fini, je me casse ! C’est bon, vos conneries !

Je me suis empressé de revêtir mon peignoir, en le nouant un peu mieux cette fois, et je suis sorti rapidement de la chambre pour m’interposer entre eux. Jules sorti à son tour et jeta un regard rapide à Alekseï, debout près du canapé. Juste assez pour énerver mon Prince un peu plus.

J’ai raccompagné ma petite souris perverse à la porte avant que mon démon ne lui saute dessus.

— À plus ! Et à l’heure la prochaine fois, sinon je ne paye pas la consulte ! Nous nous adressâmes un clin d’œil.

Alekseï, qui en avait assez soupé, remit son blouson et suivit Sacha pour partir.

— C’est bon, je me casse ! Vous l’avez bien fait exprès de laisser cette putain de porte entrouverte ! Tu savais que j’allais mater. Vous êtes de belles salopes tous les deux !

Je te l’ai dit Sacha, je ne t’ai rien fait ! Que tu me croies ou pas, j’ai souffert aussi de mon côté. Je t’aimais à en devenir fou et toi…

Sacha baissa les yeux.

Je sais que j’ai dépassé les bornes. C’est la dernière fois mon amour, promis.

— Tu aurais pu ramasser les morceaux de verre du vase ! Aie ! Putain ! Dis-je, en me coupant délibérément la main, pour qu’il reste encore un peu et qu’il prenne aussi soin de moi.

Alors qu’il s’apprêtait à sortir, Alekseï comprit qu’il s’était blessé et referma la porte.

— Ça va ? Tu veux que j’appelle ta salope d’infirmier ? Tu peux courir ! Viens là !

Il m’a saisi violemment par le poignet et m’a rapproché de l’évier de la cuisine, afin de mettre ma main sous l’eau. Il a ensuite attrapé un torchon et me l’a noué autour.

— La boîte à pharmacie et sous le lavabo de la salle de bain.

Il est allé la chercher, puis il a enlevé la serviette doucement. Je ne saignais presque plus.

— Tu as de la chance, ce n’est qu’une entaille superficielle. Pas besoin de point de suture.

Malgré son bras plâtré, il a appliqué de la Betadine pour désinfecter et m’a mis un bandage.

— Je vais ramasser mon bordel et laver ton sang ! Je ne voudrais pas que tu glisses et que tu te pètes le coccyx.

Je suis retourné m’asseoir sur mon lit. J’avais tout manigancé, pourtant, je m’en voulais de le faire souffrir. Il a enlevé son blouson, s’est retroussé les manches et a tout ramassé d'une seule main.

— C’est bon, j’ai fini ! Habille-toi au moins !

Je n’avais pas senti que mon peignoir avait glissé de mes épaules, découvrant mon corps chétif et couvert de stigmates.

— Pourquoi, elles te déplaisent mes cicatrices ?

Alekseï s’est dirigé nerveusement vers ma chambre et il s’est approché de moi. Ne voulant pas perdre la face, j’ai levé la tête d’un air dominateur. Il a alors attrapé les deux pans de mon peignoir et les a écartés violemment.

Il fixa longuement mon torse. Ne retenant plus ses larmes, il passa ses doigts délicatement sur mes cicatrices, puis me regarda dans les yeux. J’ai posé mes mains sur ses poignets.

Je sentais la chair de poule sur la peau de mon Prince qui frissonnait de me voir si mutilé.

— Tu m’as marqué pour la vie, mon cher Prince !

— Tu n’as pas le droit de me dire ça, Sacha ! Tu dépasses les bornes cette fois. Tu le sais ? Il secoua les bras pour se libérer de mon emprise. Tu me donnes envie de gerber, Sacha ! Ça me crève le cœur tellement je tiens à toi, mais je ne peux pas en supporter davantage.

Reste avec ton infirmier et éclatez-vous bien !

J’ai fait tout ce que j’ai pu pour me sortir de toute cette merde et retrouver… Et te retrouver, mon Baby !

Je ne t’ai pas fait souffrir de mon plein gré, même si tu m’accables, je n’y suis pour rien.

— Je suis désolé Alekseï !... Ne pars pas !

— Tu es allé drôlement loin dans tes paroles pour me dégoûter. Bravo, tu as réussi.

Il est sorti et il a claqué la porte violemment derrière lui.

À moitié nu et en larmes, je me suis recroquevillé sur moi-même en serrant mon oreiller contre moi.

Je ne l’ai pas entendu revenir, il avait dû oublier quelque chose. Je sais juste qu’il s’est planté près du lit, qu’il m’a recouvert et m’a embrassé sur le front.

— Reste, je t’en supplie, Honey ! Honey !, lui ai-je hurlé en bavant. Il fit non de la tête et il partit sans se retourner.

Commentaires

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Eline Kirlian ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0