Samedi 20 février 2021
Salut l’ami !
Lorsque je suis arrivé au restaurant dans mon beau costume cintré, qui servait en toute occasion, les filles n’étaient pas encore présentes et Alekseï non plus.
Elles ont débarqué dix minutes après, toutes joyeuses, dans leurs tenues à paillettes et elles ont pris place à ma table. Les serveurs nous ont amené du champagne et les cartes.
Nous avons discuté un bon moment de ma dernière vacherie à Alekseï. Tu te doutes, journal, que je me suis fait engueuler en beauté.
Étant donné que je n’avais pas voulu leur sembler intéressé par la venue d’Alekseï, je ne leur ai pas demandé s’il allait se joindre à nous. Dans l’espoir qu’il franchisse la porte, je jetais de furtifs coups d’œil. Hélas, il n’est pas venu et les serveurs voulaient que nous commandions. Une envie incontrôlable de pleurer m’a alors submergé.
Tant qu’il s’accrochait à moi, je trouvais ça drôle de le repousser et maintenant qu’il refusait d’être là, je voulais mourir de nouveau. Ce n’était qu’un juste retour de bâton pour les barrières que j’avais dressées entre nous.
J’ai retenu mes larmes et l’alcool aidant, j’ai monopolisé la conversation tout le repas pour cacher mon chagrin. Nous devions sortir en boîte, alors je me suis dit que j’allais me lâcher et peut-être rencontrer un autre beau brun ténébreux.
Irina reçut un SMS de confirmation d’Alekseï. Il était au « Tapis Rouge » avec ses clients. Elle se leva et invita Sally et Sacha à partir.
Une fois installés avec nos cocktails, aux petits parasols métallisés, nous nous sommes détendus au rythme de Bob Sinclar jusqu’à l’arrivée de Swan, Neal et Jack. Les autres avaient d’autres choses de prévus.
Je ne sais plus très bien quelle musique passait à ce moment-là. Je me rappelle seulement m’être mis debout pour faire le clown et amuser la galerie.
Ils savaient tous que je n’étais pas au mieux de ma forme, alors ils se sont tous joints à moi pour réaliser ma chorégraphie improvisée et désordonnée.
Encore dans mon délire, alors que mes amis avaient repris place sur les banquettes, j’ai hasardeusement croisé le regard indifférent d’Alekseï. Il était assis à quelques tables de nous, accompagné par des gars en costards. Sans prévenir les aux autres de sa présence, je les ai invités à monter sur la piste.
Toujours dans l’espoir d’attirer son attention, je remuais mon postérieur en levant les bras et en chantant à tue-tête. Après des rythmes endiablés, le disc-jockey a mis des chansons plus sexy. Je n’ai pas eu le temps, de retourner m’asseoir, qu’un gars est venu se frotter contre mes fesses. Je l’ai repoussé gentiment, mais lorsque j’entrepris de m’éloigner de lui, il m’a chopé par la taille et a commencé à m’embrasser dans le cou.
Il se montrait de plus en plus insistant et baladait ses mains sur mes abdos. Je ne savais pas comment m’en dépêtrer jusqu’à ce que quelqu’un l’empoigne et lui dise : il est avec moi, lâche l’affaire ! J’ai tout d’abord cru que c’était notre Bad Boy, Swan, mais j’ai été surpris de découvrir le visage enflammé de mon preux chevalier.
Après que le gros lourdaud se soit barré, il m’a juste craché un : bonne soirée, éclate-toi bien !
Mon cœur, comme un miroir que l’on brise, a éclaté dans ma poitrine. J’ai eu l’impression que les morceaux de verre transperçaient mes organes.
Bouche bée, je l’ai suivi du regard tandis qu’il traversait l’épaisse fumée des machines fumigènes pour rejoindre ses compagnons.
De peur de chialer devant tout le monde, j’essayais d’esquiver son regard noir qui ne me quittait plus.
Quand ils ont passé des musiques plus sensuelles comme « Hey Sexy Lady » de Shaggy, le Prince beaucoup moins charmant s’est levé, suivi de ses collègues et ils se sont dirigés vers la piste de danse. Alekseï, complètement saoul, se prenait les pieds dans les chaises et bousculait les clients.
Par crainte que cela dégénère, je me suis levé et je l’ai suivi discrètement. Je me suis dissimulé derrière un poteau lumineux afin de pouvoir espionner ses gestes et au cas où, quelqu’un vienne le déranger.
Il ne fallut pas longtemps avant qu’un gars, sûrement excité par l’alcool et voyant son air fragile, vienne lui mettre sa langue dans la bouche tout en caressant ses pecs saillants sous sa chemise ouverte.
Il avait dû me voir cacher là et il me punissait en se laissant embrasser sans tenter de le rejeter. Il attendait peut-être que je réagisse, mais je n’ai pas eu le temps de faire un pas en sa direction, que le gars le prit par la main et l’emmena vers les toilettes.
Je les ai suivis et j’ai fini par les perdre de vue un instant, puis au détour d’un couloir obscur, j’ai vu mon Alekseï. Il avait déjà le pantalon en bas des chevilles et sa verge dressée dépassait de son boxer. Quand le mec, lui a tourné le visage pour l’embrasser dans le cou, il m’a vu et a essayé d’articuler « un Help me baby » ! Plus je m’approchais de cette salope pour lui mettre une patate, plus je voyais les larmes d’Alekseï couler le long de ses joues rougies.
J’ai attrapé le gars par le colback, je l’ai fait pivoter vers moi et je lui ai asséné le coup-de-poing le plus puissant que je n’avais jamais mis de ma vie. Il contenait toute ma colère, ma jalousie et tous les morceaux de verre qui m’avaient arraché les entrailles quelques minutes auparavant.
Presque KO, il est tombé à la renverse, se cognant la tête contre le mur. Je me suis baissé vers lui et je l’ai saisi à nouveau par le col.
— Tu sais que ce que tu t’apprêtais à faire ? Ça s’appelle un viol ! Tu veux que je te montre, sale enculé !
J’ai desserré sa ceinture et j’ai empoigné le haut de son pantalon.
Dans ma rage, j’ai tiré de toutes mes forces, faisant sauter le bouton et arrachant sa fermeture Éclair. J’ai baissé son pantalon et son boxer et je lui ai hurlé : retourne-toi !
Il a commencé à me supplier d’arrêter, en hurlant. Je lui ai craché à la gueule et je suis parti m’occuper d’Alekseï étalé dans son vomi.
Mon pauvre amour. Je l’ai rhabillé en douceur en lui murmurant au creux de l’oreille que j’étais là, près de lui. Il m’a attrapé par la nuque d’une main et a mis l’autre sur ma joue. Il me fixait en pleurant ; « merci baby ! ».
J’ai passé son bras gauche autour de mon cou et je l’ai aidé à se relever. Il ne savait plus où il était et traînait les pieds.
Les filles et le trouple trouvant le temps long nous avaient rejoints. À l’autre bout du couloir, ils avaient vu la scène de l’effeuillage barbare. Swan a saisi son bras droit et il m’a aidé à le transporter jusqu’à sa voiture.
Préférant éviter qu’il ne soit vu dans cet état par les employés du château, j’ai demandé aux garçons de nous emmener chez moi et de m’aider à le mettre dans l’ascenseur.
Arrivé dans mon appartement, il semblait être plus connecté. Il est allé dans ma chambre et il s’est jeté sur mon lit. Je n’avais pas d’autre choix que de le déshabiller, il puait et avait de la gerbe partout sur ses vêtements.
Je me suis assis près de lui, j’ai enlevé sa chemise et son pantalon qui ne tenait plus à grand-chose. Mes mains tremblaient à chaque effleurement de sa peau lisse et halée. Ensuite, j’ai fait le tour du lit et je l’ai hissé jusque sur l’oreiller. Il ne bougeait pas et souriait bêtement.
— T’es beau, ivrogne ! Tu pus ! J’ai ri doucement. Je suis allé dans la salle de bain chercher une bassine et un linge pour le laver.
Lorsque je me suis approché de lui pour lui nettoyer le visage, j’ai vu ses yeux s’embuer de larmes. Il me regardait avec du désespoir dans les yeux. Ma gorge s’est serrée, j’avais envie de pleurer, mais j’ai continué à lui essuyer la figure avec de plus en plus de tendresse.
Ces sourcils, ces magnifiques yeux noirs ornés de longs cils, ce nez parfait et cette putain de bouche m’avait manqué. Tout délicatement, je suis descendu dans son cou et sur le haut de son torse. Ses larmes continuaient de se perdre dans son cou. J’ai rincé le linge, puis j’ai nettoyé ses bras et ses mains. Son corps frémissait à chacun de mes passages avec le linge.
Toujours silencieux, je me suis relevé pour poser la bassine sur mon bureau et aller lui chercher des vêtements propres.
Alors que je m’approchais des pieds du lit avec mes affaires en main, il s’est redressé sur un coude et s’est mis à me regarder en se mordant la lèvre inférieure. Il a glissé son autre main dans son boxer et il a commencé à se caresser, en faisant des mouvements de va-et-vient avec son bassin.
— Alekseï, tu es soûl, arrête ton cinéma ! Je n’aime pas te voir comme ça ! Et j’bouffe pas de viande, qui a macéré dans le vin !
— Je sais que tu ne peux pas, alors prends-moi ! J’en peux plus que tu me traites comme une merde ! Si tu savais à quel point, tu me fais souffrir !
Tu es l’homme de ma vie et je le sais depuis la première seconde où j’ai croisé ton regard. Ton visage me manque, tes lèvres, ton sourire, ton petit corps et ta tendresse me manquent encore plus bordel. Ne me laisse pas comme ça, je deviens fou ! My baby, pitié !
Tout en écoutant sa confession et sans le lâcher des yeux, je suis venu m’asseoir près de lui. J’ai sorti sa main de son boxer, je l’ai mis à plat sur ma bouche et je l’ai embrassé.
— Je t’aide à t’habiller, ou tu restes en boxer ?
— Viens me réchauffer !
— J’arrive ! Je me suis installé tout contre lui et j’ai posé sa tête sur mon torse. Tout en jouant avec ses cheveux rebelles, je passais ma main sur son torse. Repose-toi, Honey, je suis là ! Je t’aime comme un dingue aussi et je ne veux plus passer une seule minute sans toi.
Lorsqu’il fut endormi, je me suis relevé. J’ai remonté la couette jusqu’à son cou et j’ai déposé un baiser sur son front.
— Fais de beaux rêves, mon amour, car ils se réaliseront peut-être bientôt. Du moins, je l’espère…
Après une bonne douche, j’ai enfilé un caleçon et un T-shirt propre. Je sentais bon, ça changeait de l’odeur de vomi.
Bon, je te laisse journal, j’ai hâte d’aller me blottir contre mon Prince. Il m’a terriblement manqué et j’ai énormément de chosesà me faire pardonner.
De le voir me supplier en pleurant a été un véritable crève-cœur. J’ai été un monstre avec lui, ne lui laissant aucune chance de s’expliquer.
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