Dimanche 21 février 2021
À mon retour, je me suis glissé dans les draps froids. Il dormait profondément tout en sanglotant. Je l’ai enlacé et j’ai collé ma tête contre sa poitrine. Il a reniflé, puis m’a serré fortement dans ses bras.
J’étais nostalgique de m’endormir au rythme mélodieux de ses battements de cœur. Auprès de lui, je redevenais le fragile Sacha, son Ange, son Baby… Sa Princesse.
Je ne sais pas lequel de nous deux a ouvert les yeux en premier, mais le deuxième est resté sagement immobile en l’attendant. Avant même qu’il n’ouvre la bouche pour parler, j’ai posé mon index sur ses lèvres.
— Reste encore un peu allongé, je vais préparer le petit-déjeuner et je reviens te chercher.
Comme il n’avait pas envie de m’écouter, il m’a suivi et est venu se coller contre mon dos en m’enlaçant. Sans un mot, il a posé son menton sur mon épaule. J’ai fait semblant qu’il n’était pas là et j’ai continué à tout préparer. J’allais de la cuisine à la table, dans la partie séjour, avec lui à mes basques.
À un moment et alors que je faisais tout pour me retenir, j’ai laissé échapper un fou rire. Il avait failli nous faire tomber à cause de ses bêtises. Il m’a attrapé le visage et m’a embrassé avec la passion dont il avait le don. Je me suis laissé faire quelques longues minutes et j’ai glissé entre ses mains pour me sauver en riant. Il m’a souri sans un mot et est venue s’installer à table.
Il mangeait tout en me dévorant des yeux. Je sais que je rougissais. C’était plus fort que moi, quand je me perdais dans ses grands yeux noirs, brillants de mille feux. Je me sentais à nouveau heureux. J’avais eu des doutes, mais là, je savais que j’étais atrocement mordu de lui.
« Forever Your, My Prince », lui ai-je murmuré de ma place. Il est venu s’asseoir à cheval sur mes genoux. Je malaxais ses fesses musclées pendant qu’il me labourait les épaules et le dos. Malgré nos érections respectives, nous nous sommes juste embrassés.
Sentir de nouveau sa langue agile visiter tous les recoins de ma bouche, ressentir cette excitation lorsqu’il suçote délicatement ma langue.
— Le reste viendra plus tard. Nous avons tout notre temps, my baby ! N’est-ce pas ? M’a-t-il dit en écartant les mèches de cheveux qui cachaient mes yeux. Je lui ai fait un clin d’œil et je me suis blotti contre lui.
Avant-midi, nous avons envoyé un SMS aux filles, chacun de notre côté, pour les prévenir que ça allait et que nous étions chacun chez soi. Ce serait un mensonge jusqu’à 18 heures, parce que nous ne voulions plus nous séparer.
Nous avons regardé des dramas toute l’aprèm en nous câlinant sous la couette. Plus rien ne pouvait venir nous perturber.
*** Alekseï ***
Je fus réveillé à cause du marteau-piqueur qui me martelait le crâne. Il ne me fallut pas longtemps pour découvrir que les images, qui étaient dans ma tête, n’étaient pas que les souvenirs d’un poivrot.
Il était là, dans mes bras, sa bouche entrouverte qui s’offrait à la mienne. Ses magnifiques boucles blondes, en bataille sur ses belles joues roses, entouraient son visage d’ange. Il m’avait tant manqué, à moi, qui n’osais plus croire en nous deux.
Je détaillais chaque parcelle de peau qu’il dévoilait. Certaines cicatrices, me renvoyant à son viol, transperçaient mon cœur comme des dizaines de flèches. Il était devenu si fragile, mon homme-enfant… Je mourrais d’envie de l’embrasser, mais j’avais peur qu’il se réveille.
Lorsqu’il ouvrit ses paupières, tels des volets donnant sur un océan et qu’il ensoleilla ma journée de son sourire étincelant, je crus faire une syncope.
— Baby !...
Il me pressa de me taire et se leva pour nous concocter le petit-déjeuner. Je ne pris pas le temps d’enfiler quoi que ce soit et j’ai bondi hors du lit.
En fait, à ce sujet, il va falloir que je demande à Sacha comment j’ai perdu mon boxer cette nuit-là. J’ai loupé le passage pendant lequel je l’ai enlevé, car je me rappelle avoir glissé ma main à l’intérieur en lui parlant.
Sans dire un mot, je suis arrivé derrière lui et je l’ai ceinturé. Tout aussi délicatement, j’ai posé mon menton sur sa petite épaule rachitique. Je ne voulais plus jamais me séparer de lui, même si ce n’était que pour cinq minutes.
Je sentis sa joue se contracter, j’avais réussi à le faire rire.
Let’s go, mon gars ! Voyons combien de temps avant que je t’agace.
Bon, pas le temps de l’énerver que nous avons trébuché, manquant de tomber. Il éclata d’un rire étouffé. Je ne pouvais plus me retenir et j’ai fourré ma langue dans sa magnifique bouche. Pas le temps de m’imaginer lui dévorant le corps, que ce petit coquin se glissa entre mes bras. Je me suis avoué vaincu sur cette partie, mais elle n’était que remise.
Face à lui, ne lui permettant aucune échappatoire, je n’ai pas pu avaler grand-chose. Je me contentais de me délecter de ses formes, de son sourire, de son parfum, et même de ses bruits, quand il avalait ses céréales.
Il me sortit de mon doux rêve lorsqu’il prononça sa fameuse phrase : « Forever Your, My Prince ».
Pour toujours ? À moi ? J’étais tellement ému par ses paroles que j’eus envie de lui faire un câlin comme un enfant.
Je me suis assis sur ses genoux et je l’ai serré dans mes bras. Dans nos bouches, nos langues entreprirent un duel ardent. Je ressentis un besoin incontrôlable de dévorer la sienne.
Passer l’après-midi, devant la télé, sous la couette avec lui entre les cuisses, je voulais le vivre jusqu’à la fin de ma vie.
***
Annotations
Versions