Samedi 04 septembre 2021

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Hello mon journal !

Aujourd’hui, c’est le grand jour ! J’épouse mon Prince Charmant ! J’épouse un mec ! My Honey !!

Aujourd’hui, je me sens plus que vivant. Ma vie devient un rêve, un véritable conte de fées.

En amont de notre grand jour de noce, nous avions déjà signé tous les documents à la mairie. Grâce au Roi et à ses contacts, tout s’était combiné simplement et rapidement entre nos deux pays.

Alekseï avait voulu le célébrer en France avec nos proches et en Bulgarie dans un cadre empreint de noblesse et d’histoire.

Donc ce matin, vers 9 h 30, Mamie, Sally et Sofia sont venues me rejoindre et ont amené mon costume. Il avait été entièrement confectionné par les petites mains de Sofia, avec les idées de Sally, dont je me méfiais.

Sally et Mamie se sont précipitées dans l’appartement et sont allées déposer l’énorme housse sur le lit de mes parents. Au vu de la taille, j’ai pensé qu’elles avaient dû y mettre leurs robes, mais Sofia est, elle aussi, arrivée avec une autre housse aussi gigantesque.

Nous avons discuté du déroulement de la cérémonie devant un café, puis Sofia s’est rendue chez Dolan pour assister Alekseï dans son habillage. Après un encas rapide sur les coups de midi, nous avons été rejoints par Laura.

Avant de s’occuper de ma tenue et de mon maquillage, les filles ont revêtu leurs robes de témoins, aux magnifiques drapées asymétriques couleur saumon. Ensuite, ça a été le tour de Mamie. La sienne, dans les tons de vieux rose pastel, était cintrée sous la poitrine, afin d’affiner sa silhouette de vieille dame.

J’oublie un détail, Jules, mon ex. Vous pensiez ne plus entendre parler de lui, pourtant, il sera présent à notre mariage en tant que mon témoin masculin.

Je vous explique brièvement. Lors d’une soirée organisée par la société d’Alekseï, nous nous sommes retrouvés tous les trois. Il avait été invité par sa nouvelle conquête, Thomas. Un homme d’au moins dix ans son aîné, qui semblait lui vouer une tendresse et une attention, à la limite de l’emballer dans du papier bulle. Il méritait qu'on prenne soin de lui. J'avais été un salaud avec lui.

Alekseï, bien que je lui aie expliqué mon état d’esprit de l’époque et que je me sois excusé de ce dérapage, l’avait toisé de son regard le plus noir tout le début de soirée.

Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé pendant que j'étais sur la piste de danse avec Irina. Néanmoins, les deux sont revenus de l’extérieur, en se souriant. Mon homme a posé sa main sur ma cuisse et m’a adressé un clin d’œil pour me dire que tout était ok.

Par la suite, nous nous sommes souvent appelés et revus avec l’approbation de Sa Majesté. De fil en aiguille, nos deux partenaires se sont découvert des atomes crochus, grâce aux talents de styliste de Thomas.

*** Alekseï ***

Après m’être fait virer de ma maison, je me suis fait virer de chez Sacha, par Sacha. Comme il était de tradition, il ne voulait pas que je le voie en tenue, avant le mariage.

Merci à Dolan, mon témoin et à Ethan de m’avoir accueilli chez eux. J’ai paisiblement dormi dans la chambre de Neal, décorée de ses esquisses de mode et des portraits de ses deux crushs.

À deux, c’est compliqué, alors à trois, je ne donne pas cher de leur relation. Affaire à suivre, d’après my Baby, ils vous l’expliqueront eux-mêmes, dans leur biographie.

Levé à l’aube, j’ai tourné comme un lion en cage, jusqu’à l’arrivée de mes sauveuses, ma témoin, Irina et la talentueuse Sofia, qui avait aussi confectionné mon costume.

Le but du "tailler sur mesure", c’est qu’il soit parfait. Eh bien évidemment, il m’allait comme un gant.

À l’image de ma tenue d’apparat, mon smoking blanc avait été brodé de dorures sur le col, les revers et les poignets, rappelant les motifs de mon gilet. Le pantalon, lui, était uniquement blanc.

Lorsque je fus prêt, mes quatre amis m’accordèrent le droit de m’admirer.

Qu’elle ne fut pas ma surprise en me découvrant. J’avais l’impression d’être différent du Alekseï qui avait demandé la main de Viktoria.

J’étais un tout autre homme. Un homme libéré du joug de sa mère et de celui de ses obligations hétéros royales. Je pouvais enfin me consacrer entièrement à l’homme de ma vie sans risquer qu’il n’en pâtisse.

Tout en contemplant narcissiquement mon reflet, Sacha m’est apparu souriant, dans une somptueuse robe de mariée, puis comme par magie, elle se métamorphosa en un smoking blanc et noir.

Je fus sorti de mes doux songes par un bruit assourdissant provenant de l’extérieur.

C’est l’heure, Votre Majesté. Let’s go, pour le plus beau jour de ta vie ! Irina t’attend, elle a une surprise !, hurla Dolan, sur le pied de guerre.

*** Gabriel ***

14 h 30. Tous les invités ou presque étaient déjà présents et s’impatientaient sous la chaleur de ce 4 septembre. Je devenais fou en m’efforçant de rassurer Cécile et Hélène sur l’arrivée immédiate d’Aroon, le troisième témoin d’Alekseï, qui était en retard.

Pendant que ma fille et ma belle-sœur listaient chaque invité, Sarah, l’amie de Sally, et sa copine Marjorie aidaient les serveurs à abreuver et à rassasier les convives. Simon et Thomas, qui semblaient s’entendre à merveille, veillaient au réapprovisionnement de la buvette. Christophe et Gérald se trouvaient au portail principal et accueillaient les nouveaux arrivants. Le Roi, les parents d’Irina, Rodolf, le nouveau Prince, et son épouse Kristina, ainsi que sa sœur Mariana s’étaient abrités du soleil et discutaient entre bulgares. Rachel, James et Antoine philosophaient, sur, je ne sais quelle pathologie au nom médical barbare, près de la piscine. Les plus jeunes se tenaient à l’écart, dans l’allée qui menait jusqu’à notre maison. Nicolas, le compagnon de notre ami psychologue, Liana, la sœur benjamine du prince Rodolf, Jules, Jack et Neal, du trio infernal, riaient bruyamment, attirant toute l’attention de leurs aînés.

Soudain, un vrombissement assourdissant se fit entendre. Hélène et Cécile m’enfoncèrent leurs griffes dans les bras.

Papa, il manque le témoin d’Alekseï ! J’arrive pas à joindre Aroon sur son portable.

Gabriel, qu’est-ce qu’on va faire ?

Soyez confiantes, je suis sûr qu’il a une bonne raison et que lui et sa femme vont arriver promptement.

En attendant, profitez du spectacle et souriez pour les photos et les caméras.

Gérald et Christophe firent entrer en premier la berline noire de laquelle descendirent Sofia, Dolan et Ethan. Puis celle-ci est ressortie par l’autre portail près de chez nous, pour laisser la place à une seconde berline. Cette fois, la liste se réduisait grâce à l’arrivée de ma chère et tendre épouse, de la Rouquine et de notre infirmière préférée, Laura. À son tour, elle emprunta l’autre sortie.

Gabriel, Sacha arrive dans cinq minutes. Il faut vite que les motards se garent ! Mon pauvre bras allait être marqué à vie par les femmes de ma famille.

*** Sacha ***

Alors que j’attendais sagement dans ma limousine blanche aux vitres teintées, je reconnus à sa prestance, l’amour de ma vie. Pour l’occasion, mon Prince avait enfourché un destrier blanc semblable à celui qu’il avait en Bulgarie. Je savais qu’il ne résisterait pas à cette folle idée.

En attendant, celle de Sally allait ébahir toute l’assemblée, ou tous les sortir de notre vie, pour toujours.

J’espérais juste qu’ils s’activent parce que j’en pouvais plus d’attendre seul dans cet accoutrement.

*** Sally ***

Je n’avais pas eu le temps de chercher ma duchesse chérie, mais elle m’avait dit partir en même temps qu’Alekseï de chez Dolan et ils étaient là, avant nous. Tout en examinant le cortège de Harley pénétrer dans l’enceinte du château, tout moteurs hurlants, je continuais de chercher Irina, en me frayant un chemin parmi les invités.

Notre Prince à tous, présidant le groupe de bikers, ôta son casque le premier et s’avança vers moi.

Regarde petite sœur !

La personne qui se trouvait initialement à sa droite et avait une allure féminine descendit de son engin. Je ne pus retenir mes larmes en réalisant que c’était Irina, mon Irina. Je ne savais même pas qu’elle avait décroché son permis moto. Que je l’aime, cette garce !

En troisième position et sous les soupirs de soulagement de Gabriel et Enara, nous découvrîmes le magnifique sourire d’Aroon lorsqu’il recoiffa en arrière sa crinière noir corbeau. Je n’avais pas vu de femme asiatique, ni sa fille. Il s’était peut-être décidé à venir seul.

En dernière position et avant les membres de l’association qui escortaient Alekseï, le beau Swan, tout aussi ténébreux qu’Aroon, se dévoila sous les petits cris hystériques de son bébé, Neal.

Les bikers alignèrent leurs motos le long de l’allée qui menait jusqu’à la maison de Gabriel et Enara et ensuite, ils parquèrent celles de nos amis, près des garages du château.

*** Alekseï ***

Lorsque, j’ai reconnu mon ami Aroon dans le cortège, je n’ai pu contenir mes larmes. Il était là !

Il n’avait pas donné signe de vie pendant des mois en fin d’année dernière et à son retour du Canada, sa vie s’était compliquée. Entre ses concerts et mon entreprise, nous n’avions pas trouvé le temps de nous revoir.

J’étais intensément heureux qu’il soit là !

Tout le monde s’inquiétait de ne pas te voir. J’ai cru que tu ne viendrais pas.

Je suis bel et bien là, mon frère ! J’ai juste failli être en retard.

À l’instant où j’allais lui demander où se trouvait sa femme et sa fille, j’ai aperçu un grand blond baraqué qui s’approchait derrière lui avec Sumalee dans les bras. Malgré un sourire jovial, son petit collier de barbe et sa carrure imposante, étriquée dans son costume bleu marine, m’impressionnèrent.

Adam, Sumalee veut son papa !

Adam ? ai-je répété, interloqué.

C’est une longue histoire, mon ami ! Je te présente Marcus, mon sauveur. Celui, sans qui ma vie n’aurait plus aucune raison d’être vécue.

Aroon paraissait si sincère en parlant de cet homme que je n’eus pas le cœur de lui demander plus de détail. Nous aurions la soirée pour en parler.

Marcus tendit Sumalee à son père et me serra la main en m’adressant un sourire étincelant. Le soleil de cette superbe journée se reflétait dans ses yeux aux couleurs indéfinissables.

Il passa la main autour de la taille de mon ami et l’invita à se diriger vers la buvette. La tendresse dans sa voix et dans ses gestes me laissa bouche bée.

Je n’avais aucune idée de l’évolution de sa situation, pourtant, j’avais hâte d’en faire part à mon homme et voir sa tête, quand il le découvrirait.

Je n’eus pas le temps de m’attarder sur Aroon et son changement de cap avec son bel étalon.

Lorsque le tapis rouge de ma princesse fut déroulé jusqu’au portail, l’assemblée fut prise d’une frénétique envie de s’exprimer. Chacun y allait de son commentaire. Au coude-à-coude, tout le monde voulait être au premier rang pour assister à la descente de Sacha, de la limousine blanche qui s’était garée devant le château. J’échangeai mon perfecto de cuir blanc contre ma veste sur mesure.

Le chauffeur descendit et contourna l’immense véhicule afin d’ouvrir la portière de ma « dulcinée ».

Oui, ma dulcinée !

Complètement déconcertés, les invités et moi-même sommes restés perplexes lorsqu’un jupon en organza fit son apparition. Qu’elle blague machiavélique nous avaient-ils concoctés cette fois ?

Soudain, une chevelure blonde ornée d’un diadème en diamant, laissa place à la plus pure de toutes les beautés. Il avait osé !

Sacha s’extirpa de la limousine et d’un pas assuré, il prit place sur le tapis. Son père s’approcha et lui présenta son bras.

Ils arpentèrent quelques mètres ensemble puis, comme dans un rêve, la sublime robe blanche aux milliers de perles, se décrocha.

Ma belle-mère prit à son tour le bras de son fils, et au fur et à mesure qu’ils avançaient vers moi, la somptueuse enveloppe se déposa au sol.

Ma tendresse avait pensé à tout. Sous sa robe, il portait le plus masculin et le plus immaculé des pantalons blancs.

Se tenant à moins d’un mètre de la main que je lui tendais, il troqua son diadème contre une veste ornée de broderies, rappelant mon gilet.

Il saisit ma main et sans me quitter du regard, il s’accrocha à mon cou.

I love you forever your my Prince !

Je t’aime, ma vie ! À ce jour et pour toujours !

***

À 15 h 30, exactement, nous sommes devenus officiellement et sous des tonnes d’applaudissement, mari et mari.

Monsieur Ivanov Alekseï et Monsieur Lacroix Sacha se sont dit oui, pour la vie.

Nous avions surmonté tant d’obstacles en si peu de temps que l’avenir ne pouvait que se montrer clément avec nous.

Notre mariage fut fabuleusement princier. La décoration blanche et grise, avec des touches élégantes de noir, masculinisait parfaitement notre union.

Personne ne semblait me tenir rigueur pour mon arrivée en tenue de Princesse, au contraire, tout le monde m’a complimenté et riait de cette audacieuse idée.

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