Chapitre 11

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Les deux condisciples discutent encore, alors que le reste de la compagnie sort de la grotte. Ethio est le premier à courir vers elles, son lapin vert toujours sur sa tête. Il traverse les corneilles qui s'écartent précipitamment pour le laisser passer en trombe. Il pleurniche en reprenant son souffle les joues plus rouges qu’une tomate.

- Nime ! Pourquoi nous avez vous laissé seuls avec vos petits monstres.

En disant cela, il désigne d’un geste accusateur la grappe de peluche que tient Antoine à la main. Les monstres en question gigotent emmêlés dans une boule de fils rouges. Caroline sourit à sa camarade mais celle-ci se ne tarde pas à détourner les yeux de toute évidence loin de lui avoir pardonné. Nime donne un coup dans l'épaule d’Ethio qui en titube.

- Merci d’les avoir ramassées et ne te plaint pas trop. Sans elles, nous ne nous en serions pas sortis vivants.

- Fichtre ! Nime, vous venez de formuler une phrase négative correcte ! Je savais que ma persévérance dans votre apprentissage payerait. Comme quoi même les plus barbares des barbares de Stiss peuvent être influencés par la grandeur de mon esprit.

- Les habitants de Stiss ne sont pas des barbares !

Finalement Antoine retrouve Bernadette dans un bosquet d’églantine. Ils investissent la maison de Caroline, la joyeuse troupe passe la fin de journée dans la tour crépie de fientes d’oiseaux. Après un repas frugal, Antoine demande quelque précision sur la situation à Nime.

- Donc, si j’ai bien compris, on la ramène avec nous pour témoigner en ta faveur, c’est ça ? Vous êtes sûr de ne pas vouloir la faire enfermer, cette personne a tout de même voulu vous tuer tous les trois.

- Elle reste la fille de mon ancien maître, je n’ai pas envie de la faire incarcérer… Surtout que je la comprends un peu, même si elle a eu tort d’en arriver à ces extrémités.

Caroline se fait plus petite. Mais ils sont interrompus par Marvin qui s’adresse à Nime, l’air mi-repentant, mi-contrarié.

- Je m’excuse encore une fois d’avoir utilisé mademoiselle Caroline pour vous tester Nime. Alors, s’il vous plaît… enlevez le sceau de mon ensemble de bouteilles !

- Franchement ! Faites le vous même si vous êtes vraiment le meilleur exorciste du pays !

- Ma spécialité est l’extermination de fantômes, les sceaux sont du ressort des artisans, je suis bien au-dessus de ce genre de…

- Alors allez au diable, Marvin !

- Allons, ravalez votre rancœur. Il est parfaitement normal de tester les compétences d’une fille de quinze ans qui prétend exorciser à elle seule les esprits de toute une ville. Et je vous rappelle que c’est plutôt Caroline qui a cherché à nous piéger.

L’intéressée réplique du tac-au-tac.

- De tout façon, vous n'auriez pas agi différemment avec votre test d’aptitude. J’ai juste appelé un tout petit peu plus de fantômes que ce qui était prévu.

- Dans mon cas, c’était une décision parfaitement rationnelle avec des risques maîtrisés !

- Des fois, je me dis que vous n’êtes qu’un gros hypocrite. La seule différence entre nous c’est que vous, on ne peut pas vous faire de procès.

Ethio intervient pour calmer le jeu.

- Mon cher Antoine, pourriez-vous nous dire combien de temps il nous reste avant d’atteindre la résidence des Timera ?

- En passant par les mines, nous avons rejoint la route principale qui relie la capitale. il ne nous reste qu’un seul jour de marche. J’ai envoyé un message aux Trimera pour les prévenir de notre retard. Donc vous ne serez pas décapitée mademoiselle Nime.

- Quelle super nouvelle !

Le sommeil tombe sur le pigeonnier et bientôt tous ronflent confortablement. Pour un fois Marvin s’endort, exceptionnellement sobre. Les matelas, bien que fins, leurs permettent de passer une nuit paisible. Au petit matin, après un petit déjeuner copieux, ils rejoignent la route la plus directe vers la capitale.

Les cinq compagnons font une halte à midi dans une auberge d’apparence accueillante. Devant l’établissement, tout un troupeau de poulettouargue picore les marguerites des parterres décoratifs. Ces volatiles originaires des Terres nomades sont élevés par les tribus barbares comme monture, mais aussi pour leur superbe plumage dont les plumes multicolores ornent les tenues et les chapeaux des plus riches à la capitale.

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