II
L’aprèm passa à toute vitesse et j’avais débauché aux alentours de dix-huit heures. La nuit tombait vite en hivers et lors de ma route, je profitais des luminaires de la période de Noël qui éclairaient mon chemin. J’adorais cette période, mais à ce jour, j’aimais moins. Je ne sais pas, sûrement depuis la mort de Louis, j’avais perdu goût à la vie et son émerveillement. La seule chose qui m’importait était la drogue. Et il fallait croire que j’étais devenue une véritable junkie, je n'ai pas honte de le dire...
Je ne jugeai plus que par ma dose de coke. Je ne savais pas comment me sortir de l’addiction, j’étais seule certes, mais au moins je ne fréquentais pas de drogués, car ce milieu m'effrayait. Fort heureusement pour moi, j'en prenais qu'en cachette et je ne l’avais pas dit à mon entourage. J’étais discrète et secrète. Ma famille n’aurait jamais accepté, surtout mon père et je ne voulais pas lui faire de la peine. Déjà que je buvais beaucoup lors des repas ce que ma mère et mon petit frère me reprochaient à chaque fois. Ma petite sœur, elle, était la fierté de mes parents et en tant qu'ainée de la famille, je ne voulais pas en rajouter une couche avec mes soucis.
Mais ce Noël allait être différent, sans lui à mes côtés, je me sentais vide. Et lorsque je me suis retrouvé chez moi, j’ai craqué et j’ai fondu en larmes. J’en avais marre de la drogue, marre de cette situation. J’étais incapable de me faire aider, jusqu’au moment où j’avais ouvert mon ordinateur et je m'étais relue et il fallait croire encore en me relisant que j’avais une belle plume.
J’avais envie de la partager, fière de moi et j’ai trouvé un site d’écriture où vivait une communauté en apparence bienveillante, « Scribay », je me suis inscrite, motivée. Et je n’en croyais pas mes yeux, il y avait pleins de profils tous plus différents les uns que les autres. Puis dans la foulée, je me suis présentée. Et après avoir écrit ma présentation, j’ai rangé mon pochon de coke, cette fois-ci, je n’avais pas cédé à la tentation. Un nouveau chemin des possibles c'était ouvert à moi, comme le Messie peut se présenter à son peuple. Je devais écrire encore et encore, pour étancher ma peine, sans savoir que ma vie allait littéralement changer grâce à l'écriture.

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