III
J’avais passé la première semaine entre le travail, l’écriture et les lectures. En effet, j’avais passé plus de temps à écrire qu’à me droguer. Pour une fois, j’avais trouvé ma voie, ma vocation, mon salut. Puis un profil, m’avait fait de l’œil, un homme bien sûr, Vartan de son pseudo. Il avait lu mon tout premier texte, le premier ou j’avais passé plus de quatre heures, entre rédaction et relecture, pour seulement cinq cents mots. Je l’avais appelé la Dame blanche, un texte intime qui l’avait surpris et son commentaire m’était allé droit au cœur :
Belle plume, un texte fort profond et l’histoire peut parler à toutes et tous, bravo, à très bientôt et bienvenue ici même !
Ce genre de commentaire m’avait projeté bien loin, j’avais vu qu’il écrivait de la poésie, alors je l’avais lu et que voulez-vous, j’avais tout de suite aimé.
J’ose m’envoler pour le bien des cieux
J’ose me perdre dans l’immensité des océans
Pour que jamais je me revois dans ses états
Ou mon être se désole de vivre
J’aime vivre au gré des âmes délétères
Pour que chacun puisse vivre vent et marée
Dans une houle sublimée d’écumes
Je m’envole et je plane comme le condor
Des Andes aux caraïbes
Juste être là pour le bien de tous
J’aime la vie et ses surprises
J’aime le Destin qui est mien
Entre mille et une histoire
Je pose ma plume lunaire
Et je me délecte
Avec l'eau cristalline pour son âme.
Pour commentaire, j’avais écrit :
On ressent que l’âme du poète nous invite à la félicité.
Et pour réponse j’avais eu :
Merci à toi, j’essaie tant bien que mal de l’être « poète ».
J’étais aux anges, de tous les commentaires que j’avais eu, le sein avait fait chavirer mon cœur.
J’avais continué mon histoire Dame blanche, j’étais au chapitre deux et je voulais tellement bien faire, que j’avais écrit, en quatre heures seulement, deux cent mots. Je ne m’étais jamais connue aussi contentieuse, je chassais la moindre faute, le moindre défaut de langage.
Et puis je pensais à mon futur lectorat et je faisais attention aux erreurs et j’avais reçus quelques messages privés, pour me solliciter pour mes talents de correctrice, car j’avais dit dans ma présentation que j’avais fait un master de lettre et que j’étais plutôt bonne en correction et relecture. Sur l'instant, je n’avais pas regretté mes études, même si je n’avais jamais trouvé du travail dans le milieu. Je savais que j’allais réussir là où j’avais échoué. Et la drogue dans tout cela ? J'en avais de moins en moins envie. J’allais arrêter et c’est tout ce que j’espérai, une nouvelle vocation se profilait à l'horizon.

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