Chapitre 1

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Ophélie regardait distraitement l’écran vieillot. Elle frissonna en resserrant son écharpe sur sa gorge. Dans le haut parleur une voix pré-enregistrée annonça : “Voix E, le TGV 8606 en provenance de … Brest et à destination de … Paris Montparnasse arrive en gare. Éloignez-vous de la bordure du quai”. Elle attrapa son sac et fit exactement le contraire. L’envie de se jeter sous les roues du train lui traversa la tête, après tout elle avait déjà raté sa vie. Si elle resta finalement sur le quai en sécurité, c'est uniquement car elle avait trop souffert des trains en retard pour être elle-même la cause d’un retard.

Sur le quai, deux amants s'apprêtaient à se séparer. Elle se tenait collé contre sa poitrine les yeux fermés, Il serrait ses bras rassurant autour d’Elle. Il passa la main sur ses fesses persuadé que personne ne le voyait, Elle fit semblant de s’en offusquer. Si seulement il y avait eu une caméra pour immortaliser la beauté de ce fugace moment.

Ophélie monta dans le train et s’installa à la première place libre, son gros sac posé à sa droite. Elle s’assit sur le siège libre en face, son amant resté sur le quai vint se coller à la vitre, Elle pleurait tout en mimant des baisers sur le verre. Il rendait chaque baiser, ses mains écrasé contre la vitre. Ce qu’il ne pouvait voir depuis sa position c’est l’émoi qu’il lui causait à Elle. En plus des larmes qui coulaient sur ses joues, du sourire qui éclairait son visage, ses jambes battaient l’une contre l’autre en se contractant, Elle le désirait.

Il s’éloigna doucement d’abord, puis de plus en plus vite alors que le train prenait de la vitesse, Elle continua de pleurer, puis son téléphone vibra et elle le sortit de sa poche. Un sourire chassa les larmes, puis elle se mit à rire sincèrement et l’écran bascula ce qui permit à Ophélie de voir brièvement la source de son hilarité. Un verge turgescente remplissait la majeure partie de l’écran avec un petit texte : “moi quand je pense à toi”. Au vu de l’éclairage, la photo était clairement faite par un amateur. Ophélie en déduit donc que ça n’était pas une de ses innombrables images disponible sur n’importe quel site porno. Elle quitta son siège et s’enferma dans les toilettes et revint quelques instant plus tard souriante.

Ophélie rêvait d’être Elle, c’est ce qu’elle avait toujours voulu, qu’un amant la serre dans ses bras, qu’il l’emmène et la protège et qu’il n’hésite pas à en prendre sa bite en photo pour la faire rire. Hélas elle n’avait jamais rien eu de tout ça, à la place elle avait eu : Julien. La majuscule qu’elle mettait malgré elle lorsqu’elle imaginait son nom écrit sur une feuille lui écorchait la langue, peu de gens avait réussi à s’en montrer si peu digne. Julien ne faisait rien avec elle. Pour Julien elle était un second choix, quand Stéphanie était en couple. Julien ne la faisait pas rire. Julien ne la faisait pas jouir. Hier soir lorsqu’elle avait annoncé qu’elle partait, Julien était resté assis à la regarder, comme si elle n’était qu’un meuble vaguement utile qu’il n’aurait aucun mal à remplacer. Il n’avait rien dit, même pas : pardon. Il aurait quand même pu demander “pardon”.

Les champs défilaient par la fenêtre, Ophélie la regardait discrètement, elle avait envie d’en savoir plus sur Elle et sur son amant. Hélas rien d’autre ne produisit jusqu'à ce qu’Elle descende du train. Seule elle observa les cheveux sombres de son reflet. Qu’avait-elle de si horrible pour mériter d’être traité aussi mal ? Pour n’avoir jamais été le premier choix de qui que ce soit ?

Arrivée à Paris, ce fut le métro pour changer de gare. La nuit tombait et si les rames étaient encore bondées, la gare, commençait à se vider. Elle monta dans un TGV, mais un voyage en train ne serait pas complet sans imprévu. La voix du contrôleur résonna dans le haut-parleur : “Mesdames et messieurs, suite à un problème technique, notre train ne pourra pas effectuer le trajet Paris-Limoge ce soir. Nous vous invitons à sortir, pour de nouvelles instructions sur le quai”.

Un TER fut affrété sur le quai d’en face et tous les passagers qui avaient eut la patience d’attendre purent prendre place. Ophélie rentra dans un compartiment ou deux banquettes vide de quatre places chacune se faisaient face. Des miroirs situés au-dessus des banquettes donnaient une impression d’infini en se reflétant l’un dans l’autre. Un homme entra à sa suite et l’interrogea du regard. D’un petit signe de tête et d’un sourire elle l’invita à prendre place. il n’avait pas de valise, il portrait un jean noir, une grande veste d’hivers et un chapeau qu’il rabattit sur ses yeux en s’asseyant en diagonale par rapport à Ophélie.

Personne ne l’avait choisi et elle s’était contenté de Julien et d'autres comme lui avant car elle n’avait jamais eu le courage de choisir pour elle-même … et si elle s’était trompé ? Qu’elle avait fait le mauvais choix ? Après tout on lui avait toujours dit qu’elle était nulle.

Pas si nulle que ça elle avait quand même réussi ses études, trouvé un boulot, un appart … Alors qui est nulle ?

Une femme à l’air fatigué, accompagné de trois enfants, entra. L’homme au chapeau releva la tête et changea de banquette pour leur laisser quatre place côte à côte. Il se rassit en laissant poliment une place vide entre Ophélie et lui-même. C’est alors qu’arriva le dernier passager, un homme affligé d’une si grande surcharge pondérale qu’un seul siège ne suffirait pas. Il demanda poliment à l’homme au chapeau s’il pouvait se décaler et ce dernier acquiesça d’un bref geste de la tête. Lorsqu’il se décala, son genoux effleura celui d’Ophélie. Ce bref contact fut comme une petite étincelle et pendant une seconde elle se sentit comme Elle.

  • Pardon, murmura-t-il en remettant sa jambe dans une position plus convenable.
  • C’est rien, chuchota-t-elle avec un pâle sourire.

Ses genoux se rapprochèrent l’un de l’autre et une nouvelle étincelle brilla lorsque ses cuisses se resserrèrent autour de sa fente. Ce simple contact et le mot poli de cet homme venait de lui procurer plus d'excitation en cinq secondes que Julien ne lui en avait suscité en deux ans de relation. L’homme avait à nouveau rabattu son chapeau sur ses yeux. Dans le miroir d’en face, elle pouvait voir le bas de son visage anguleux. Impossible de lui donner un âge, avec une arme sur la tempe elle aurait dit quelque part entre vingt et quarante-cinq ans !

Le train se mit en branle et bien vite l’homme en surpoid se mit à ronfler, les trois enfants bien éduqués lisaient en silence pendant que leur mère se penchait sur un tas de documents. Ophélie hésitait, elle avait envie d’écarter légèrement sa jambe droite pour retoucher le genoux de l’homme au chapeau, mais elle n’osait pas. Il se dégageait de lui une impression d’élégance et de calme, un homme pareil était sûrement marié. Ses mains posées nonchalamment sur ses genoux étaient épaisses et ses doigts semblaient marqués par le travail manuel, mais il n’y avait pas d’anneau.

Ophélie qui avait toujours attendue d’être choisi, fini par changer son fusil d’épaule elle allait faire un choix. Elle écarta sa jambe et son genoux se colla contre celui d’homme au chapeau. Ce faisant elle fixa des yeux non pas l’homme, mais son reflet dans le miroir. Il ouvrit ses yeux gris l’air gêné et recula sa jambe en s’excusant une nouvelle fois, mais Ophélie repéra immédiatement la très légère teinte rouge sur ses joues que certain aurait pu prendre pour de la gène, mais qui était en réalité de l’envie. Elle changea son assise pour que son sexe frotte contre le siège. une agréable sensation de chaleur se répandit dans son bas-ventre. Quelques instant plus tard elle remit son genoux en contact avec celui de son voisin, cette fois il capta son regard dans le miroir et ne recula pas, cette fois l’étincelle était bien réelle, elle venait de parcourir tout son corps et elle aurait pu jurer la voir parcourir le corps de son voisin. Il poussa son genoux contre elle sans la lâcher des yeux, elle effleura sa cuisse faisant mine de prendre son téléphone dans sa poche. Elle pouvait voir les joues de l’homme au chapeau prendre une teinte rosée plus prononcé, il ramena sa veste au-dessus de ses cuisses. Elle sentait son envie qui faisait écho à sa propre envie. Lorsque finalement le train s’arrêta, la femme et ses trois enfants descendirent. Ophélie ne perdit pas de temps, avant même que le train ne reparte elle glissa sa main sous la veste de l’homme au chapeau. Le geste le prit par surprise, mais elle sentit sous pantalon un membre en érection, prêt à exploser, elle le caressa avec douceur, sans quitter des yeux son reflet qui lui non plus ne cilla pas. Sentir son désir rugir comme un lion dans une cage de tissu fit monter le rouge aux joues de la jeune fille. Elle fit lentement glisser la braguette et libéra sa verge et commença des va-vient discrets.

Ophélie écarta légèrement les jambes, comme une invitation et l’homme glissa précipitamment une main entre ses cuisses, soucieux de ne pas rater une telle occasion. Ses doigts glissèrent sur le tissu de sa jupe et titillèrent avec douceur sa vulve à la recherche de son clitoris. Elle sentit l’humidité envahir son sexe tel la lave s’écoulant lentement d’un volcan sortant du sommeil.

Des bruits de pas dans le couloir forcèrent l’homme au chapeau à retirer sa main, Ophélie, trop à ce qu’elle faisait, garda le penis brûlant dans dans la sienne. Elle cessa les va et vient et titilla du bout de son petit doigt les couilles de l’homme au chapeau. La contrôleuse passa son visage Jovial par la porte du compartiment et les salua de la tête, sa crinière blonde retenue en chignon sous son képi ondula gracieusement. L’homme au chapeau répondit à son salut en essayant de cacher son trouble. La contrôleuse remarqua l’homme endormi et murmura :

  • Je reviens plus tard !

Dès qu’elle eut tourné le dos Ophélie reprit la main de l’homme au chapeau, et la glissa directement sous sa cullote de fille sage en coton blanc. Ses doigts explorèrent sa fente et s’introduisirent dans son intimité. Lorsqu’il pénétra la rivière brûlante qu’était devenu son vagin, sa respiration se fit plus saccadée. Elle recommença à le branler en cadence pendant que les doigts épais recouvert du jus de son fruit venait s’exiter sur son clitoris gonflé de désir. Une sensation puissante déferla dans tout son corps. Elle ajouta les mouvements brutaux de son bassin à ceux habile des doigts qui la masturbait avec passion et soudain le plaisir l’innonda. La jouissance si longtemps enfouie la submergea. Elle réprima un cri de plaisir et serra sa main autour de la verge qu’elle avait cessé de flatter au moment de l’orgasme. L’homme au chapeau laissa sa veste tomber sur le sol et fit glisser son t-shirt par-dessus son penis. Ophélie se mit alors à le branler frénétiquement et quelques secondes elle sentit la verge se contracter. Un première tache de foutre apparut de dessous le t-shirt noir, puis une autre et encore une autre. Elle sentait la sève couler sur ses doigts et elle se délecta de la sensation. Julien, le peine à jouir, avait toujours besoin de regarder du porno hard-core pour finir par lui gicler sa semence amère dans la bouche. Elle avait toujours cru que c’était de sa faute, elle ne savait pas s’y prendre. Le sperme qui collait sur ses doigts était la preuve de son habileté.

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