Chapitre 9

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Mathilda avait invité Gabrielle pour une ballade à cheval dans Hyde Parc.

Gabrielle qui ne montait jamais autrement qu'à califourchon, dut, sous l'insistance de sa tante, se conformer à la bienséance et pour une fois faire seller Zoé en amazone. Une position qu'elle trouvait tout à fait inappropriée et dangereuse.

Elles se retrouvèrent dans le parc, Mathilda était chaperonnée comme le voulait les convenances et s'étonna que Gabrielle soit seule, lui enviant sa liberté. Mathilda avait cette nature enjouée qui la rendait attachante. Elles passèrent un après-midi agréable. Ashton qui était tout à fait au courant de ce rendez-vous, les rejoignit en fin de journée, trop heureux de pouvoir partager un moment avec la jolie Gabrielle. Juché sur son grand étalon, il avait une prestance impossante. Ils trottèrent un moment tous les trois, échangeant des banalités jusqu'à ce que Mathilda rencontre une amie et les laisse continuer tout seuls. Ils avancèrent dans le bois.

Sans raison apparante, la jument de Gabrielle s'emballa et rua, faisant glisser sa maîtresse de son dos. Gabrielle se rattrappa à la fourche tant bien que mal, mais montée en amazone, elle était déséquilibrée et n'avait pas ses appuis habituels. Ashton sauta de sa monture et la rattrappa avant qu'elle ne tombe au sol.

Elle se retrouva dans l'espace de ses bras, son chapeau de travers, des boucles tombant sur ses yeux. Ashton n'y résista pas, il l'embrassa avec passion et elle lui répondit avec ardeur plongeant ses doigts dans ses boucles brunes. Les mains d'Ashton carressaient ses côtes, remontant sur sa poitrine. Il recouvrit un sein de sa paume et caressa un mamelon érigé de son pouce. Gabrielle gémit, enflammant un peu plus ses sens. Le bruit de sabot le ramena à la raison et il l'écarta à contre coeur. Elle avait les joues rouges, les lèvres humides, la tentation incarnée.

- Quelqu'un arrive. dit-il.

Elle se retourna et tenta de remettre de l'ordre à sa tenue comme à ses esprits.

- Vous êtes là ! dit Mathilda qui les regardait tous les deux tour à tour.

- Oui, répondit Ashton, le cheval de Mademoiselle Standford s'est emballé, elle a faillit se rompre les os.

L'angoisse se peignit sur le visage de Mathilda.

- Vous allez bien ? lui demanda-t-elle

Gabrielle se retourna enfin, ses yeux aux reflets Lilas croisèrent le gris de ceux d'Ashton. Un rose tendre lui colora les joues.

- Oui, j'ai eu plus de peur que de mal.

- Nous allons vous raccompagner , n'est-ce pas Ashton ?

- Bien sûr. dit-il en l'aidant à remonter sur son cheval.

Ils la raccompagnèrent. Gabrielle rentra chez elle l'esprit troublé par le désir qu'elle ressentait pour Ashton Compton.

Ce soir, Ashton avait rendez-vous avec Léa Hewitt. Elle l'attendait à la sortie du théâtre. Il descendit de sa berline pour la rejoindre et lui embrassa le bout des doigts.

- Ma chère Léa, vous êtes resplendissante ce soir.

- Oh Ashton ! Vous me flattez.

Il l'aida à monter dans la berline et se positionna face à elle. Une fois les chevaux en marche, elle vint se positionner à ses côtés.

Elle posa sa main sur son torse et ses lèvres dans son cou. Elle mordilla le lobe de son oreille. Ashton ferma les yeux. L'image de Gabrielle s'y infiltra sans invitation. Il ne pouvait pas faire ça. Il repoussa Léa avec douceur. Elle le regarda, une question dans les yeux.

- Je te raccompagne chez toi. dit-il.

- Je vois. répondit-elle.

Il tourna la tête vers la fenêtre pour regarder le paysage qui défilait. Il ne pouvait pas passer la nuit dans les bras d'une femme alors que sa tête et son corps en réclamait une autre. Il ne voyait plus que ses lèvres luisantes de ses baisers. Plonger en elle serait le plus merveilleux des délices. Mais, il n'en avait pas le droit. Gabrielle, même si elle n'était pas de noble extraction, était une jeune-fille pure qui ne méritait pas d'être déflorée par un vil débauché comme lui. Il ne savait pas ce qu'il allait faire. L'envie des autres l'avait quitté. Certainement que cette obsession cesserait un jour ou l'autre. Il le fallait pour qu'il ne perde pas la raison.

La berline s'arrêta devant chez Léa. Le regard implorant, la bouche tremblante d'une émotion qu'elle s'éfforçait de retenir, elle demanda :

- Te reverrai-je ?

Il se contenta de prendre ses mains et de les porter à ses lèvres.

- Merci pour tout Madame. Je ne vous oublierai pas.

- J'en doute. dit-elle

Il la laissa descendre sans la retenir, sans un mot. Elle disparut dans la nuit.

Il lui enverrait un cadeau d'adieu comme il se devait. Décidemment, il n'était pas très doué pour rompre.

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