Chapitre 19

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Ashton et le duc de Laval signèrent le contrat de mariage sur lequel ils s'étaient mis d'accord. Mathilda avait fini par accepter la demande de Louis. La soirée des fiançailles devait se dérouler dans une quinzaine de jours à Ashby. Les deux hommes trinquèrent à la future union avec deux verres du meilleur cognac d'Ashton.

- N'avez-vous pas fait votre demande à ma sœur ? Il serait amusant d'avoir une double fête de fiançailles.

- Elle n'a pas accepté, pour le moment.

Louis secoua la tête.

- Je ne comprendrais jamais les femmes.

- Elle s'est mise dans la tête qu'en fille illégitime, elle n'était pas digne du Marquis de Northampton.

- Fille illégitime ?

- Oui...

- Gabrielle est tout, sauf illégitime, elle est l'enfant du second mariage de notre père. Sa mère, Fiona n'était pas d'assez bonne extraction pour lui, il a donc toujours caché cette alliance et éloigné Gabrielle, mais elle est tout à fait légitime.

Ashton resta interdit. Gabrielle semblait pourtant persuadée d'être née en dehors du mariage. Voilà qui arrangeait ses affaires. Gabrielle n'aurait plus aucune excuse. Peut-être célébrerait-on bien de doubles fiançailles en fin de compte.

Gabrielle rentrait de sa visite à Mme Lewis, au trot sur le dos de Zoé. Elle entendit d'abord les sabots de l'étalon avant de voir Ashton se positionner à son niveau. Que pouvait-il bien faire ici, se demanda-t-elle ?

- Mademoiselle Standford. la salua-t-il.

- Lord Compton. répondit-elle dans un sourire.

Sans lui demander son avis, il attrapa les rennes de son cheval et la guida sous bois jusqu'à la chaumière abandonnée. Il l'aida à descendre de Zoé, la faisant glisser contre son torse à dessein. Il lui prit la main et la tira à l'intérieur.

Une fois à l'abri dans la chaumière, il fondit sur sa bouche qu'elle ne lui refusa pas. L'appuyant contre le mur, il remonta ses mains en une caresse sur ses bras. Il encadra sa tête de ses deux mains et approfondit son baiser. Gabrielle se sentait comme une bulle de savon, vide et légère, et en même temps, prête à éclater. Elle agrippa ses cheveux.

Ils reprirent leur respiration sans se lâcher des yeux.

- Oh Gabrielle, je suis à deux doigts de t'allonger sur cette paillasse.

Elle le regardait en se mordillant la lèvre, les joues échauffées de leur baiser. L'envie voilait ses iris.

Contre toute attente, elle se dirigea vers le lit de fortune qui prônait au fond de la pièce. Ashton ne la lâchait pas du regard. Hypnotisé, il la vit enlever sa veste, défaire les boutons de sa robe. Lorsqu'elle la fit glisser sur ses épaules, il découvrit avec surprise qu'elle ne portait pas de corset. Sa chemise laissait deviner ses seins. Elle l'ensorcelait. Elle était sa sorcière. Il s'approcha comme aimanté. Ses jupons tombèrent à ses pieds, elle les enjamba. Toujours les yeux rivés au sien, elle s'assit sur le lit. Ashton considéra la vieille couverture. Gabrielle méritait mieux, mais il n'avait ni le cœur ni l'envie de refuser ce qu'elle lui offrait. Il l'embrassa avec douceur sur le nez.

- Ne bouge pas.

Il sortit pour revenir avec une grande couverture qu'il déposa sur le sol. Il lui prit la main et la guida sur le tapis de fortune. Ils s'agenouillèrent l'un en face de l'autre. Toujours sans un mot, Gabrielle posa ses paumes sur son torse et défit son gilet, elle le fit glisser dans une caresse de ses épaules. Puis, elle s'attaqua à sa chemise, laissant voguer ses doigts au gré de sa curiosité. Ashton frémissait d'anticipation sous ses timides effleurements. Il l'aida à passer le vêtement par-dessus sa tête. Il arrêta ses doigts qui voulaient se poser sur la ceinture de son pantalon. Il attrapa le bas de sa chemise et la souleva avec lenteur le long de ses cuisses, dévoilant l'objet de son désir, sur son ventre plat, sur ses seins dressés qui n'attendait que ses attentions. Ses mains explorèrent ce corps qui s'offrait, elle était douce, souple. Il l'allongea reprenant sa bouche. Avec douceur, il déposa son cœur sur ses lèvres. Il aimait cette femme, la faire sienne ne suffirait pas. Il la voulait épouse, il la voulait mère.

Ses lèvres musardèrent sur son cou, sur le renflement de sa poitrine alors que sa main se frayait un chemin sur ses côtes, ses cuisses. Il descendit plus bas, prenant un sein dans sa bouche. La respiration de Gabrielle se fit plus saccadée, ses soupirs devinrent gémissements. Enhardi, Ashton, glissa ses doigts en elle, déjà moite du désir qu'elle avait de lui. Il faillit en perdre la raison, mais il tenait à la voir atteindre l'extase. Ses hanches allaient instinctivement à la rencontre de ses doigts. Elle en voulait plus, mais ne savait pas quoi.

- Ashton...

Il se déplaça, faisant glisser sa bouche le long de son ventre jusqu'à sa féminité qu'il embrassa, mordilla, envoyant des ondes de plaisir de plus en plus intense dans le corps de Gabrielle. D'un coup, elle cria, se liquéfia, vibra d'une énergie fiévreuse. Ashton la regarda avec fascination. Il n'avait jamais rien vu d'aussi beau. Il se sépara de ses bottes et son pantalon et vint se nicher au creux de ses hanches, sa virilité se nichant à l'entrée de son fourreau. Il la contempla cherchant son accord. Pour toute réponse, elle leva les hanches vers lui. Il répondit à l'invitation et pénétra son corps jusqu'à ce qu'il sente une résistance. Il n'avait jamais défloré aucune femme, mais il savait que cela pouvait être douloureux. Il hésita un temps entre lenteur et promptitude. Il choisit la deuxième option. Il sentit ses ongles se planter dans ses épaules, s'arrêta, l'embrassant avec fougue. Il commença un lent va et vient auquel elle se joignit. La jouissance les happa tous les deux, les propulsant au-delà de leur corps. Ils restèrent, plusieurs minutes, enlacés puis Ashton se tourna sur le côté caressant ses cheveux défaits.

- Maintenant, c'est pour la vie. lui murmura-t-il.

Elle le regarda avec tristesse.

- Je voulais seulement que vous soyez le premier.

- Je serais aussi le dernier. dit-il sur un sourire.

- C'est impossible. Il est déjà pénible d'être une bâtarde, je ne voudrais pas être le fardeau de mon mari.

Il l'embrassa.

- Alors tout est réglé.

- Comment...?

- Oui, comme vous n'êtes pas une bâtarde, vous ne pouvez pas devenir un fardeau. Par conséquent, rien ne vous empêche de m'épouser.

- Qu'est-ce que...

- Et de toute façon, j'ai prévu de vous garder prisonnière ici jusqu'à ce que vous acceptiez.

Elle semblait ne plus l'écouter.

- Pourquoi dites-vous que je ne suis pas une bâtarde ?

- Parce que c'est le cas.

- Mais comment...?

- Votre frère me l'a assuré. Votre mère a bien été mariée au duc de Laval devant Dieu et les hommes.

Ashton se leva et se rhabilla. Il récupéra les vêtements de Gabrielle et l'aida. Il reboutonna sa robe. Puis, il lui tendit une petite boîte de cuir vert. Gabrielle ouvrit et le regarda surpris.

- C'est la bague de votre mère ?

Elle passa un doigt sur le rubis qui étincelait. Elle sentit sa présence, elle semblait l'inciter à accepter.

- Dites-lui que je lui pardonne, que je comprends ce qu'elle a pu endurer. Je sais ce qu'est aimer maintenant. Je ne pourrais supporter de vivre sans vous.

Les yeux de Gabrielle s'embuèrent. Il lui prit la main et lui glissa la bague à son annulaire, embrassa sa paume.

- Voulez-vous m'épouser Gabrielle ?

Comment pouvait-elle refuser le rêve qu'elle appelait depuis toujours de ses vœux ?

- Oui, souffla-t-elle.

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